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écrire debout
[ 16 juin 2008 / 24 novembre 2008 ]13:29
à cdz, il le faut, que je lui dise que je me cache de tout, de tous, en ce moment, et surtout du travail.
et surtout du travail,
amen
je voudrais un bureau auquel je puisse travailler debout, et un tout petit ordinateur ( un écritoire ancien, un meuble à écrire debout).
me lever de ce bureau. marcher dans l’appartement ( échapper aux habitudes des lieux, aux assises anciennes : impossible – mais pas complètement) ( sur mon bureau une revue intitulée : « la force du même »). me lever.
13:43
également: changer de lumière.
13:54
voyez-vous, auschwitz même, dans mon cas, est une défense ( pour le dire simplement).
vendredi avec jules : bhv de l’hôtel de ville ( recherche cadeau f.) , puis notre-dame ( « non, je ne veux pas rentrer, ça fait peur »). pénétrons une autre église, où l’on chante en latin ( c’est Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, » fief d’un mouvement catholique traditionaliste »). jules veut s’asseoir. les gens se lèvent. c’est un mariage, les robes sont longues et les chapeaux sur toutes les têtes des dames. à jules, je ne dis, explique rien, si ce n’est qu’il s’agit d’un mariage, il dit oui oui, il parle tout bas. je l’entraîne vers la sortie. plus loin, il va foncer pour pénétrer dans un espace précédé de l’enseigne qu’il ne sait évidemment pas lire : » mémorial de la déportation« . je lis sur l’insigne de la dame qui l’arrête dans son élan, qu’elle est de la » défense nationale ». elle me demande son âge et si il a déjà vu un cimetière. je lui dis que oui. je sens les larmes me monter aux yeux. dans ce cas, me dit la dame défense nationale, il peut y aller. jeune homme, lui dit-elle en se tournant vers lui, avez-vous un téléphone portable sur vous, non, répond-il, avez-vous un appareil photo, non répond-il, bien, vous allez descendre ces marches, mais attention, vous ne pourrez plus parler, plus faire de bruit, ne vous approchez pas de la herse. plus tard, nous monterons manger des gâteaux en haut, tout en haut de l’institut du monde arabe. jules prend des photos. avant de prendre le bus pour rentrer, nous passons par les plaines de jeu du jardin des plantes. je suis très fière de jules, de sa façon de se déployer, de ses courses, de ses cris, de sa gaieté, des enfants qu’il amène à sa suite. au retour, nous croisons un héron cendré, jules lui dit qu’il s’appelle jules et s’indigne de ce qu’il ne lui réponde pas. je lui dis que l’animal est sauvage et qu’il ne parle pas. il a peine à me croire.
Les photos de Jules :
qu’Auschwitz donc, est un autre encore des noms que prend ma défense. couverture , voile.
14:22 je voulais dire qu’auschwitz couvre seulement l’horreur, celle qui n’en n’a pas, de nom. une représentation.
14:32 mercredi: le cours de miller, le dernier cette année (la lettre que je ne lui ai pas écrite).
(14:41 en fait, c’était le contraire : d’abord le mémorial de la déportation, ensuite l’église de la rue des bernardins.)