Les livres ou la vie (5)
Aussi, encore, il restera à (re)trouver, décrire, ce qui dans Imre Kertesz m’a menée à ces… constatations. Et puis, aussi, il faudra, mais ça ce sera beaucoup plus difficile, et peut-être que ça ne sera pas possible, retrouver ce qui m’a amenée à penser que – mais qu’était-ce donc, et je me demande si je ne l’ai pas écrit, quelque part, franchement, ça serait souhaitable, car il ne me reste rien, vraiment, sinon ces termes : « après Auschwitz ». Et peut-être : « Ecrire après Auschwitz ». Mais non, ça n’est pas ça. Est-ce que ça va revenir ? Est-ce que ça peut revenir ? Est-ce que ça doit revenir ?
Il y a eu une nuit très dense, très insomniaque, où je me suis levée finalement. Et j’aurai essayé d’écrire quelque part, quelque chose à ce propos. Une lettre. Voilà, c’est ça. C’était ça, la grande terrible idée, écrire à Imre Kertesz. En ai-je eu des nuits à lui écrire, en pensée. C’est là que je me suis rendu compte, de l’importance, pour moi, des lettres. Ces lettres non-écrites. Pensées.
Et, il y a eu le grand chambardement, mais c’est une autre histoire, et c’était avant ça, de la passe de JAM (Jacques-Alain Miller).