en voilà une d’image – dans mon rêve, les « dirigeants », ceux à l’a-ttaque/ssaut – desquels je vais partir, ceux qui sont à l’origine du mouvement de retour, mais qu’ils ont lancé de façon absolument anti-démocratique, à tout le moins sans s’en être concertés avec moi, sont dissimulés dans les cabines (bleues et blanches) du sinthome.
[à part ça je ferais mieux, d’y aller, et de m’y rompre, à ces fichus nœuds]
d’autre besoin que de la mère
« Tout problème en un certain sens en est un d’emploi du temps. »
G. Bataille, Méthode de méditation (1947)
sauvée tout de même par un homme, très costaud. mon enfant aussi, je crois, sauvé (ou pas?). sauvés par un homme très costaud qui aurait dû m’achever taillader mettre en pièces et qui ne le fait pas - mon charme - envers et contre le monde qui le lui a commandé pourtant. f. dans ce rêve me trahit. dans ce rêve, eh bien, et pour la première fois de ma vie : le monde entier se retourne contre moi (parce que je ne veux pas participer à une mascarade de relation sexuelle rapport sexuel mise en scène spectaculaire et ridicule comment suis-je arrivée à la dénoncer démontrer démonter, m’y soustraire, soustraire f et mon enfant, car ces salauds, aussi mon bébé, tâchaient de l’inclure, dans le spectacle rince-l’oeil atroce et télévisuel mais en direct, pauvres cons - car ils la voulaient, leur mise en scène, leur spectacle de merde
enfin, je me suis enfuie, je montais dans un ascenseur, ha ha, j’allais occuper l’appartement, où je ferais je ne sais quoi dont je me réjouissais à l’avance. non, je n’ai pas l’habitude d’avoir le monde contre moi, entier. mais je me suis réveillée, ou jules m’a réveillée.
avoir le monder entier contre soi un monde de cons de salauds et être seule à avoir raison, être vraiment la seule à avoir raison. exaltant et fatiguant. le petit bébé, lui par contre, éliminé.
« Longtemps, j’aurai été une angine blanche. »
« Des anges, tu les verras, des anges. »
« Que le blanc est la couleur de la mort. »
me suis réveillée ce matin me demandant ce qui se passerait si je ne faisais que ce que je n’ai pas envie de faire.
c’est la nuit. me lève pour sortir angoisse incroyable. mère ici, suis dans salle de bain. hier soir frédéric disait : « ta mère, c’est violence et bruit » . là, me réveille au son de ces mots: « bruit et fureur ». peux pas dire cette angoisse. des mots, des phrases que j’entends, me répète. « j’ai plus de corps que de nom », me disais-je également. repris du solian, me lave les dents. dans mon « délire » pensais qu’allais être hospitalisée.
pourtant étais sur piste d’un nouvel objet – léger / presque drôle, envoyé par un rêve fait en suisse la semaine dernière, où figuraient des tranches de pamplemousses en forme de tranches d’ananas (trouées, de douces couleurs différentes). c’était si léger, léger. si léger, j’avais pensé : « ah, c’est comme la salade mangée hier, qui m’avait parue si délicieuse, de par sa légèreté même ». j’avais pensé, le voilà qui s’offre à moi, cet objet, l’objet rien, sous de nouvelles auspices celles d’ah! délices!
mais, là, c’est comme si : plutôt l’objet m’envahit. et avec ma mère ça passe à l’impératif : donner surtout rien. c’est ce qui (me) domine quand je suis avec elle. surtout rien lui dire. rien lui donner. rien prendre. voudrais maintenant me coucher près d’elle. pense pas du tout que solian me convienne. peur corps et personne devenir horribles et plus aimée de f.
vais retourner au lit – espère apaisement.
Ai rêvé qu’on allait devoir partir en voyage, en famille. Mais là, nous étions toujours au travail, F et moi, dans des bureaux différents. Et J est autre part (école probablement). Puis, j’apprends des choses sur les billets, sur mes papiers. Ils ne concordent pas. Il faudrait passer un coup de fil. L’heure de départ de mon avion approche. Il faudrait changer, faire changer, modifier mon billet. Je ne le fais pas. Je suis angoissée.
Je vais voir F à son bureau. Il ne s’en fait pas, il dit que ça va s’arranger
Je lui dis : Mais est-ce que tu te rends compte que vous allez devoir partir sans moi. Il n’écoute pas vraiment. Il n’a pas l’air d’y croire. C’est un avion pour New York.
Quelqu’un appelle pour me demander si je suis inscrite à… (nom manque), je réponds que non. Puis le nom est répété, dont je me souviens alors vaguement, je dis que peut-être, que c’est une erreur, que je ne devais plus être inscrite là, que je le suis toujours, à une ancienne adresse, avec un vieux code dont je ne me souviens plus (hier, j’ai subitement oublié le code de mon téléphone que j’utilise plusieurs fois par jour, pourtant; et mon téléphone a été bloqué). F se souvient lui aussi, dit que c’est déjà arrivé, que ça s’était arrangé. On a oublié de changer l’adresse, les billets ont été envoyés là. Je pense que l’avion est déjà parti. L’employé au téléphone ne dit rien.
*
Nous sommes près d’une piscine extérieure. Un tout petit bébé s’en approche, il est dans l’herbe, c’est une petite fille. Je m’en inquiète. Je fais signe à d’autres enfants, au loin, que j’aperçois, de sa présence, là, qu’ils viennent le chercher. Pas de réaction, je la prends en main, elle est toute petite, tient dans une main ( comme Mélusine, une petite chatte, quand je l’ai eue). Je n’ai pas de réelle affection, attirance pour elle, elle me répugne un tout petit peu. Je la mets dans une sorte d’œuf fermé en plastique transparent, comme les Kinder Surprise ou les cadeaux surprise qu’on peut gagner dans les distributeurs à l’ancienne, qui n’existent plus beaucoup, mais qu’on voit encore, dans certains quartiers, au Japon, c’est pour les enfants.
Je vais vers les enfants que j’ai vus, puis les dépasse, ils ne sont pas vraiment concernés, ce sont des enfants, je vais voir leur mère. Elle sort de sa maison, vient vers moi, elle est furieuse, je me suis mêlée de ce qui ne me regardait pas, elle ne veut pas du tout s’occuper de cette enfant, elle veut que je la ramène où je l’ai trouvée, près de la piscine (eau très bleue, herbe très verte). Je retourne là. Je la mets là. Puis, je la reprends, et fait différentes choses avec elle, elle devient un peu plus un bébé, un enfant, elle peut même parler, je crois. Il y a des choses qu’elle veut, d’autres qu’elle ne veut pas. Je la laisse un petit moment.
Elle est prise en charge par mon frère Jean Pierre et un ami à lui, qui travaillent à la/une/sa maison. Je m’en vais, pas loin, je ne sais pas si je dois continuer à m’en occuper, la laisser à Jean Pierre qui le fait peut être mieux que moi. S’en occupe avec ses deux filles, plus grandes. Mais plus particulièrement d’elle, comme il convient puis qu’elle est toute petite et abandonnée. Je reviens.
La maison s’est comme agrandie. Je ne sais où est l’enfant. S’est comme agrandie parce que JP a construit des toilettes dans pièce d’entrée dont l’usage du coup le semble perdu. Mais, il ne pouvait pas se passer de ces toilettes (pour garder un usage privatif des autres toilettes, les premières, qui se trouvent peut-être dans son atelier, pour n’être pas dérangé). Enfant quelque part là. Le copain de Jean Pierre, c’est peut-être Lumer (dont j’ai oublié le prénom, dont JP disait que c’était son double. Qui est le nom que j’utilise sur Facebook). L’enfant réapparaît. Ils ont préparé, à trois, un petit numéro, un petit spectacle chanté et dansé, court, drôle, comme une petite pub. Je pense qu’ils s’occupent bien d’elle, je n’aurais pas pu faire ça. L’enfant toute petite parle bien, chante, roule d’une épaule de l’un à l’épaule de l’autre. Évoque un peu image de Saint Christophe, transportant enfant Jésus (le géant christophore et sa joie de porter dans un livre de Tournier, Le roi des Aulnes).
Face à quelque chose, une image exposée, ou un objet exposé (au mur), apparaît femme, venue pour cet objet, qui intervient auprès enfant, la prend près d’elle, dit toutes sortes de choses que je n’entends pas, l’enfant est toujours toute petite. Lui dit de se masturber. L’enfant commence à se toucher, au travers de ses vêtements, puis les ouvre, ses boutons, par le haut, pour se déshabiller. Je suis fascinée, étranglée, horrifiée. J’essaie de deviner ce qu’elle ressent, elle me paraît aussi détachée d’elle-même, de ses actes, que je ne le suis d’elle. Elle n’a pas vraiment l’air vivante. Il est discuté de cette femme, qui pense faire le bien, qui appartient à une sorte de secte, que l’enfant connaît. Il est question de lui enlever l’enfant, de maltraitance, de choses que j’ai oubliées. Je me réveille.
Je pense à ces choses, et aux choses que j’ai oubliées. Me demande si j’ai vécu ça. Me dis que non, car aucun souvenir, donc, ne sais pas pourquoi c’est là.
La femme ressemble à une femme de la campagne ou de la province. Elle pourrait porter un fichu, être un peu voûtée, arrondie, épaissie par l’âge, la cinquantaine. Elle est très sûre d’elle, de son rôle. Paisible. Une sorte de « nanny », froide, sans sentiment, qui fait son devoir, qui y trouve sa raison d’être, inébranlable, qui applique les prescriptions qu’un discours bien ficelé soutient.
J’ai aperçu hier, quelque part, un tel corps de femme, dont je m’étais dit qu’il n’était peut-être pas plus âgé que le mien, et m’étais demandé si mon corps aussi, un jour, s’épaissirait autant. Et j’avais pensé que beaucoup de corps de nos jours ne s’épaississaient plus de cette façon, il me semblait, et m’étais demandé pourquoi. Et je m’étais interrogée sur ce qui remplissait ces corps, s’il s’agissait de nourriture ?
J’avais alors pensé à l’arrondissement de ma tante préférée (à la façon dont elle s’était arrondie), aux chocolats qu’elle mangeait tous les jours, aux pralines, à ses cigarettes, à ce choix qu’ elle avait fait, de ne pas cesser de manger, de ne pas cesser de fumer, jusqu’à sa mort, une nuit, d’un AVC au cerveau.
Enfin, je songe qu’au fond, j’étais arrivée en analyse avec ça, la masturbation, sorte de suprême péché, dont j’avais cru que je n’oserais jamais en parler, ce que j’avais fait néanmoins assez vite, m’étonnant que le divan ne s’en soit pas écroulé dans le sol, sous moi, et jusqu’au centre de la terre. Ou que D ne m’aie pas mise dehors avec un doigt accusateur, définitivement indigné, outré. (Ce doigt accusateur? quel doigt dont m’avait mon père parlé? un Rembrandt?)
[ Lettre non – envoyée, brouillon]
Cher1,
L’idée m’effraie un peu d’avoir à interroger le pourquoi de ce « cadeau » que je vous ferais.2
« Cadeau » – ce mot venu à ma bouche quand je vous en ai parlé. « Est-ce que vous accepteriez ce cadeau que je vous ferais ? » vous demandai-je, tournant ma tête vers vous.
Ce mot revenu quand je vous parle de cette pensée venue au réveil, « Pourquoi l’inconscient me ferait-il cadeau de ce rêve » où c’est quelque chose de la nature de l’inconscient que j’espère saisir, attraper. Comme j’aperçois qu’il y s’agit peut-être d’une mise en histoire du parcours de mon entrée et d’une sortie de l’analyse.
Ce que vous me proposez de faire, d’analyser le pourquoi de ce don avant que de pouvoir l’accepter m’effraie, me déplaît un peu, comme si les raisons ne pouvaient qu’en être mauvaises.
Cadeau – eh quoi, vous acheter ? Eh. Détourner de moi votre ire, prévenir.
Cadeau – ce rêve, ce qu’il me dit encore : on n’habite pas dans l’inconscient. Cela n’est pas une place, où rester. On n’y est pas chez soi.
Cadeau – par ce geste aussi que prend de la valeur cela qui n’en n’avait plus. Comme dans ce rêve encore, dont je vous parlais hier, celui du chat devenu les chats, où je ne retrouve plus le petit, le premier, le primordial, ce dit « bordel levé par l’analyse », toutes choses n’étant plus égales, ni non plus un tableau de mon père. Puisque aussi vous aviez par le passé déjà marqué votre intérêt pour l’œuvre de mon père. Cet intérêt, le supporter, le reconnaître, en tenir compte. Mais pas seulement le vôtre, n’est-ce pas ?
[ le chat devenu les chats = « ce bordel levé par l’analyse » = les objets de + en + nombreux qui envahissent le château ]
l’échange.
L’analyse comme exercice de par-odd-ontologie. Odd ontologie. Ontologie étrange. Ontologie de l’étrange. Mais vous êtes bien parodontologue ? paroddontologiste ? » L’homme à qui je m’adresse me renvoie une sorte de non. Je crois qu’’il me ment. J’essaie qu’il me prenne par l’un des trous de son agenda, mais il n’en a pas. Je reste, je devrais partir, chercher ailleurs, mais je reste. « Ma couronne a sauté, je suis en danger mortel, il ne me prend pas au sérieux. »
Certainement cela me fait penser à mon arrivée à Paris, aux psychanalystes que j’ai rencontrés ici, quand l’analyse avec le premier, qui dura 10 ans, se termina brutalement.
Je reste dans ce qui devient un château qui n’est certainement pas celui de mon père, une famille où je ne suis pas chez moi. Dont le rang n’est pas le mien, une famille noble – tolérante mais un peu hautaine.
// Ce professeur de mon père qui a l’école disait à ces élèves : « ty-pes de baaasse classe, ty-pes de baaasse ex-traction… » les injuriait. Mon père qui imitait sa voix, exactement, la façon de détacher les voyelles, l’appel du gouffre dans la « baaaasse classe ». Le mépris. Mon père n’a jamais pris cette injure pour lui. //
Multiplication des objets, déchainement des signifiants. Je me suis un peu (pléonasme) demandée ce qui avait pu me « faire devenir » obsessionnelle. A quel moment. JPD avait dit : « obsession de fin d’analyse ».
Au château, cette nuit-là, pendant toute la nuit, c’est la fête. Une grande fête. Je deviens de plus en plus silencieuse. En retrait. J’arrive de moins en moins à être là. Réactions fortement émoussées. Réactivité quasi nulle. Ça grouille. Tandis que je cherche mes affaires, pour pouvoir partir.
Fin de nuit, Frédéric vient me chercher. Château a été vidé de tous ses objets // ce vidage exercé par l’analyse. Reviennent rangés dans des wagons, vers le château, que je vais quitter. wagons, wagons. des petits travailleurs. wagons.wagons. camp.
Fin du rêve, dernière image, avant de partir. Je m’adresse au propriétaire du château, je sais que c’est un peu bebête de dire ça, mais je surmonte mon sentiment d’infériorité : « Mais regardez-ça, comme c’est beau, comme c’est beau », je lui désigne les ouvertures dans le mur, les fenêtres. « Regardez, on dirait autant de paysages qu’il y a de cadres. Est-ce que ce n’est pas magnifique ?» Ce sont de très beaux paysages, très larges, remplis chacun d’une lumière diffuse mais particulière. Beaucoup plus verts que les paysages auxquels ils s’apparentent le plus : ces paysages qui font le fond de nombre de peintures de la renaissance, venus ici au premier plan, formant une image à la fois champêtre et contemporaine. Il s’agit de cela qu’un artiste saisirait, aurait saisi.3 Ici pris dans les murs de la « plus haute tour ». L’inconscient-artiste…