la toute petite bébée

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Donn, 29 juillet 2018

Nous sommes près d’une piscine extérieure. Un tout petit bébé s’en approche, il est dans l’herbe, c’est une petite fille. Je m’en inquiète. Je fais signe à d’autres enfants, au loin, que j’aperçois, de sa présence, là, qu’ils viennent le chercher. Pas de réaction, je la prends en main, elle est toute petite, tient dans une main ( comme Mélusine, une petite chatte, quand je l’ai eue). Je n’ai pas de réelle affection, attirance pour elle, elle me répugne un tout petit peu. Je la mets dans une sorte d’œuf fermé en plastique transparent, comme les Kinder Surprise ou plutot les cadeaux surprise qu’on peut gagner dans des distributeurs à l’ancienne, qui n’existent plus beaucoup.

Je vais vers les enfants que j’ai vus, puis les dépasse, ils ne sont pas vraiment concernés, ce sont des enfants, je vais voir leur mère. Elle sort de sa maison, vient vers moi, elle est furieuse, je me suis mêlée de ce qui ne me regardait pas, elle ne veut pas du tout s’occuper de cette enfant, elle veut que je la ramène où je l’ai trouvée, près de la piscine (eau très bleue, herbe très verte). Je retourne là. Je la mets là. Puis, je la reprends, et fais différentes choses avec elle, elle devient un peu plus un bébé, un enfant, elle peut même parler, je crois. Il y a des choses qu’elle veut, d’autres qu’elle ne veut pas. Je la laisse un petit moment.

Elle est prise en charge par mon frère Jean Pierre et un ami à lui, qui travaillent à la/une/sa maison. Je m’en vais, pas loin, je ne sais pas si je dois continuer à m’en occuper, la laisser à Jean Pierre qui le fait peut-être mieux que moi. S’en occupe avec ses deux filles, plus grandes. Mais plus particulièrement d’elle, comme il convient puis qu’elle est toute petite et abandonnée. Je reviens.

La maison s’est comme agrandie. Je ne sais où est l’enfant. S’est comme agrandie parce que JP a construit des toilettes dans la pièce d’entrée dont l’usage du coup semble perdu. Mais, il ne pouvait pas se passer de ces toilettes (pour garder un usage privatif des autres toilettes, les premières, qui se trouvent peut-être dans son atelier, pour n’être pas dérangé).  Enfant quelque part là. Le copain de Jean Pierre, c’est peut-être Lumer (dont j’ai oublié le prénom, dont JP disait que c’était son double.). L’enfant réapparaît. Ils ont préparé, à trois, un petit numéro, un petit spectacle chanté et dansé, court, drôle, comme une petite pub. Je pense qu’ils s’occupent bien d’elle, je n’aurais pas pu faire ça. L’enfant toute petite parle bien, chante, roule d’une épaule de l’un à l’épaule de l’autre. Évoque un peu image de Saint Christophe, transportant enfant Jésus  (le géant christophore et sa joie de porter dans un livre de Tournier, Le roi des Aulnes).

Face à quelque chose, une image ou un objet exposé au mur,  apparaît une femme, venue pour cet objet, qui intervient auprès de l’enfant, la prend près d’elle, lui dit toutes sortes de choses que je n’entends pas, l’enfant est toujours toute petite. Lui dit de se masturber. L’enfant commence à se toucher, au travers de ses vêtements, puis les ouvre, ses boutons, par le haut, pour se déshabiller. Je suis fascinée, étranglée, horrifiée. J’essaie de deviner ce qu’elle ressent, elle me paraît aussi détachée d’elle-même, de ses actes, que je ne le suis d’elle. Elle n’a pas vraiment l’air vivante. Il est discuté de cette femme, qui pense faire le bien, qui appartient à une sorte de secte, que l’enfant connaît. Il est question de lui enlever l’enfant, de maltraitance, de choses que j’ai oubliées. Je me réveille. 

Je pense à ces choses, et aux choses que j’ai oubliées. Me demande si j’ai vécu ça. Me dis que non, car aucun souvenir, donc, ne sais pas pourquoi c’est là.

éléments d’interprétation

La femme ressemble à une femme de la campagne ou de la province. Elle pourrait porter un fichu, être un peu voûtée, arrondie, épaissie par l’âge, la cinquantaine. Elle est très sûre d’elle, de son rôle. Paisible. Une sorte de « nanny« , froide, sans sentiment, qui fait son devoir,  qui y trouve sa raison d’être, inébranlable, qui applique les prescriptions qu’un discours bien ficelé soutient.

J’ai aperçu hier, quelque part, un tel corps de femme, dont je m’étais dit qu’il n’était peut-être pas plus âgé que le mien, et m’étais demandé si mon corps aussi, un jour, s’épaissirait autant. Et j’avais pensé que beaucoup de corps de nos jours ne s’épaississaient plus de cette façon et m’étais demandé pourquoi. (Et je m’étais stupidement interrogée sur ce qui remplissait ces corps, s’il s’agissait de nourriture ?)

J’avais alors pensé à la façon dont ma tante préférée, Titi, s’était arrondie au fil du temps, aux pralines (les manons de Leonidas) qu’elle mangeait tous les jours, à ses cigarettes (Darcy), à ce choix qu’ elle avait fait, de ne pas cesser de manger, de ne pas cesser de fumer, jusqu’à sa mort, une nuit, d’un AVC au cerveau.

Enfin, je songe qu’au fond, j’étais arrivée en analyse avec ça, la masturbation, sorte de suprême péché, dont j’avais cru que je n’oserais jamais en parler, ce que j’avais fait néanmoins assez vite, m’étonnant que le divan ne s’en soit pas enfoncé dans le sol, sous moi, ne m’ait pas emportée jusqu’au centre de la terre. Ou que l’analyste ne m’aie pas mise dehors avec un doigt accusateur, définitivement indigné, outré. (Ce doigt accusateur? quel doigt dont m’avait mon père parlé? un Rembrandt?)

30 juillet

Je revois aujourd’hui la femme qui peut-être m’a inspiré celle du rêve, sur son panier, ce mot : Nanny. Panier comme celui de ma tante, Titi, comme celui que je viens d’acheter, à Saintes Marie de la Mer, en souvenir d’elle. Un panier en osier (comme dans le rêve de la valise en osier des femmes/chaussettes sans père/pair ; comme celui du gros chat balancé dans le vide).

Titi. Je lui avais dit aussi que R, ma cousine, m’avait approchée, la nuit, sous les couvertures, avait voulu jouer au médecin. Je pensais que c’était très grave, elle avait ri. Dit que tout le monde… que c’était normal… Je pensais que je lui racontais quelque chose de dramatique. Je n’aurais certainement pas osé raconter ça à mes parents.

Récemment, je pensais aux femmes que j’ai connues. Celles que j’ai aimées. Celles qui m’ont aimée. L’idée que je quitterais bien F pour une femme. Que ce serait plus amusant. Souvenir des conversations avec A. Cela dit, ce que je ne lui disais pas, à A, c’est que j’ai le sexe féminin beaucoup trop en horreur que pour…

Il y a quelque chose de ce mépris, horreur, dégout, dans mon sentiment pour le tout petit bébé du rêve, la toute petite bébée. Et dans le sentiment de la mère.

Après, j’essaie, d’y faire, avec elle.

Mais, avec JP et Lumer, je pense qu’elle est mieux.

Je pense qu’elle est mieux avec ces deux, qu’elle ne le serait avec moi. Mauvaise mère. Un peu comme ma mère, pouvait penser que j’aurais été mieux avec ma tante.

Mais qui est la petite bébée ? Elle est ce qui n’est pas aimé au monde.

JP, et Lumer : son double disait-il. Même stature, brillance, intelligence. Goût des mêmes femmes.

Moi et ce nom, Lumer. Je ne veux pas qu’on me retrouve sur internet, ni sur FB, ni ailleurs. Alors, Lumer, j’ai utilisé ça comme pseudo quelquefois (écrit Llumer). Muller à l’envers. On y entend Lumière. On y entend Lue mère. J’ai la merlue.

Le géant Christophore  (le double géant christophore : la bébée passe d’une épaule à l’autre) : cette histoire de Tournier m’avait fascinée. Le père porteur.

Les doubles frères. Moi, et mes deux frères. J’ai beaucoup été entre deux frères/amis. Je ne me suis jamais pensée aimée pour moi.

le premier rêve

Avant ce rêve de la toute petite bébée, avais fait un premier rêve. Rêvé qu’on allait devoir partir en voyage, en famille. Mais là, nous étions toujours au travail, F et moi, dans des bureaux différents. Et J est autre part (école probablement). Puis, j’apprends des choses sur les billets, sur mes papiers. Ils ne concordent pas. Il faudrait passer un coup de fil. L’heure de départ de mon avion approche. Il faudrait changer, faire changer, modifier mon billet. Je ne le fais pas. Je suis angoissée.

Je vais voir F à son bureau. Il ne s’en fait pas, il dit que ça va s’arranger.

Je lui dis :  Mais est-ce que tu te rends compte que vous allez devoir partir sans moi. Il n’écoute pas vraiment. Il n’a pas l’air d’y croire. C’est un avion pour New York.

Quelqu’un appelle pour me demander si je suis inscrite à… (nom manque), je réponds que non. Puis le nom est répété, dont je me souviens alors vaguement, je dis que peut-être,  que c’est une erreur, que je ne devais plus être inscrite là, que je le suis toujours, à une ancienne adresse, avec un vieux code dont je ne me souviens plus (hier, j’ai subitement oublié le code de mon téléphone que j’utilise plusieurs fois par jour, pourtant; et mon téléphone a été bloqué). F se souvient lui aussi, dit que c’est déjà arrivé, que ça s’était arrangé. On a oublié de changer l’adresse, les billets ont été envoyés là. Je pense que l’avion est déjà parti. L’employé au téléphone ne dit rien.

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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