pour la première fois depuis longtemps hier, travaillé et écrit hier d’une façon qui m’a rendue contente.
non que je me sois dit, tiens je suis contente de ce que j’ai écrit, mais je me je me suis rendue compte, au souper, au dîner, que j’étais contente, joyeuse même.
Je me suis mise à travailler à un vieux rêve de je ne sais quelle année, 2+1 chiens, un rêve très court, que j’avais trouvé beau, dont je n’avais pas tiré grand chose, mais dont il m’avait semblé qu’il en ressortait quelque chose (de beau) (d’important) qui parvient à dépasser subitement tout ce qui a lieu.
une fois de plus, je ne me tenais à aucun projet, je lâchais ce que je faisais, un endroit de la pelote pour partir d’un autre, mais tant pis je me suis dit, c’est comme ça, je perds tout le temps le fil, je ne me tiens à rien, mais c’est comme ça, je dois l’accepter. je n’offre donc rien à lire, c’est un regret, sinon à lire à l’instant T. tout restera mouvant. de toute façon, qu’est-ce qui se lit sur internet et comment ? mais je lis tout le temps sur internet. j’ai trouvé la forme, je ne suis pas loin d’avoir trouvé la forme du fonctionnement de ma pensée et d’un travail possible pour moi (atelier).
J’ai travaillé à ce rêve de 2021 et j’ai eu le sentiment que c’était valide de le faire. ce que j’essaye de faire peut prendre du temps. ne s’écrit pas sans résistance. ensuite j’ai lu les jours qui avaient précédé… et c’était intéressant… c’était intéressant aussi d’apercevoir ce que je n’avais alors pas aperçu. de m’étonner de ce qui était omis, non réalisé. je suis tombée sur un autre rêve, d’une dizaine de jours plus tôt. et le fait de le retrouver, de retrouver certaines de ses images au travers de ce que j’avais écrit m’a paru encourageant.
J’ai ajouté au texte sur le rêve des chiens que ce que j’écrivais était mal écrit, était difficile à écrire, parce que je me suis souvenue de la difficulté éprouvée, de l’insatisfaction, du mécontentement et du fait que je n’arrivais pas à mieux faire. j’étais obligée de prendre ce qui venait. ce que j’écris ne s’écrit pas facilement, pas de gaieté de cœur. j’ai tout le temps affaire à d’incroyables résistances. (enfin, à ce moment-là en particulier, ce mois de septembre, dans ces circonstances et ces questions particulières-là, où j’étais sans analyste.) et je suis en fait très contente d’avoir ajouté ça. d’avoir retrouvé ça, à me relire, retrouvé le sentiment de la difficulté et de l’avoir avouée, écrite. la difficulté fait partie de ce qu’il y a à écrire. j’écrivais cette interprétation de rêve sur mon petit téléphone au petit matin et les phrases que j’écrivais, certaines, ne cessaient de se rallonger sans que je sache où elles me mèneraient, dans un grand sentiment de précarité par rapport au sens que j’essayais de mettre au jour. la longueur même de certaines phrases, où je ne me dirigeais plus qu’à la sonorité, au rythme, m’empêchant moi-même de comprendre ce que je disais, n’étant d’ailleurs jamais sûre que la phrase soit finie, ait trouvé son terme. (et le fait que certaines phrases s’avéraient incomplètes, alors qu’elles disaient quelque chose). l’étrange, c’est que c’est que ce que j’écrivais ne l’était pas avant de l’être, nulle part, ni écrit, ni même pensé. il arrive que je tente d’écrire quelque chose à quoi j’ai beaucoup pensé, et que ça reste très difficile d’ailleurs, cela reste tenter de retenir quelque chose qui se dérobe, qui cherche à se dérober, et il arrive alors que je me lance dans quelque chose, une phrase, dont je ne sais absolument pas où elle pense me mener. je la suis, elle, à défaut, en dépit de toutes les autres qui s’enfuient, me lâchent. d’où mon usage du conditionnel et du futur antérieur. tout est hypothèses. enfin, peut-être pas tout.
comment préserver ce caractère et comment rendre la difficulté sans que ça fasse (trop) obstacle à la lecture.