mini julos – amour
la jouissance de l’Autre?
[ 18 mars 2008 / 30 novembre 2008 ]puis-je ou devrais-je dire à mon fils, 3 ans, qui me demande pourquoi je chante, ou qui m’enjoint de ne plus chanter : « tu sais pourquoi tu ne veux pas que je chante ? parce que les signes de la jouissance de l’Autre sont parfois difficilement supportables, tant on la suspecte de receler une volonté maligne, mauvaise à votre endroit ». j’y pense, me souviens, des propos de lacan sur le racisme (c’est la jouissance de l’Autre, qu’on ne supporte pas), que je mélange avec le Che Vuoi ?
(il y a longtemps que je ne lis plus lacan. je l’ai lu pendant quelques années, très fort. aujourd’hui, je n’y arrive plus.)
journal
[ 21 avril 2008 / 7 octobre 2008 ]15:58
frisson l’autre jour : jules me demande, nous étions arrivés en bas, nous allions sortir, je m’apprêtais à ouvrir la porte, ou je l’entrouvrais même déjà, « dis, maman tu veux bien être mon amie? »
16:04
frisson parce que
le fantôme de l’amour
[ 8 mai 2008 / 27 novembre 2008 ]j’écris.
la tête enfouie dans mon pantalon qui traine, jules crie « je suis le fantôme de l’amour, je suis le fantôme de l’amour ».
écrire debout
[ 16 juin 2008 / 24 novembre 2008 ]13:29
à cdz, il le faut, que je lui dise que je me cache de tout, de tous, en ce moment, et surtout du travail.
et surtout du travail,
amen
je voudrais un bureau auquel je puisse travailler debout, et un tout petit ordinateur ( un écritoire ancien, un meuble à écrire debout).
me lever de ce bureau. marcher dans l’appartement ( échapper aux habitudes des lieux, aux assises anciennes : impossible – mais pas complètement) ( sur mon bureau une revue intitulée : « la force du même »). me lever.
13:43
également: changer de lumière.
13:54
voyez-vous, auschwitz même, dans mon cas, est une défense ( pour le dire simplement).
vendredi avec jules : bhv de l’hôtel de ville ( recherche cadeau f.) , puis notre-dame ( « non, je ne veux pas rentrer, ça fait peur »). pénétrons une autre église, où l’on chante en latin ( c’est Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, » fief d’un mouvement catholique traditionaliste »). jules veut s’asseoir. les gens se lèvent. c’est un mariage, les robes sont longues et les chapeaux sur toutes les têtes des dames. à jules, je ne dis, explique rien, si ce n’est qu’il s’agit d’un mariage, il dit oui oui, il parle tout bas. je l’entraîne vers la sortie. plus loin, il va foncer pour pénétrer dans un espace précédé de l’enseigne qu’il ne sait évidemment pas lire : » mémorial de la déportation« . je lis sur l’insigne de la dame qui l’arrête dans son élan, qu’elle est de la » défense nationale ». elle me demande son âge et si il a déjà vu un cimetière. je lui dis que oui. je sens les larmes me monter aux yeux. dans ce cas, me dit la dame défense nationale, il peut y aller. jeune homme, lui dit-elle en se tournant vers lui, avez-vous un téléphone portable sur vous, non, répond-il, avez-vous un appareil photo, non répond-il, bien, vous allez descendre ces marches, mais attention, vous ne pourrez plus parler, plus faire de bruit, ne vous approchez pas de la herse. plus tard, nous monterons manger des gâteaux en haut, tout en haut de l’institut du monde arabe. jules prend des photos. avant de prendre le bus pour rentrer, nous passons par les plaines de jeu du jardin des plantes. je suis très fière de jules, de sa façon de se déployer, de ses courses, de ses cris, de sa gaieté, des enfants qu’il amène à sa suite. au retour, nous croisons un héron cendré, jules lui dit qu’il s’appelle jules et s’indigne de ce qu’il ne lui réponde pas. je lui dis que l’animal est sauvage et qu’il ne parle pas. il a peine à me croire.
Les photos de Jules :
qu’Auschwitz donc, est un autre encore des noms que prend ma défense. couverture , voile.
14:22 je voulais dire qu’auschwitz couvre seulement l’horreur, celle qui n’en n’a pas, de nom. une représentation.
14:32 mercredi: le cours de miller, le dernier cette année (la lettre que je ne lui ai pas écrite).
(14:41 en fait, c’était le contraire : d’abord le mémorial de la déportation, ensuite l’église de la rue des bernardins.)
lessives et loups
[ 22 octobre 2008 / 17 novembre 2008 ]dans la lessive / j’ai mélangé / le blanc et les couleurs / ça a été très bien très très bien. déjà c’est l’heure d’une nouvelle / lessive. bises.
quel est son âge, à elli-medeiros – j’aimerais
avoir ses joues. pas 1 pli.
lui voulait aller à la brèche aux loups. et pas au centre de loisirs. dans la rue, quelques pleurs. je lui explique que le centre de la brèche aux loups se trouve rue de la brèche aux loups.
« mais, je t’ai dit que je voulais aller
à la brèche aux loups. »
La rue de la Brèche aux loups, dans le 12ème arrondissement, évoque un délicieux souvenir de temps anciens. Au 13ème siècle, cet endroit était éloigné de la ville de Paris, les troupeaux de moutons y trouvaient toute l’herbe dont ils avaient besoin. La brèche aux loups serait un lieu-dit où les bergers avaient sécurisé des enclos pour protéger leurs animaux des loups, nombreux à l’époque. Une horde a tout de même réussi à pénétrer l’endroit, décimant le troupeau et créant la légende du même coup.
une autre page: after
[ 18 novembre 2008 / 2 février 2009 ]Après, je sortais tous les jours plusieurs fois par jour, je faisais semblant d’être moi mais je n’étais plus une personne déterminée avec un passé connu, j’étais quelqu’un d’autre, je ne savais pas encore qui, donc je faisais semblant, je faisais exactement comme il fallait faire dans mon souvenir, souvenir lointain de la vie et des autres, je recopiais des lignes entières qui ont été écrites dans l’instant, je voulais laisser une trace de tous ces moments impossibles qui avaient fini par arriver, pour lui raconter à elle, c’était moi, encore, à l’époque, la fille qui raconte, j’avais passé des mois à raconter des trucs, et d’autres m’en avaient raconté à moi aussi, toutes ces histoires d’accouchement, on avait bien ri et pleuré en racontant les accouchements, maintenant c’était mon tour, je notais des trucs pour voir, pour préparer le récit de l’histoire, mais c’était,
une autre page: after
sans titre (l’amour)
[ 9 décembre 2008 / 1 février 2009 ]–
qu’ai-je à donner – me reste-t-il – si je n’ai rien
/
/
et à l’enfant aurons-nous donné autre chose que
de l’argent à nous demander / ce
monde dans lequel nous vivons / ce
ce monde ce monde
dans lequel nous
–
–
–
L’enfant est sur mes genoux, je lui lis une histoire. L’homme rentre dans la pièce. Il me dit que nous n’avons plus d’argent. Je demande à l’enfant de nous laisser. L’homme parle. Je réfléchis. Je dis “j’ai trouvé 2 x 500 euros (l’analyste, la femme de ménage, référence à un budget annuel).”
Assis maintenant à l’ordinateur, l’enfant, de trois ans et demi bientôt quatre, fait mine de dresser, tapant sur le clavier au hasard, une liste de personnes à qui, dit-il, il faut offrir des cadeaux.
–
–
–
… j’appris un peu plus tard qu’il donnait des cours de littérature à l’université, ce qui lui procurait stabilité économique et temps pour se consacrer à la lecture et à la recherche, qu’il avait déjà deux enfants, un garçon et une fille.
[ 5 janvier 2009 / 1 septembre 2009 ]toutes les photos sont de jules. prises le jour où nous avons fait le sapin de noël. au premier jour des vacances. maintenant, c’est fini, les vacances. |
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vendredi 23 janvier 2009
[ 25 janvier 2009 / 27 janvier 2009 ]levée facilement pour conduire jules à l’école. revenue ici, rendormie jusqu’à 11 heures. lu de pirandello « vêtir ceux qui sont nus » (dont je n’avais plus aucun souvenir, en dehors du titre que je continue à trouver beau). je traîne sur ce blog. sur les autres. pas le cœur. je ne fais rien de ce que je dois. je suis dans l’après-coup d’hier, le rendez vous pris, le rendez vous annulé, la froideur, à mes oreilles, du psychanalyste. les pleurs interminables. je me promets d’essayer de nettoyer cet après-midi. je mange une demi-tranche de saumon. frédéric téléphone, je lui dis que je ne sais pas ce que j’ai, mais que je ne sais plus vivre sans eux. je lui redis que je ne comprends pas. que je ne peux plus rien faire quand ils ne sont pas là.
il n’y a qu’écrire qui me permette d’échapper à l’angoisse. c’est pour ça que je voudrais écrire tout le temps.
quand ils sont là, j’ai appris à être avec eux, à vouloir cela, être avec eux, me donner à eux. quand ils sont là, c’est vacances, c’est-à-dire que je ne me dois plus à ce à quoi je me dois. et quand ils ne sont plus là c’est dû au travail. j’ai trop de retard. alors j’écris. mais comme je culpabilise, j’écris le moins possible.
vers midi trente, je me demande comment m’y mettre, au ménage. je me demande comment faire ça, être si seule et nettoyer, être toute seule et nettoyer. je crois qu’il faut au moins que je fasse ça. que c’est mieux. puisque nous n’avons plus de femme de ménage, à cause de moi, qui ne travaille pas. je mets la radio. je fais la vaisselle, je nettoie, je me prends au jeu, j’écoute france inter, je sais qu’il y a un concert demain pour les gars du tarnac, c’est à paris. je pense à une émission de télévision vue avec ma mère, il y a très longtemps, avec duras, où elle parlait de ça, du ménage, du rapport des femmes au ménage, à leur intérieur. j’apprends que les femmes qui ont eu une enfance heureuse, sans conflit avec leurs parents, seront les femmes qui ne quitteront pas vite leurs maris. j’apprends également qu’il est impossible de guérir d’une addiction. en tous les cas, pour ce qui est des rats et des souris, c’est irréversible, de quelque drogue il ait été tâté. le chercheur disait qu’avec les humains, il ne savait pas, il n’osait pas se prononcer, sur cette irréversibilité, il disait qu’il y avait d’autres facteurs qui rentraient en ligne de compte, avec les humains. j’aime bien apprendre des tas de choses. je me demande si c’est bien la radio, ou si c’est mal, parce que ça empêche les femmes qui font le ménage de se révolter. je me dis qu’il n’y a peut-être pas de quoi se révolter. que ce qui doit être fait, doit être fait. que les gestes ne sont pas désagréables. je me dis que j’aime l’étude. que je regrette de n’être plus dans l’étude de quelque chose. que j’ai la nostalgie de ça, de l’étude. avant, je savais faire ça, étudier et être toute seule. j’ai été toute seule parce que j’étudiais. je préférais, étudier. puis je n’ai plus aimé être seule. et depuis quelques temps, je ne sais plus être toute seule, et je n’étudie plus. ça ne sert à rien d’étudier si on n’a personne avec qui partager ce qu’on a étudié, appris. et puis, avant il y avait le psychanalyste et l’idée d’être un jour psychanalyste. le blog permet de ne pas étudier alors qu’il en offrirait les moyens. d’approfondir. et le blog permet d’espérer qu’on. les gens qui viennent sur ce blog (moteurs de recherche) y arrivent pour des raisons qui sont de moins en moins importantes pour moi, qui s’éloignent de plus en plus de moi – la psychanalyse, car j’ai pris mes distance avec la psychanalyse, depuis que les psychanalystes ont dit que mon analyse était finie. j’aurais aimé être chercheur en psychanalyse. mais, maintenant je n’arrive plus à travailler à rien. j’en ai eu assez d’être seule. j’ai rencontré frédéric. j’ai quitté mon analyste. je suis arrivée à paris. les analystes parisiens ont dit que c’était fini, mon analyse. j’ai commencé les blogs avec frédéric. j’ai eu un épisode dépressif. les analystes m’ont fait prendre des anti-dépresseurs. et m’ont donné du travail. puis, j’ai eu un enfant. je n’ai plus eu le travail. et la vie continue. plus belle qu’avant. je ne crois pas que mon analyse soit finie. mais il y a des trucs que les analystes captent pas. sauf peut-être miller (malgré son amour des grands noms).
mes doutes et ma peur. une passion pour la psychanalyse. et être restée une petite fille.
jacques-alain miller n’a pas de télévision, il dit qu’il craint de trop la regarder. où se situer. dans quelle « sévérité » par rapport à soi-même.
je me dis que les psychanalystes ne saisissent peut-être pas tous les enjeux de ce qui se passent pour le moment. parce qu’ils sont de trop bonnes familles et qu’ils on trop de diplôme. il n’empêche que moi aussi j’aimerais que jules, etc. j’entends daniel mermet. j’aime bien daniel mermet. il va faire une enquête sur les lobbies pro-israéliens – c’est comme ça qu’on dit? il est parti en amérique faire une enquête sur / je ne sais pas les mots / je ne les connais pas / je n’ai pas l’habitude de parler /
je vis totalement en dehors du danger. j’ai encore lu quelque chose sur la confusion des livres et de la vie. est-ce que c’était dans pirandello. dans pirandello j’ai pensé que je ne pourrais plus avoir le rôle de la petite jeune. celui d’honorine, oui. la quarantaine. et ridicule, dit-il, je crois. si ce n’est qu’elle est petite. pourtant, il n’y a pas la vie d’un côté, les écrits de l’autre. la vie partout. 16h17, chercher jules. prendre la poussette. aller à la poste. faire les courses; ce soir, spare ribs ketchup.
soif rugueuse.
sam dim lun,
[ 26 janvier 2009 / 1 février 2009 ]samedi
réveillée à 13h30. faut-il que je sois fatiguée ou quoi?
après-midi, courses.
soir : godard, « DÉTECTIVE », au lit (des livres partout, dans le lit, dans les poches, dans les bouches, celui que je n’ai pas lu que lit l’entraineur, warner, johnny: « lord jim » de joseph conrad – à prendre à la bibliothèque)
Another (literary allusion) is to Joseph Conrad’s Lord Jim, carried around as a sort of I Ching by nightclub owner and fight promoter « Sir Jim, » full name Jim Fox Warner, played by gravelly crooner Johnny Hallyday. His mother gave him the book thirty years prior, saying that whenever he was stuck in life, all he had to do was crack the cover and the answer would come. He didn’t know that she meant literally. Every time he opens it, someone interrupts him, and he’s never consumed a word. (…)
http://avaxhome.ws/video/genre/art_house/jlg_detective.html
dimanche 25
me force à me lever vers 10 heures. avec julos jouons. F. se lève / je m’éclipse.
jules : trop de wii – mario kart. tout de même, il est petit, il a 4 ans, faut-il qu’il
soit déjà confronté à ça. rien à faire, plus rien à faire, advienne que pou. est-ce démission? ou est-ce à moi de me … réconcilier avec ces … plaisirs faciles (suis-je folle, seule à penser comme ça, ou quoi?)
était prévu que fasse mes papiers avec F ce weekend (lors de crise d’angoisse de mercredi ou jeudi avais décrété ne pouvoir m’en occuper sans lui) là, j’en ai tellement peu envie que je décide que de les faire le lendemain, lundi – j’essaierai seule.
pendant la sieste de jules, j’appelle F. dans la chambre, lui explique qu’il ne s’agit pas de faire les papiers.
jamais deux sans trois (jeu)
réveil de jules. je publie ici une note que je pensais publiée depuis vendredi.
soir : télé, m’arrête à « la montagne magique« , sur arte. très mauvais film que je ne peux m’empêcher de regarder, en souvenir du livre. whisky, puis, appelle F dans chambre. tu veux essayer de? oui, il veut. je lui dis qu’il s’agit juste du désir chez moi d’un instant de complicité avec lui pour sauver noter couple en péril. ça l’arrange. on s’amuse bien. je veux beaucoup plus d’instants comme ça.
jamais deux sans trois (jeu) (cela dit mon cher tu ferais mieux de recommencer une analyse, ça m’évitera d’ailleurs à avoir à reprendre la mienne).
moi j’ai bien dormi. j’ai l’air d’être difficile, en vérité, c’est lui.
26, lundi
interdite d’écriture, me suis interdit d’écrire. m’occupe de mes papiers.
vais certainement bientôt changer de template, de nouveau. tout en pensant à arrêter, en continuant de penser à arrêter. espère que les choses vont s’éclaircir quand j’irai voir FL. ai presque envie d’avoir envie de gagner de l’argent pour pouvoir voir le psychanalyste. c’était mieux quand je payais, quand je travaillais quand je vivais pour payer mon analyse pour poursuivre mon analyse.
il est exactement 14 heures.
j’espère que le psychanalyste me remettra au travail.
je vais changer de titre aussi, c’était « l’heure de nulle part« , ça va devenir « rien que des mensonges« . ça c’est provisoire, car ce titre est d’antonioni, non de… j’oublie son nom
15:40
retrouve une mise en demeure de l’urssaf datée du 13 08 08 et impossible de les joindre. en même temps entends témoignages prisonniers guantanamo (un prisonnier allemand, ses gardiens lui disent, tu sais ce qu’ils ont fait les nazis, au juifs, pendant la guerre, eh bien, c’est ce qu’on va te faire)
réjouissons_nous,
[ 27 janvier 2009 / 25 septembre 2009 ]parce que vous croyez vraiment que c’est avec des mots qu’on écrit?
currently reading : gaddis, william. agonie d’agapé1 . just started. cette fois, c’est moi qui ne dort pas. soif. (deuxième jour sans nicotine du tout (ni substitut nicotinik.
« parce que c’est de cela qu’il s’agit, c’est là-dessus que porte mon travail, l’effondrement de tout, du sens, du langage, des valeurs, de l’art, le désordre et la confusion partout où vous regardez, l’entropie qui submerge toute choses visibles, le divertissement et la technologie et tous les mômes de quatre ans avec leur ordinateur, chacun son propre artiste d’où ça vient tout ça, le système binaire et l’ordinateur d’où ça vient la technologie au départ, vous comprenez? » (p. 10 et 11)
on croirait presque que c’est la fête non? je veux dire i mean it c’est la fête n’y eût-il ces de par le monde infamies, ce serait la
je vise moi et lui. ça s’arrête là. à certains égards, jules est un intrus.
avec des mots vous croyez qu’on écrit? ce qui vous trompe.
c’est lui, qui est seul, l’enfant jules. dans son lit. nous. il n’est plus temps que je réapprenne à m’ébrouer. m’ébrouer. nous nous ébrouons. viens là, que je t’ébroue.
vieux.
si je vous ai ai jugés, pardonnez-moi. quelle erreur. et peut-être même est-ce une erreur d’avoir peur de la wii.
n’y eût-il ce serait, la grande fête, le grand ébrouement. mais il est plus facile de faire un effort pour j, que pour. paraît moins vain. perdu. non, on se dit, la chance qu’on peut prendre tant qu’on peut la prendre, prenons-la (c’est un nous pour moi seule, je parle en mon seul nom veux-je dire.) un jour on ne pourra juste plus rien faire. pour lui. je ne dis pas que mon pour lui ne soit pas du pour moi. c’en est, absolument. c’en est. il est vierge, lui. il n’a pas toute cette ma vie derrière lui. ça facilite. à lui, à moi, à nous. pour le coup, je parle maintenant de nous trois.
[ou: « que le monde aille à sa perte. »]
~nuit de lundi à mardi. les voisins non plus, ne dorment pas.
- ah mais c’est qui cet agapé ? ce qu’enditwiki :
Agapē (ἀγάπη) est le mot grec pour l’amour « divin » et « inconditionnel », complétant la liste des mots grecs pour dire amour : Eros (l’amour physique), Agape (l’amour spirituel), Storgê (l’amour familial) et Philia (l’amour absolu). Les philosophes grecs du temps de Platon l’utilisaient dans un sens supposé universel, c’est-à-dire opposé à un amour personnel; cela peut signifier l’amour de la vérité, ou de l’humanité. Le terme était utilisé par les premiers chrétiens pour décrire l’amour spécial de leur Dieu, et l’amour de ce Dieu envers les hommes. [↩]
une sortie
[ 15 février 2009 ]aujourd’hui sommes allés jules et moi voir delph. et son petit r. photos prises à l’arrêt du bus 62. pour le reste, je suis triste, encore.
jules aussi a fait des photos:
me suis fait recevoir les cours de barthes sur le neutre, samedi.
2916 (alors sur le grill)
[ 22 juin 2009 / 1 septembre 2009 ]08 08 09 – un autre jour, un samedi (je désenvisage)
[ 8 août 2009 / 15 septembre 2009 ]pas belle -fr et jl au pic-nic, moi pas, pas envie, trop de monde, ne sais pas, à quoi , je ressemble, « me sens
pas belle », pas envie
de chercher à m’habiller, d’être là-bas, à ne pas parler, à des gens que je n’connais
staline – à la bibliothèque pris, à dire vrai au hasard, « les écrits autobiographiques » de Boulgakov. époustouflée par ses lettres à Staline.
culpabilité – me suis pas levée, au lit, paumée. peut-être vais être réglée. gâchée par ce perpétuel sentiment de ne pas savoir si ce que je fais est bien ou mal. cette indétermination, cette impossibilité de trancher. et, si je tranche, c’est pour me condamner. alors quoi, c’est ça ça, c’est ça qui s’appelle culpabilité?
déménagement / désenvisagement – si nous déménageons, ne pourrai plus (envisager / d’avoir/ d’ouvrir/ un cabinet/recevoir, ici)
oubli – la semaine dernière oublié RV avec cher docteur G. zut. et rezut.
saleté – sale visage gras. m’ai lavée pourtant.
mystère – je n’arrive plus à lire depuis .
to xanax or not to xanax – de nouveau plus le courage de rien. alors quoi, prendre ou ne pas
prendre Xanax.
c’est dur l’adolescence – longtemps ma mère nous a moi et mes frères lavés dans le bain. m’en suis souvenue en mettant jules dans le sien. fils je te soulève, te prends dessous les bras oups, tes longues jambes, pieds, orteils, un deux trois dans l’eau. ce qui m’a donné envie de faire comme elle, pour lui. ça lui a plu. j’aimerais maintenant que quelqu’un me lave. jules m’aime beaucoup et j’ai peur pour lui. peur de demain et des suites. cet amour. peur qu’il ne grandisse. puis l’adolescence, les boutons, l’acné, les hormones. peur de l’oubli où il va, nous allons, du bel aujourd’hui et de son enfance. son petit corps tout doux. nos rires. perdus.
action – je me suis rendormie. 15:27. me lève : cinéma.
du 12 au 13 (dans terreur il y a terre)
[ 13 août 2009 / 15 septembre 2009 ]je ne sais pas quand, le 12 août peut-être, parce que ma mère est arrivée hier – et je pense qu’elle devait venir le onze
midi situation ok. si ce n’est qu’il faudrait que je voie pour le travail, m’y remette. at least, écrive à DH. ce que je vais faire tout de suite. bien bien, chose faite. pour le moment, mets de l’ordre et nettoie. vais préparer le repas. purée maison + poisson.
nuit de mercredi à jeudi
une fois de plus dans le canapé du salon. cette fois levée pour écrire à cause de ces mots qui dans ma tête se sont mis à se répéter : « terreur, terreur, terreur… » d’une façon plutôt stupide et que stupidement ne suis arrivée qu’à écouter. et si entre mes draps je me souvenais encore de ce que je venais de récemment me dire (= il y a quelques temps à propos d’un rêve où il devait être question de terreur) : « dans terreur, il y a terre » (me souvenant, de façon erronée, d’un commentaire du fameux famillionnaire de lacan, dans je ne sais plus quel séminaire) 1, maintenant que je l’écris, je lis, « dans terreur il y a erreur« . et dans » terre il y a taire« .
~
tout a commencé comme je repensais à jules. sa gentillesse qui m’effraie presque, m’étreint le cœur. sa gentillesse, son amour pour moi.
ces vacances ne sont-elles pas trop longues.
la longueur des vacances pour un enfant. lui, le matin qui vient dans notre lit. qu’est-ce qui le rend si terriblement câlin en ce moment. quelle est cette gentillesse, a-t-il peur, pour moi, pour lui.
grandir, une avancée en solitude – me disais-je – Seigneur, la sienne de solitude, je la perçois déjà m’en effraie.
si peur pour lui –
si peur – que peur qu’il peur de ma peur
songeais me remémorais ces paroles de JF, mon frère (pas le petit, le grand) : « ton inquiétude qui peut faire si mal »
alors cette peur, jusqu’à me dire qu’il vaudrait peut-être mieux que moi je meure, qu’il n’aie pas à vivre cela – que je ne l’empoisonne pas.
que ce n’étaient pas nous 2 qui devions mourir mais moi seule2
ce sont des pensées qui m’ont à peine effleurée – ou plus précisément que je me suis à peine exprimées – articulées.
des phrases venues.
je n’ai pas envie qu’il doive vivre ça, l’adolescence, le sexe, la solitude, les boutons, l’avancée en solitude –
j’avais dit à FL « j’ai eu tellement dur – ça a été si dur pour moi ». à quoi il avait rétorqué : » rien ne dit que ça le soit pour lui aussi ».
quand j’avais par le passé à frédéric également exprimé ce genre de pensées – il m’avait dit que jules n’avait pas que moi – qu’il avait lui, aussi. lui, frédéric –
les oreilles de jules vont mieux aujourd’hui il entendait mieux –
ces vacances …
comment rendre dès aujourd’hui la séparation qui aura lieu demain d’avec nous la plus légère possible ?
j’écris ici ceci – tout ceci – pensant à l’analyste qui me disait la dernière fois que c’était bien ce que je faisais pour m’expliquer la provenance de mes angoisses et qui trouvait que le xanax m’abattait trop. or docteur G. n’a pas eu d’autre idée que le xanax. tout à l’heure, si je ne m’endors pas ou plutôt si les pensées sont trop dures, j’essaierai 1/4 de xanax.
explication calme aujourd’hui avec ma mère. jules, dont je croyais qu’il n’entendait pas, intervient – pose des questions, puis s’en va. nous laisse. ma mère et moi.
lui ai redit, à elle, ma mère, que son « tout pour moi » m’angoissait trop. avons pu en parler calmement – et sans angoisse, justement.
lecture des écrits autob. de Boulgakov passionnante
nous avions pourtant passé une plutôt bonne journée. peut-être trop bonne. je vis pourtant aujourd’hui des moments tellement déli-cieux.
c’est le passé qui garde toujours une si horrible figure. que je revis au travers de la peur que j’ai que jules aie à en passer par là lui aussi.
c’est cette idée qu’il soit un « sujet pulsatilla » qui a mis le feu aux poudre ; cette parole de l’homéopathe. puis mes recherches sur internet -sacré google : « pulsatilla = dépressif » !!!
quelle bêtise – mais c’est exactement ce que je redoutais pour J.
jules a fait hier une exposition dans mon bureau. non, il a dit une expo.
un très long train, des objets alignés. il dit une sculpture. nous demande, à ma mère et à moi, de chercher un chiffre.
amour amour amour
avec lui et ma mère, nous avons rangé, trié les livres des bibliothèques. comme il m’aide avec plaisir – le nettoyage aussi. ce n’est pas moi qui lui ai demandé de m’aider, c’est lui, qui veut. il s’amuse, nous nous amusions, l’eau. l’eau beaucoup d’eau.
maintenant essayer de dormir.
~
hélàs, fumé.
~
depuis très longtemps, jules est un enfant très délicat – délicat voulant dire pour moi : réagissant avec la plus grande des sollicitudes douceur attention compréhension quand il sent que quelque chose ne va vraiment pas – délicat avec moi donc, je voulais dire. un changement immédiat de comportement, une attention extrême, pleine de générosité. cela est très étonnant. et touchant.
ne plus penser à lui. à moi. sinon je vais faire comme ma mère.
oui, c’est à tomber par terre cette gentillesse des enfants.
~
cette peur d’avoir à revivre à travers lui ma propre adolescence. qu’est-ce qui donc a été alors si terrifiant
seigneur seigneur – j’ose à peine y songer
mais cela n’a pu être si abominable – comment le vérifier ? le vérifier ? je ne comprends pas – quelle est donc cette tristesse qui domine mes souvenirs.
l’adolescence est le plus abominable des passages.
~
depuis toujours ça a été comme ça. je mesure ce qu’il perd déjà, ce qu’il doit perdre encore, une avancée en perte – depuis le début. alors quoi, c’est ça, c’est ça, « l’économie de la jouissance » ? on ne peut qu’en mesurer la perte – le progrès de la perte.
mais, une fois que c’est fait, c’est ok. ça peut devenir ok.
5 h. du mat.
Seigneur ! c’est parti pour une nuit complète d’insomnie, non? le pire, c’est que Frédéric ne dort pas non plus et qu’il doit travailler demain.
Mais qu’est-ce que je vais faire, demain?
Ah – s’il ne fait pas trop chaud, nous devrions sortir – j’ai pris le 1/4 de xanax – et mon ventre fait d’incroyables gargouillis.
penser à l’anniversaire de Frédéric.
demain, je boirai moins de café.
~
ah – je ne sais plus quoi faire.
~
il est si heures, trop café, trop fumé. j’allume l’ordi. le type du resto en-bas est déjà au travail. Ce ty pe travaille de six heures à deux heures du matin tous les jours.
~
la parole. lui apprendre la parole. mais il ne faut plus que je pense à tout ça. je me distrais, je surfe. la fenêtre est ouverte. mes doigts sentent la cigarette. Frédéric dort, j’espère.
6h48 – je vais dormir.
- « Note du 31 août : Dans terreur il y a terre est une sorte de souvenir inventé qui remonte à la lecture des Formations de l’inconscient, le séminaire de Jacques Lacan. Je me souvenais seulement que cela avait un certain trait au « famillionnaire » et que j’avais peut-être soupçonné Lacan d’avoir forcé le trait du lien qu’il entre terreur et terre. Vérification faite, il n’en est rien (et même au contraire).
[…], j’attends mes exemples du hasard. Celui-ci n’a pas manqué de m’être fourni quelqu’un de mon entourage proche qui, en proie à une traduction, avait eu à chercher dans le dictionnaire le sens du mot atterré, et était demeuré surpris à la pensée de n’en avoir jamais bien compris le sens jusqu’alors. En effet, atterré n’a pas originairement, et dans beaucoup de ses emplois, le sens de frappé de terreur, mais celui de mis-à-terre. (J. Lacan, p. 32)
Mais tout l’intérêt de la chose est de remarquer que la terreur est introduite par le terre qui est dans atterré. p.33
Lacan ne tient donc pas du tout à lier atterré à la terre (de ses origines) mais mais bien plutôt à ce le terre (je le cite), ce morceau de mot « terre » qui rapproche atterré de terreur. Il ne lit pas la terre, mais le terre. Quant à moi j’aurai j’aurais voulu trouver de la terre dans terreur, et j’ai sauté atterré.
En d’autres termes, la métaphore n’est pas une injection de sens – comme si c’était possible, comme si les sens étaient quelque part, où que ce soit, dans un réservoir. Si le mot atterré apporte un sens nouveau, ce n’est pas en tant qu’il a une signification, mais en tant que signifiant. C’est parce qu’il contient un phonème qui se retrouve dans le mot terreur. C’est par la voie signifiante, celle de l’équivoque, et de l’homonymie, c’est à-dire par la voie de la chose la plus non-sens qui soit, que le mot vient engendrer cette nuance de sens…
[↩]
- puisque c’est à cela qu’il m’était, fin juillet, arrivée de penser, qui m’avait alarmée, déclenché l’alarme, m’avait conduite à décider de faire ce qu’il fallait pour rendre ce mois d’août qui s’annonçait aussi supportable que possible . à quoi FL s’était proposé de m’accompagner. pour comprendre ce qui toujours m’arrive au mois d’août, ces terribles angoisses, les doutes d’août. les doutes, les affres. et c’est pour y échapper, les vaincre, que je me suis mise à écrire, consciencieusement, ces doutes comme ils me venaient. [↩]
11 septembre
[ 11 septembre 2009 ]comme j’écris cette date, du 11 septembre, je me souviens que c’était hier la naissance de la deuxième petite fille de mon frère, Jean Pierre
bien venue LOU
au monde
je dois travailler. j’ai vraiment beaucoup de travail en retard mais comme
j’ai tellement l’impression d’avoir encore quelque chose à écrire. je n’arrive à rien faire, du tout. et c’est dans ce genre de situation que je préfèrerais dormir. car je n’écrirai pas non plus (obéissance).
je me force: j’ai passé la journée d’hier à
sur facebook auquel je me suis réinscrite, après une désinscription d’une semaine, la journée d’hier à,
lire
mais quoi donc
des textes glanés
qui tournent autour
de cette phrase de freud (ici paraphrasée)
« puis est venu Bentham avec
cette idée que si
la quantité de plaisir
à jouer à… je ne sais plus quel jeu, un jeu que je ne connais pas,
est égale à celle qu’il y a à lire de la poésie, alors
pourquoi l’un vaudrait-il mieux que l’autre? » ( et voilà qu’arrive Bentham et son « jouer à la punaise vaut bien lire de la poésie si la quantité de plaisir est la même »)
j’ai recopié cette phrase sur Facebook ( curieuse de ses éventuels échos)
où j’ai récolté 2 bravos. l’un de la part de quelqu’un dont ça ne m’a pas étonné, à qui je cherche depuis des années à répondre, dont le leitmotiv est
l’art c’est n’importe quoi et c’est tant mieux,
l’autre de la part de Frédéric. dont ça ne m’étonnait pas tellement non plus, mais
qu’est-ce qui dans cette phrase de Bentham choque Freud?
ce n’est pas qu’il soit question de plaisir, de jouissance qui pose problème, c’est
l’élision de la qualité
peut-on faire l’économie de la qualité.
qu’est-ce que la qualité.
(à ce propos, probablement, lire, l’homme sans qualités, de musil)
quel est le rapport de
la jouissance et
de la quantité,
du nombre,
du chiffre.
dira-t-on
la jouissance est chiffrage
le désir
déchiffrage.
(quand Jules
fait son
exposition dans
mon
bureau.
s’assoit à côté de son « œuvre » qu’il nous a invitées à regarder, contempler.
il nous interroge:
alors, quel est le chiffre
où est le chiffre
vous le voyez? c’est quoi
le chiffre?
(ici, c’est probablement une interprétation qui est demandée. au moins, cette demandue, je l’ai entendue.)
à s’en tenir au chiffre, toutes les équivalences
sont permises. toutes comparaisons équivalentes.
est-ce que quand il demande quel est le chiffre
Jules déjà déchiffre
ou plutôt nous demande
de déchiffrer.
serions-nous ceux-là, celles-là en l’occurence, puisqu’il s’agissait de ma mère et moi, qui
connaissons le chiffre.
et le chiffre ici, n’est déjà plus n’importe quel chiffre. c’est le chiffre.
et lui, le sait-il le chiffre?
(son chiffre)
chiffre/déchiffrer
défricher.
et à quoi tient-elle la qualité. elle est en tout cas ce qui fait obstacle à l’équivalence universelle.
1 = 1
1 pomme ≠ 1 poire
1 pomme a le prix d’une poire
1 euro = 1 euro
mais 1 pomme n’est pas 1 poire
la pulsion est acéphale – l’obsession – l’obsessionnalisation du monde contemporain – l’addiction
la différence, la différentiation
qu’apporte la notion de qualité. devenue si difficile à saisir, retenir. par quelle voie? quel moyen?
écrit avec tendresse1
- je continuerai, plus tard, à recopier ici mon doux mois d’août. là, il faut vraiment que je travaille. je suis arrivée à la dernière page de mon carnet, d’ailleurs, mon carnet d’août. [↩]
notes sur mon trop, mon n’importe quoi, mon web et mon grand ordinateur
[ 14 février 2010 / 30 mars 2010 ]j’ai perdu mon cahier rose, le nouveau, celui que je m’étais acheté pour me tenir à carreau du web. je suis couchée dans mon lit, j’ai fermé la porte de la chambre, j’ai dit je veux la paix pendant une heure, je tape sur le portable ; je n’avais jamais fait ça, avant. on dirait que c’est possible. jules et son copain elias sont dans la pièce que nous appelons « la salle », ils font de la pâte à modeler. 1 frédéric est allé cherché à gouter. les enfants sont seuls seuls seuls. j’ai plein de choses à raconter.
dire que la vie avec mon enfant est extraordinaire. avec frédéric sans doute aussi, mais c’est moins évident. c’est plus simple facile de s’impliquer avec son enfant. les adultes sont plein de défenses, et il y a le sexe, aussi, surtout, je suppose. mais je crois que je vais faire de moins en moins d’histoire avec le sexe. frédéric ne fait pas d’histoire du sexe. moi, j’ai tendance ou eu tendance à en faire un pataquès. aujourd’hui c’est la saint valentin tiens, et l’anniversaire de jacques-alain miller. je continue de l’aimer2, malgré des doutes, parfois, et qui me plaisent, car ça ne me déplairait pas de l’aimer moins, mais il a suffi que je le lise, hier ou avant hier, dans quarto, des choses qu’il dit sur la position de l’analyste, que je ne soupçonnais pas le moins du monde, des choses dont je n’avais pas idée, qui étaient si simplement et extrêmement dites, pour que ma flamme se ranime, c’est comme ça. si j’en ai le temps je reprendrai ces textes ici, j’ai reçu pour noël un scanneur de texte, un stylo scanneur, c’est comme ça que les textes sur ce peintre et ce poète sont arrivés ici. quel était leur nom? bon, j’ai oublié (celan, le poète, et anselm kiefer, le peintre). mais ça prend du temps, même avec un stylo scanneur, ça prend du temps et j’essaie de passer le moins de temps possible à ce genre de choses, sans que je sache plus trop pourquoi, ah oui, parce qu’aussi sinon que sinon aussi non ça devient tout de suite trop, ça devient tout de suite tout le temps – quoi que je fasse est menacé par le trop, d’office.
miller disait à ses cours récemment qu’il ne fallait pas avoir peur du trop, que du contraire. ce qui a tout de même étonné pas mal de gens, dont moi, mais il a beau l’avoir dit je continue de m’en méfier, du trop, de n’en pas vouloir. mon trop est trop grand pour moi, et pour mes proches3, ajoutais-je à je ne sais plus qui récemment, un gars de twitter je pense, @fources. donc, il y a probablement une différence entre mon trop et celui de lacan, n’est-ce pas, mais je ne sais pas très bien lequel. at least son trop n’était-il pas trop grand pour lui, puis il avait son philinte, mais moi aussi, je les ai, mes philintes. yes.
il avait le désir, homme de désir dit miller de lacan.4 ça sera ce qui me manque. enfin, il se dit des tonnes de trucs, à ce cours, que je n’arrive pas encore bien à mettre ensemble, cours auquel je ne vais d’ailleurs pas, car ça tombe pile à l’heure de mon psychanalyste, mais je lis les tweets, et ça me renseigne déjà pas mal. de tout ça, je n’avais pas lu tout l’intention de parler. oui donc, j’ai repris l’analyse à cause du trop de site pour le journal des journées déjà mentionné ici.
alors. trop, quel trop? par rapport à quoi ? eh bien, par exemple par rapport à l’argent qu’il faut gagner, c’est une de mes culpabilités favorites (je les cultive, ça pousse bien) (à quoi elle me sert la culpabilité ? elle me protège de tout, de tous puisque qu’il n’est rien personne vis-à-vis de quoi de qui je ne me sente coupable), je n’en gagne pas, je ne fais rien de mieux que de ne pas en gagner. je n’en gagne trop rien. donc, comme je faisais ça tout le temps ce site du journal des journées, et que c’était également trop dans l’ombre, donc, trop travailleuse de l’ombre, que je m’en sentais coupable, et honteuse, et que ça m’a amenée à écrire les mails les plus insupportables à jacques-alain miller, me rendant ainsi très malheureuse, je me le suis fait interdire. il y a d’abord eu le conseil de frédéric, ce qui était bien sûr insuffisant, puis l’analyste, que j’ai revu, à cause de la tournure trop triste que prenaient les événements. pourtant j’aurais presque pu me faire des amis avec ce site, tout du moins des connaissances, mais cela m’effrayait aussi car ce n’était « que » virtuel et puis aussi, à ces connaissances, qui m’encourageaient à continuer, je n’avouais pas le péché de mes lettres à miller. et de toute façon, je n’aurais jamais osé me montrer à eux. enfin, ils m’ont un peu prise pour l’un des leurs, or. je ne suis jamais qu’une midinette. là maintenant je continue à écrire parce que je me dis que peut-être ça va devenir plus clair, mais ce n’est toujours pas de ça que je voulais parler. zut, frédéric a déjà mis les enfants devant la wii. bon, tant pis. bien vivre avec son temps.
les psy-twitters pensaient que c’était le désir qui me faisait faire ça, la force de mon désir, qui me permettait de travailler à ça, au site du journal des journées, nuit et jour, mais moi, j’avais des doutes là dessus, et c’est parce que je ne savais pas pourquoi je le faisais que j’étais malheureuse, voilà. désir, peut-être, mais alors inconscient. je pensais que c’était peut-être aussi ma fan-attitude, mon admiration pour le miller qui me mettait mal à l’aise, n’aurais-je fait tout ça que pour me faire bien voir de lui. alala, bien sûr, me faire bien voir de lui, ça aurait été bien, mais ça n’a pas marché, je ne suis arrivée qu’à l’em… (gros mot). bon, ce genre d’aveu, c’est dur. c’est pénible. enfin, cela dit comme on dit, il m’aura tout de même dit que mon site était superbe. mais maintenant je pense qu’il ne cessera plus de m’éviter comme la peste. c’est drôle, j’aurais toujours cru que ces hommes, comme lacan, et maintenant lui, m’aurait appréciée, enfin à l’époque j’avais la jeunesse et la beauté et lacan était déjà mort tandis que j’en étais encore à ignorer miller, eh bien non, ces gens, je ne leur plais pas. je crois que miller m’aurait préférée jeune et jolie ou mieux installée dans le monde. or le monde, je ne cesse pas de le quitter, et de me déshabituer de lui, ce qui m’inquiétait lately à cause de jules à qui je n’arriverai pas à apprendre les manières du monde, ne les possédant pas ou les perdant un peu plus tous les jours. c’est aussi l’une des causes principales de mon refus de continuer à faire des blogs et le site du journal des journées, c’est que je pense que les gens dans la réalité ça vaut mieux. et qu’au plus je suis dans le trop virtuel au plus je suis dans le moins réalité . formule idiote. qui cherche à donner sa place au réel qui n’en n’a pas ou y est toujours, à sa place, et n’y arrive pas, la formule. et donc y renonce. je n’y parle pas de réel parce que j’ai le sentiment d’en faire un amalgame immonde. quand je dis virtuel, ce à quoi je pense en réalité : c’est évitement de la rencontre avec ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire : le rapport sexuel. quand je dis virtuel, je dis un certain mode d’écriture, tenté par le tout-écrit, quand je dis réalité, je pense à ces lieux où la contingence est possible, où la rencontre est possible et où donc se rencontre plus « frontalement » ce qui ne s’écrit pas. j’y suis particulièrement sensible (angoisse). ceci donc peut encore se caser dans ce que j’ai pu développer ici autour du livre ou de la vie. c’est d’angoisse que je mourerais…
mes maîtres-mots à moi, ce sont le trop et le n’importe quoi, ce sont les mots qui m’embêtent le plus.
les gens, de twitter, disaient « désir » moi je disais « n’importe quoi » , je fais n’importe quoi – après, à l’analyste et au psychiatre, puisque lui aussi il me fallut bien le revisiter, lui re-rendre visite, j’ai ajouté « n’importe quoi qui tînt à un ordinateur ». je ferais n’importe quoi et sans cesse du moment que ça tient par un ordinateur.
une ordinateur est un machine qu’on arrive toujours à faire fonctionner. je fais fonctionner la machine. je la fais tourner, avec n’importe quoi. que ça chauffe, que ça marche. c’est là que je ne vois pas où se situerait le désir. si ce n’est à me rapporter éventuellement à ce « désir s’avérant in fine n’être désir de rien » que rappelait miller à son cours. ( et y a des moments, embêtants, où désir et jouissance ça ne se distingue plus tant que ça ; ça doit être quand on les prend du point de vue du réel – or il n’est probablement rien qu’on ne puisse ne prendre que de ce seul point de vue. )
séparer, me disait l’analyste, informatique et psychanalyse. « interdite » de JJ, de journal des journées. si « j’obéis » c’est que je veux en savoir plus. et que la façon dont j’étais barrée pour le savoir, seule, c’était mal. je veux savoir pourquoi je fais les choses et je veux le savoir à la lumière (en pleine conscience…)
je n’ai pas du tout parlé de ce dont je voulais parler.
- la salle, la « salle de vie », ainsi que je l’ai un jour entendu appeler par les voisins de table d’une terrasse de café. c’est frédéric et ses enfants qui disaient « la salle. » moi, je ne vois plus comment l’appeler d’autre maintenant. c’est une pièce qui fait salon aussi bien que salle à manger. avant que je ne rencontre frédéric, je n’avais connu que des pièces séparées, le salon, la salle à manger. [↩]
- je pense que vous devez détester ça, que je l’aime, que je l’admire, etc. ou plutôt que cela vous fait rire. que vous m’en méprisez, non? et que j’y perds de ce fait là, la possibilité de votre amitié. que faire? cacher ces choses ? [↩]
- « Le trop fait surgir, émerger, apparaître, en chacun, sa propre limite. Il fait apparaître votre ‘pas plus loin’. Il suscite une intolérance. » [↩]
- « ça n’invite pas à le dessiner en grand homme mais en homme de désir. » [↩]