si j’étois une autruche (j’ai un coup de fil à donner et j’hésite)

je suis fatiguée. hello, c’est dix heures huit minutes, c’est lundi et je suis fatiguée. je ne sais pas si je vais donner un certain coup de fil ou pas. est-ce que je le fais, est-ce que je tente de vérifier, encore, la nature de mon lien à la psychanalyse, ce qu’il me reste à en faire. rien. quelque chose. est-ce que j’essaie de débusquer chez moi, encore, « le désir de savoir ». comment est-ce que je fais pour en finir vraiment avec l’idée de (ne pas) devenir psychanalyste. je dors? je continue comme je fais actuellement, je dors, je laisse passer le temps. j’attends. j’ai beaucoup attendu de la psychanalyse, j’ai cru que je lui devais de rester en vie, que je lui aurais dû d’être restée en vie. un psychanalyste, certain psychanalyste pourrait penser que j’aurais encore des choses à lui dire, que ça pourrait encore bouger. je pensais par exemple que la psychanalyse pourrait encore faire que je jouisse mieux. je veux dire sexuellement parlant. ou, quand je lis ce rapprochement entre pas-de-pénis et pas-de-savoir, je me dis, c’est ça, simplement, le savoir m’est resté inaccessible parce que je n’ai pas pu me faire à ça : pas-de-pénis. j’ai pourtant insisté. – à certains égards la psychanalyse ne se supporte pas elle-même. la psychanalyse est insupportable à la psychanalyse même. la psychanalyse est-elle une croyance? ai-je cru à la psychanalyse? la paychanalyse est pleine de promesses, m’a été pleine de promesses, et d’exigence, de promesses d’exigence. alors qu’il est possible qu’elle ne demande rien, que cette promesse-là, ultime, elle ne la tienne pas. et puis toutes les autres, bien sûr, qu’il suffise d’en passer par elle pour devenir une femme, pour, apprendre à supporter le désir et la jouissance. la psychanalyse n’est qu’une pratique. la théorie n’est pas ce que deleuze disait, la vie-même, non, la théorie est la théorie, la théorie, c’est le chant de la sirène psychanalyse. sirène psychanalyse. la psychanalyse n’est pas une femme à queue. de poisson fût-elle. j’aime le vertige. j’aime le gouffre. c’est que je me suis dit en lisant ces mots, à propos de la pulsion de mort, quels étaient-ils? j’ai pensé la pulsion de mort j’ai ça fort, la pulsion de mort, j’aime ça. le reste du temps je dors. ce que sait jacques-alain miller le dépasse en beaucoup d’endroits. poursuivre une analyse sans le transfert? sans ce que j’appelle la confiance? la confiance ? est-ce le transfert, a-ce été le transfert? « je pense que nous pouvons continuer ensemble et essayer de dépasser cette question de la confiance ». me dit-il. du moment où tu parles, il y a transfert. j’aime aussi le vertige des pleurs, ce qu’il en reste, après coup, le vertige de mes pleurs en analyse. je pourrais être analyste, s’il n’y avait pas toutes ces choses à mettre en place pour que cela se fasse, je pourrais. je pourrais, mais être dans l’école c’est ce que je ne pourrais absolument pas, absolument plus. miller sait des choses qu’il n’aurait pas dû savoir, qu’il ne peut savoir que de les avoir entendues sur le divan, qui sont contraires à ce qu’il est. puis il a conclu trop vite, mais on peut faire ça. je pense cependant que le pas-de-plus, à faire, dans la théorie, il ne pourra pas le faire. moi non plus. mais c’est bien quelque chose lié au XXIè siècle et à la longueur du temps. je voudrais simplement que les gens viennent chez moi, nous boirions des verres, je leur ferais à manger aussi, ça serait bon. f. hier faisait de la musique. hier j’ai eu dramatiquement envie de faire l’amour. on peut écrire un mot simplement parce qu’on en a envie. j’ai par contre confiance dans l’angoisse. plus que certains analystes.
23 Nov 2009 @ 11:05 | | catégorie: blog note | mots-clés: ,