névrosé de guerre

séance. invitée à parler de mon père. en sortant je pense à ce fait, qu’il ne serait jamais arrivé qu’il ne parle pas de la guerre. quelle qu’était la personne qu’il rencontre, il fallait toujours qu’il lui parle de la guerre. (le jour où il lut un bouquin de freud et m’annonça gravement : je suis un névrosé de guerre.)

mon père, lui, parlait de la guerre.
mon père parlait sans difficulté.
il pouvait parler avec n’importe qui.
il parlait de l’histoire, il parlait des actualités, il parlait de l’art, il parlait de la guerre.
il était d’un commerce agréable, ne manquait pas d’humour, et avait toujours qq chose à vous apprendre à propos de la guerre.
c’est une chose presque étrange, pas désagréable, de se retrouver à dire de son père qu’il était un homme sympathique.
mon père était un homme vraiment sympathique. il faut bien le dire.

ô père

¤ I went down to the St. James Infirmary
I saw my baby there,
Streched out on a cold white table,
So sweet, so cold, so fair

¤ So Let her go, let her go, God bless her;
Wherever she may be
She may search this wide world over
but she’ll never find a sweet man like me.

¤

– les cadavres, c’est quoi? – c’est les corps, quand ils sont morts.  – ah oui, je sais je sais.

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