mercredi 24 janvier 2024

mercredi 24 janvier, 8h36

nombreux rêves cette nuit. "on" cherche des poux, il y en a beaucoup. on ne sait pas dans le rêve que ça s'appelle des poux, je m'en souviens au réveil.
certains sont très gros.
il y a des hommes. d'abord Ferdinand, je crois. quelqu'un d'autre vient ensuite, un jeune, qui me propose quelque chose à vendre. personne ne veut s'acheter un manteau? je dis oui. il me donne un paquet d'enveloppes. j'en ouvre une, c'est un dessin. je me demande s'il s'attend à ce que je l'achète pour le prix d'un manteau. quelque chose me dit que c'est le plus beau des dessins. il y a une douche. le garçon va prendre une douche. ou est ce que c'est moi qui m'apprêtais. le garçon me saute dessus, dans un coin. me dit J'ai toujours voulu… mais rien de plus, il va prendre sa douche. je ne sais pas s'il s'intéresse vraiment à moi. je suis vieille. 
je crois que c'est alors que commence l'histoire des poux.
avant il y a eu une souris. au moment où je passais par dessus un mur. je crois qu'il n'y avait pas trop moyen de sauter le mur à cause de la souris.
là, les gens se cherchent des poux.
ils mangent aussi. Ferdinand.
moi pas. Le garçon qui voulait vendre des dessins pense qu'il n'a pas de poux. je lui en trouve un, très gros. rond, plat, de la taille d'une soucoupe. 
il rejoint les autres à table,. ils mangent d'énormes spaghettis. 
après, je marche, je retrouve un chemin de terre maintes fois parcouru dans l'enfance, en rêve, un chemin parallèle, de l'autre côté d'une barrière, qui loge d'abord un gouffre, très peu de temps heureusement. non seulement je marche mais je cours. je suis très heureuse de courir, je ne me fatigue pas. c'est agréable. 
j'écris sur téléphone en mode avion. je ne sais pas si ça va être sauvé. je le recopierai dans un mail. ou dans un fichier Word?

J'ai fait ces rêves comme à chaque fois que je prends une cuillerée d'huile de nigelle le soir, pour m'aider à dormir. je me sens bien reposée. 

nombreux rêves cette nuit. "on" cherche des poux, il y en a beaucoup. on ne sait pas dans le rêve que ça s'appelle des poux, je m'en souviens au réveil.
certains sont très gros.
il y a des hommes. d'abord Ferdinand, je crois. quelqu'un d'autre vient ensuite, un jeune, qui me propose quelque chose à vendre. personne ne veut s'acheter un manteau? je dis oui. il me donne un paquet d'enveloppes. j'en ouvre une, c'est un dessin. je me demande s'il s'attend à ce que je l'achète pour le prix d'un manteau. quelque chose me dit que c'est le plus beau des dessins. il y a une douche. le garçon va prendre une douche. ou est ce que c'est moi qui m'apprêtais. le garçon me saute dessus, dans un coin. me dit J'ai toujours voulu… mais rien de plus, il va prendre sa douche. je ne sais pas s'il s'intéresse vraiment à moi. je suis vieille.
je crois que c'est alors que commence l'histoire des poux.
avant il y a eu une souris. au moment où je passais par dessus un mur. je crois qu'il n'y avait pas trop moyen de sauter le mur à cause de la souris.
là, les gens se cherchent des poux.
ils mangent aussi. Ferdinand.
moi pas. Le garçon qui voulait vendre des dessins pense qu'il n'a pas de poux. je lui en trouve un, très gros. rond, plat, de la taille d'une soucoupe.
il rejoint les autres à table,. ils mangent d'énormes spaghettis.
après, je marche, je retrouve un chemin de terre maintes fois parcouru dans l'enfance, en rêve, un chemin parallèle, de l'autre côté d'une barrière, qui loge d'abord un gouffre, très peu de temps heureusement. non seulement je marche mais je cours. je suis très heureuse de courir, je ne me fatigue pas. c'est agréable.
j'écris sur téléphone en mode avion. je ne sais pas si ça va être sauvé. je le recopierai dans un mail. ou dans un fichier Word?

J'ai fait ces rêves comme à chaque fois que je prends une cuillerée d'huile de nigelle le soir, pour m'aider à dormir. je me sens bien reposée.

hier commencé le transfert de l'atelier FB à un site dédié. ça prend du temps.

je voulais terminer le texte 1 du nouveau cycle, celui auquel je ne sais pas si je participerai. difficile de ne pas participer. je le sens. ça m'angoisse, je crois quand je sens que je ne vais pas le faire. non pas vraiment que je l'aie décidé, mais le thème proposé, l'atelier de la semaine dernière, ça ne marchait pas, pas du tout. des choses ont poussé cependant que je crois être arrivée finalement à mettre dans de meilleurs rails. mais il y une chose que je ne suis pas arrivée à écrire, pas écrit tout de suite puis ça a disparu. je voulais mettre tous ces essais dans le blog dédié, une rubrique brouillon.
il y a eu quelque chose que je n'ai pas écrit quand ça s'offrait, c'est bête. qui traçait un lien, tirait un lien entre la couleur, mon père, la judéité, ma position. il faudrait un jour au moins de travail pour le retrouver. je n'en dispose pas aujourd'hui.

je travaille sur le site de Frédéric, on le refait entièrement, toute la shop. on l'a fait il y a un an. c'est très prenant. c'est à cause de ça que je ne peux plus aller à la bibliothèque.
j'avais pensé imprimer les ateliers. l'atelier d'été. l'atelier enfances. les mettre au mur, comme le fait Arno Bertina. mais qu'est-ce qu'il se passe une fois qu'il a fait ça ? il voit? quoi ? la chose prend de la place dans le monde? s'étend, s'étire ? se géographise ? je ne sais pas. est-ce qu'il se met debout devant les feuilles un stylo à la main ? est-ce qu'il médite ? est-ce que c'est une question? j'ai perdu le moyen, la capacité, le réflexe de communiquer, de m'adresser aux autres. je ne sais plus comment on fait. pourquoi je ne le fais pas ?
pas évident pour moi d'imprimer quoi que ce soit de ce que que j'ai écrit. est ce que c'est un enjeu ? dévirtualiser? qu'est-ce qu'il se passerait ?
T. Hirshorm disait : l'art il faut que ça prenne de la place dans le monde. 
il y a du monde aussi, dans les mondes virtuels. simplement je n'y vais pas. ou si j'y vais, je ne dis rien. ou quand je dis, j'efface tout de suite après. il me semble que ça ne convient pas. ça ne convient pas. est-ce que ça se passe différemment de ce qui se passe dans le monde "réel". dans le monde réel, ça ne se passe pas. pourtant, j' ai moins de problème à être présente réellement. est-ce vrai ? non. cela n'arrive simplement jamais. 
et, à quel moment est-ce qu'il décide d'imprimer, Arno Bertina. il dit je crois que ça lui arrive plus ou moins trois fois de tout imprimer et d'apporter les corrections sur papier puis de le reporter dans la machine. il dit qu'alors, il s'éloigne de lui même, par les corrections. que dans le. premier jet, trop proche de lui. 
il faut encore que je change de nom.
9h32

que l’obscurité que je m’étais toujours acharné à refouler est en réalité mon meilleur

« Spirituellement une année on ne peut plus noire et pauvre jusqu’à cette mémorable nuit de mars, au bout de la jetée, dans la rafale, je n’oublierai jamais, où tout m’est devenu clair. La vision, enfin [The vision, at last]. Voilà j’imagine ce que j’ai surtout à enregistrer ce soir, en prévision du jour où mon labeur sera… (il hésite)… éteint et où je n’aurai peut-être plus aucun souvenir, ni bon ni mauvais, du miracle qui… (il hésite)… du feu qui l’avait embrasé. Ce que soudain j’ai vu alors, c’était que la croyance qui avait guidé toute ma vie, à savoir — (Krapp débranche impatiemment l’appareil, fait avancer la bande, rebranche l’appareil) — grands rochers de granit et l’écume qui jaillissait dans la lumière du phare et l’anémomètre qui tourbillonnait comme une hélice, clair pour moi enfin que l’obscurité que je m’étais toujours acharné à refouler est en réalité mon meilleur — (Krapp débranche impatiemment l’appareil, fait avancer la bande, rebranche l’appareil) — indestructible association jusqu’au dernier soupir de la tempête et de la nuit avec la lumière de l’entendement et le feu — (Krapp jure, débranche l’appareil, fait avancer la bande, rebranche l’appareil) ».4

Beckett S., La dernière bande, suivi de Cendres, Paris, Éditions de Minuit, 2005, p. 22.

La nature de l’épisode. La « vision » de Beckett – comme d’ailleurs celle du jeune Krapp – n’est pas une hallucination11. Elle ne correspond pas à un signifiant forclos qui ferait retour sur le registre réel en sonorisant l’objet voix (hallucination verbale), ni non plus à un bout de réel qui ferait retour sur le registre imaginaire (hallucination visuelle). Cette vision semble plutôt de l’ordre de ce qu’en anglais est désigné par le mot d’insight : un regard vers l’intérieur, qui est en même temps la prise de conscience d’une erreur et l’intuition du rectificatif à apporter. Samuel dira : « j’ai pris conscience de ma sottise […, j]’entrevis le monde que je devais créer pour pouvoir respirer. »12 Quelle est la sottise qu’il remet en question alors ? Il précise : « Jusque-là, j’avais cru que je pouvais faire confiance à la connaissance. Que je devais m’équiper sur le plan intellectuel. […] j’ai cherché à savoir, afin d’être en mesure de pouvoir. Puis je me suis aperçu que je faisais fausse route. »13 Sur cette fausse route, en effet, il avait conduit l’écriture de ses ouvrages les quinze ans antérieurs, en les formulant avec une prétention de maîtrise savante du monde fictionnel – une orientation qu’il tenait dès son contact avec James Joyce.

L’effet global de cette épiphanie : un changement d’orientation dans la vie du personnage, qui remet en cause de façon très claire une croyance l’ayant jusque-là guidé ; cette croyance, concernant une « obscurité » volontairement réprimée, s’avère finalement être fausse. Il ne faudrait plus réprimer la soi-disant obscurité, car elle serait en réalité une « lumière de l’entendement » – à tel point qu’elle deviendrait son meilleur « allié » (justement, ce dernier mot est celui qui manque au récit lorsque le vieux Krapp interrompt la démarche de l’appareil pour la deuxième fois).

À propos de l’épiphanie profane de Samuel Beckett, https://cpsy.hypotheses.org/214
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