Vendredi 30 déc 2022

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie Étiqueté , , Aucun commentaire sur Vendredi 30 déc 2022

7h54, hier soir 4 gouttes de CBD 20. Je suis rassurée, ça marche toujours. Suis à ma place habituelle dans le canapé, que je quitte très peu, dans le noir. Je vais relire ce que j’ai écrit hier.  Chester le chat lorgne sur mes genoux alors que je voudrais déjà me refaire une Ricoré.

Mes symptômes ont vraiment peu évolué depuis le temps que je fais une analyse.

Je ne sors pas. Je vois très peu de monde. J’ai toutes les difficultés du monde à aller chez le coiffeur, à m’acheter des vêtements.

Je ne parviens pas à « tenir mon ménage ». Je cuisine quand ça me chante, subitement, et alors pendant quelques jours à l’affilée, jusqu’à ce que ça retombe. Je ne parviens pas à garder l’ordre et la propreté que la femme de ménage, Maria, parvient à imposer en 3 heures seulement par semaine.

Je n’arrive à me tenir à aucune discipline. Même celle de me laver et de m’habiller.

 Je n’arrive pas à m’organiser, à organiser mon temps, mes activités.

Je n’arrive certainement pas à faire du tai chi.  

C’est aussi une question de solitude, j’aurais besoin pour ça d’un espace à moi. Idem pour l’écriture. Je ne sais pourquoi, je ne peux pas toujours faire ça au vu et au su de tous. Ceci, ce besoin de solitude, mériterait d’être mieux articulé.

Il est possible que je dessinerais si j’habitais seule. Que je ferais des choses qui prennent de la place dans l’espace.

Le faire en présence de F, je ne peux pas.

D’une part, F, est une sorte de double de moi. C’est une part de sa fonction, dans le cadre de ma maladie. Et pas le double aimable. Celui auquel j’en veux. Sur lequel je reporte une part de la haine et du mépris que je me voue. Le trop plein de haine et de mépris. Le mépris est le pire, non ?

Et la colère. C’est sur lui qu’elle retombe.

D’autre part, il est celui qui veille sur moi, qui prend soin de moi, et que j’ai tendance à inquiéter.

Il n’est pas toujours ce double non-aimable, ni l’inquiet pour moi. Il ne doit pas toujours l’être. C’est par périodes.

En ce moment, si c’est difficile, c’est contrôlable.

Ce sont les symptômes qui ont bougé, qui se sont fortement atténué.

Le double haï, je le sais, sa fonction, je la connais, je sais qu’il ne s’agit que d’un report sur lui de la haine de moi. D’un report de ce qui déborde et que je peux alors exprimer. Qui ne trouve d’ailleurs plus à s’exprimer. Qui plus est, j’ai mieux pris conscience de ses propres difficultés (euphémisme), à F. Et donc je contrôle beaucoup mieux. Je ne peux plus y croire comme avant, à ma haine contre lui. Malgré que son silence et son addiction aux jeux vidéos me renvoient une image de ce qui a moi à toujours été interdit.

C’est une question de surmoi, me dis-je. Comment trouver à s’arranger avec le surmoi.

Et en même temps, j’ai moins besoin d’inquiéter F. De l’inquiéter pour moi.

Mais je ne suis pas sûre qu’il n’ait pas lui besoin de cette inquiétude.

Cette part inquiète, c’est celle de ma mère.

C’est toujours dans l’inquiétude qu’elle a le mieux trouvé à s’adresser à nous, qu’elle justifiait son rôle maternel. J’essaie ça, cette explication-là.  C’est le seul moment où j’avais des choses à lui dire, qu’elle avait une oreille à me donner, quand il s’agissait de me plaindre. Cette plainte que j’ai longtemps pensée hystérique.

08:50, je vais retourner me coucher.

Je suis contente d’avoir écrit. Même si je n’ai pas fait ce que je voulais, relire ce que j’avais écrit hier, et compléter. Surtout s’agissant des articles que j’ai lus, sur les auto-reproches dans la mélancolie, et celui sur les poètes, et sur ce mangaka, qui ne se considère pas comme tel mais qui du manga apprécie le format. Et puis hier aussi, terrible, Malcom Lowry. Dont ma mère avait adoré son Au-dessous du volcan (retraduit : Sous le volcan).

10:15 F se levait, je l’ai retenu. Passé un moment dans ses bras. Ensuite pas rendormie et je me relève. Un bain coule.

10:18 j’allume la radio, première fois depuis longtemps, depuis le retour de B. Il pleut. Je vais me brosser les dents.

10:40 Je sors du bain.

Pendant que je traînais au lit, cette idée de « petits sacrifices ». Trouver le moyen de faire des petits sacrifices, des coupures dans la masse de ce que j’écris. J’y songeais pensant à ce que je pourrais écrire à FB, à ce qui pourrait être fait de mon blog.

Comment y faire quelques coupes. En retenir certains extraits.

L’idée de « petits sacrifices » opposée à celui du grand, celui de soi.

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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