Au nom d’aucune
— #atelierdecriturelauravazquez #GertrudeStein #Lèvebasventre

Aucun choix qui ne se soit avéré impossible, à chaque croisée de chemins emmurée. Ciel qui à certains parle muet sans me voir, image d’un corps inatteignable, moins doué d’amour que d’extases hors durée.
Qui m’a donné le souffle y traça d’une voix blanche des allées, donnant enfin retours et soif. Du doigt de la voix et des noms.
(Enfin retours et soif. Du doigt de la voix. Et des noms. Enchantés. Oh, te salue au nom d’aucune.)
S’approprier la stupidité, oublier l’entendement.
Hasard des syllabes auxquelles obéir sans crainte, qui vous glissent sur les veines, galopent cataclop. Et soif.
Un corps reçoit ses noms.
Un corps reçoit ses noms!
Cloches.
Baptêmes contre anathèmes.
Rugissez. Ici le bas ventre né …
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— #atelierdecriturelauravazquez #GertrudeStein #Lèvebasventre

Au nom d’aucune
— lundi 4 oct. 2021, 09:46

Aucun choix qui ne se soit avéré impossible, à chaque croisée de chemins emmurée. Ciel qui à certains parle, muet sans me voir, image d’un corps inatteignable, moins doué d’amour que d’extases hors durée.

Vint celui qui m’a donné le souffle. Celui ou celle. Au corps d’une voix blanche traça des allées, donnant enfin retours et soif. Du doigt de la voix et des noms.

(Enfin retours et soif. Du doigt de la voix. Et des noms. Enchantés. Oh, te salue au nom d’aucune.)

Oublier l’entendement.

Hasard dodelinant des syllabes auxquelles obéir sans crainte, qui vous glissent sur les veines, qui vous glissent dehors dedans. Galopent cataclop. Et soif.

Un corps reçoit ses noms.
Un corps reçoit ses noms!
Cloches.…
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— lundi 4 oct. 2021, 09:46

cordelette à noeuds

tôt, enfante
très tôt, dès enfante
couchée sur roue dans noir du temps
souriante ou oubliée
oubliante
selon
roue dentée mais pas pleur
même pas
corps fort, plombé
lourd
comme imprimé ok
comme corps de lettre
à 10 points à 10.000 à l’infini
univers compact
univers contact
tu
vois l’actée: je prends ta main tu prends ma main, la borne
dedans le temps mord

sur nos joues émues

ma mère l’oiseau
ta jolie tête penchée ton petit bec piquant
la moire de tes yeux
tes plumes toutes de soie
tu veilles sur nous
tu nous dis
entends-tu comme le tu est rouge brun, comme la terre
d’où tout revient
c’est l’envers de la grammaire
qui tire son teint des beaux oiseaux
tu nous dit
et comme ce ta là est vert, émeraude qui accompagne l’objet de tes rêves
vif et chaud
tandis que le doux veille est rose
nous dit-elle de sa langue oiseau, qui tapote tricote faufile faucille
ses pattes laissent tranquilles signes
comme des baisers de cils

ma mère l’oiseau

ma mère l’oiseau
ta jolie tête penchée ton petit bec piquant
la moire de tes yeux
tes plumes toutes de soie
tu veilles sur nous
tu nous dis

entends-tu la couleur du tu, comme la terre
d’où tout revient
c’est l’envers de la grammaire
qui tire son teint des beaux oiseaux
tu nous dis

de la syllabe murmurée
bulle
entends-tu
le vert l’émeraude du secret de tes rêves

nous dit-elle de sa langue oiseau, qui tapote tricote faufile faucille
ses pattes nous laissent tranquilles signes
comme des baisers de cils

oct 21/nov 22 – atelier Laura Vazquez (Christine Lavant)

face à la mer

j’avais marché longtemps, le jour était tombé sans que je m’en aperçoive. quand survint un bruit extraordinaire. c’était face à moi. j’eus beau scruter, c’était regarder le noir dans le noir, étendue verticale, mur vivant, immobile, d’où émanait un rugissement.
j’étais arrivée face à la mer. et c’était comme si je contemplais l’immensité de son son opaque.
si je n’eus pas peur, je fus prise d’un sentiment d’étrangeté, en un instant habitée par ce mur jusque là insoupçonné. je ne fus pas longue à reprendre le chemin de l’hôtel.
c’était le premier jour des vacances. le premier soir.

tu je 1, 2 et 3

tu je 1
tu vois
il n’y a plus du tout de je
il n’y a plus du tout de tu
(on dirait)
et je parle à je
je lui dis
qui es-tu
je me dis
qui est tu
qui est tue
et surtout
que dis-tu
que dit tue
et pourquoi ?
est ce tu
(des profondeurs)
tu es je
je vois-tu
ça me tue
ça tue je
ça je tue
 
puis tu dis
mais à qui
tu te tues tu te tues tu te tues
tu redis
mais à qui ?
et pourquoi ?

tu je 2
que tu dis que tu dis que tu dies et que du
que je dis que je dis que je die et


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Mon identité tient mal
— "Qu'y a-t-il dans un nom ?"

Mon identité tient mal. Ou tiendrait mal. Parce qu’il y a un moment où quand l’identité tient mal, le sens ne tient plus très bien la route. À moins que ce ne soit le contraire. Parce que le sens ne tient pas, l’identité ne tient pas. Mais je ne pense pas. C’est depuis ce problème de départ avec ce que serait mon identité que le sens s’est pour moi souvent teinté de doutes, voire s’est annulé, annihilé.

Je précise que c’est là où l’identité tient à un nom, à un prénom accolé à un nom de famille, un patronyme, que cela me pose problème. Je n’arrive pas à relier ma personne, qui existe bien pour moi, à mon nom. Quelque …
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— "Qu'y a-t-il dans un nom ?"

La voix de ma tante

La voix de ma tante


Aujourd’hui, j’ai compris combien c’est ta voix qui me manque
Ce dont vois-tu je ne me doutais même pas
C’était tous les ans la même chose, à cette époque de l’année, de la grande fête
Je me trouvais soudain plus seule encore qu’à l’habitude
Des jours durant, agitée, abattue
Malgré moi plongée et replongée dans un passé
Dont l’éclat me revenait par bribes
Celui des papiers brillants
Surtout celui de ta voix riant
Qui s’élançait dans l’escalier traversait la maison envoyait ses ordres s’adressait aux uns et autres et lançait un maelstrom d’activités pour préparer la fête

Des jours et des jours durant, année après année, les mêmes gestes répétés

Et je pouvais te suivre,


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sans titre – Peut-être ne suis-je rien qu’un corps posé là dans le noir
— Atelier rien nulle part (essai 1)

Peut-être ne suis-je rien qu’un corps posé là dans le noir dans la chaleur d’un lit une grande main étrange posée ouverte sur la peau du ventre. Le temps que ça dure c’est l’infini. 

Et puis, levée tout autre pour boire un café. Dans l’obscurité trébuche vers la lumière le temps d’apercevoir les fesses d’un autre corps posé là qui émergent d’une couette repoussée. Mes cheveux je devrais les couper je pense sans leur jeter un oeil dans le miroir de la salle de bain où je me couvre d’un peignoir. Dans le couloir me pencherais-je ou pas sur le chat qui vient vers moi. Je n’ai toujours pas de nom. La question qui se pose : que suis-je quand
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— Atelier rien nulle part (essai 1)

FORMULAIRE / RÉSUMÉ
— Atelier rien nulle part (essai 2) (que ce qui est à dire ne fasse que s'annoncer)

C’est avec ce texte, je crois, que j’ai été au plus proche de la  consigne proposée par Laura Vazquez, même s’il est  trop long, cherche encore sa forme, sa voix. Son mot d’absence.

Il tire son départ de  l’idée d’un formulaire à remplir, formulaire quelconque, type, l’un de ces écrits administratifs dont il est tellement impossible de répondre, qui vous réduit aux signifiants attendus de votre identité comme unité de production. Par excellence le genre d’écrit qui ne laisse aucune place à ce qui ne pourrait se dire, et sur la base duquel cependant notre société se construit.

C’est ma façon de tenter de me rapprocher du poème de May Ayim,  « objet : candidature », qui se joue de


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— Atelier rien nulle part (essai 2) (que ce qui est à dire ne fasse que s'annoncer)

Quel nom
— Atelier rien nulle part (essai 4)

Quel nom pour qui n’a de cause que de ce qui s’absente de toute représentation, qui n’a de cause que ce qui rate.  Consentir au semi-ratage comme antidote. Rater jusqu’au ratage. 

Et quelle présence physique ? Quel atour ? Ou quel trou dans le miroir ?

Ou encore : ce qui n’est pas nommé existe. Tressaille le corps estampillé d’un nom. Baptême. Miracle d’une trahison par où s’engouffre l’affre du désir et de l’amour.

Errance de ce qui avance sans nom.

Miroirs recouverts se fier au seul regard aimant, à la parole donnée.
Avancer les bras tendus devant soi, recueillants la certitude.

c’est une question toutes ces photos, toutes ces photos que l’on prend,
— Atelier rien nulle part (essai 5)

Re:

c’est juste ce que vous dites. c’est une question toutes ces photos, toutes ces photos que l’on prend, qui ne peuvent rien contre la nostalgie la perte la mort, qui convoquent à un autre effort, à un nouvel effort, à d’autres tentatives, pour faire venir à la représentation ce qui est là, ce qui est là qui nous enchante et nous échappe.

vous dites que vous avez tout vu, que vous avez tout vu et que vous n’avez rien vécu. vous vous voyez voir et n’y être pas, pas là, à la chose vue, à l’instant de la chose vue, mais derrière l’appareil, le téléphone. n’y étiez-vous? vraiment ? et pensez-vous que vous auriez pu échapper au regret à …
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— Atelier rien nulle part (essai 5)

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