de l’effet de quelques cigarettes (3)

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je dois tout à fait renoncer à écrire jamais. et à publier. c’est la conclusion de ces récentes tentatives de travail sur le blog qui m’ont hier complètement démoralisée. j’écris un journal pour moi et basta.

il fallait cependant que j’écrive ceci, si je m’en tiens à ce que je n’écris d’ordinaire pas, à ce qui fait symptôme, c’est déjà bien. je veux écrire comment j’ai été si mal un jour, et pourquoi, et comment le lendemain, tout avait disparu : 

quand je me suis réveillée vendredi, j’étais « mal » – je mets des guillemets parce que je ne sais plus ce que ça recouvre cet « être mal », cet envahissant désagrément dont je n’ai  alors d’autre recours que de me recommander d’avoir la patience d’attendre qu’il passe -, et je ne savais pas pourquoi, mais c’était au point que j’ai eu très envie de fumer, comme si une cigarette allait régler ça, et je pensais que je donnerais le reste du paquet à H, s’il venait au soir, ou à M, ah oui, c’était le jour du concert de F et les membres du groupe devaient venir loger à la maison, les 5 membres, et c’est peut être à cause de ce concert et de cette venue chez nous que j’allais si mal (alors qu’a priori j’aime plutôt ça, a priori ou a posteriori, mais pas quand le moment se rapproche, en vrai). F est parti vers 18h30 pour accueillir les musiciens et préparer la salle,  quand il m’a prévenue qu’ils viendraient ici, les musiciens, avant le concert, je suis sortie m’acheter à manger et des cigarettes.

J’en ai fumé une, j’ai mangé, ils sont passés, ils étaient très sympathiques. les concerts étaient très bien, les gens avenants. H est venu, je lui ai donné le paquet, le contentant. quand tout fini, sommes rentrés tous ensemble, à pied, pas loin, Barbès, les jolies rues vidées et un peu mouillées, luisantes. je discutais avec le bassiste.  tout se passait bien, il aurait fallu s’en douter. il y eut encore la petite discute avant d’aller se coucher en mangeant des chips et le lendemain le petit-déjeuner autour de la table, animé, tout ce que j’aime, en fait. tout ce que j’aime, organisé par F. en plus, j’avais bien dormi  (seule petite anomalie : de la musique en tête au réveil, les Bee Gees, ça n’était pas désagréable). ils sont partis, et ce jour-là, le samedi, j’ai été tout à fait bien, à se demander si je n’étais pas un peu high, comme ça m’arrive quand je fume, d’abord de très bonne humeur et la nuit, ça vire. en post-cig, il n’y eut que des fracassemeurs en tonalité basse, bruit de fond, pas mal de musique dans la tête, et un petit bouton blanc découvert sur l’aile du nez, à gauche. les voix des fracassemeurs articulaient des mots auxquels elles ne croyaient pas elles-mêmes, pour le principe, vidées. 

Il est maintenant 7h22.

Je viens de manger le restant de soupe aux choux-fleurs rôtis faite hier.

Est-ce que j’ai écrit tout ce que je pensais devoir écrire ?

je voulais parler des fracassemeurs encore revenus ce matin, coups de couteau dans la poitrine, accompagnés de musique et de pensées variées,  j’aurais pu ne pas les remarquer.  étonnée qu’ils soient encore là si longtemps après les cigarettes de vendredi, qu’il y ait encore ces effets dans le corps, où est-ce que ça se passe, me demandais-je, en quel endroit du corps ? c’est pour ça que j’ai voulu me lever pour réfléchir à ça, réfléchir à ce que je pouvais faire pour contrecarrer ces effets que j’attribue à la cigarette, comment espérer que ça puisse ne pas laisser de traces, que ça se répare… j’ai l’air d’exagérer, mais – surtout au vu dont ça s’est passé cette fois -, mais. la seule chose à quoi je suis arrivée à penser, c’est « inflammation », « éviter le sucre », « état inflammatoire », « levure, intestin ». d’où aussi la soupe aux légumes. « état inflammatoire » et volonté d’empêcher.

est-ce que je suis ridicule? je le crois.

trouver le descriptif chez Kafka de ses « fracassemeurs » à lui…. parce que oui, pour moi, ce qu’il décrit, certains de ce ses « délires », de choses qu’il voit, ça correpsond à mes « fracassemeurs », en beaucoup plus grave. 

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