à corps perdu et moyen de communication
— 5 juillet 2011

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie Étiqueté , , , , ,

« L’écriture machinale prive la main de son rang dans le domaine de la parole écrite et dégrade la parole en moyen de communication[…] « 

« Lorsque par conséquent l’écriture fut arrachée à son origine essentielle, c’est-à-dire à la main, et lorsque l’acte d’écrire fut transféré à la machine, une mutation est advenue dans le rapport de l’être à l’homme ».

Heidegger

c’est pourquoi encore dirons-nous non
aux moyens de communication.

*

Je me suis quant à moi détachée d’une parole à laquelle je tenais beaucoup (l’analyse). je payais pour ça. j’y suspendais mon être (avec tout ce que je sais / ne sais pas de l’être grâce à ce que ce cher miller cette année m’a enseigné…), mon être , en devenir. j’y trouvais du plaisir, et disais la seule parole qui à mes yeux me paraissait compter, quoi d’autre? ma dignité? deviens-je indigne ? ou ni l’une ni l’autre ? ni digne ni indigne?

mais l’argent que j’y mettais je voudrais ne plus l’y mettre / cela est vrai aussi. Je ne guérirai pas , cela n’est pas normal, je ne guérirai pas, il ne s’agit pas ici de restes inanalysables, non, non, il s’agit de quelque chose de probablement analysable à l’infini, mais qui ne bougera pas. je ne peux pas continuer à m’accuser, si vertement, si cruellement, si méchamment, de ce que je n’y arrive pas… je me suis diagnostiquée névrosée obsessionnelle, cela, j’ai été seule à le faire, ça n’est pas un diagnostic comme un autre, c’est un diagnostic qui me permet de dire qu’effectivement j’ai besoin d’un autre qui m’autorise et plus encore d’un autre qui m’interdise, et qu’un soupir, de la part de mon analyste,  je l’ai interprété comme un « non, à mon désir d’être analyste », et non, je ne me passerai pas de son aval, de son adoubement, de son aide, de son encouragement, de ses conseils, tout cela qu’il ne me donnera pas. alors, au bout d’autant d’années d’analyse, n’être pas arrivée à dépasser ça. c’est que c’est comme ça.

cela n’est pas tout. cela me fait également renoncer à une amitié, à la possibilité d’une communauté. cela me laisse seule avec mon inconscient et ma pulsion. cela ne ferme pas les possibilités de savoir encore. d’apprendre encore. et cela me permet de dire que quelque chose dans la théorie analytique n’a pas été énoncé, qui me permette de dépasser cela. au lieu donc de continuer à me taper la tête contre un mur, du moins est-ce que je crois, et d’y prendre plaisir, bien sûr, à chaque coup, et de porter ces coups en n’étant pas seule, mais avec un autre qui les compte, je détourne le mur, renonce à une difficulté, qui me paraissait essentielle, et je contourne le mur. je le longe et je passe à côté, par la barrière là, qui est ouverte. je perds une amitié, celle de l’analyste, et je perds la possibilité d’être analyste à mon tour. j’aime la psychanalyse. j’aime la psychanalyse, mais mon cas n’a pas encore été envisagé par elle, abordé. alors, je cesse d’être un cas, au moins pour LA psychanalyse. pourrais-je cesser de l’être à mes propres yeux, le dois-je même ? c’est à peu près tout ce que j’ai, tout ce que j’aime, chez moi. non, je ne me déteste pas comme cas analytique. et non, dit-on, il n’y a pas d’auto-analyse. mais après-tout, freud lui-même… n’y a pas manqué, à s’auto-analyser. alors, s’il n’y a de jouissance qu’auto, si ça trouve on peut encore bien se contenter d’analyse-auto.

« Il fait alors référence à ce que Kundera a appelé la sagesse du roman, à une essence de la fiction empêchant le je du romancier de se confondre avec le je du citoyen, du doctrinaire »
Jacques Henric, « De Céline et de son temps », Art Press juillet-août 2011

j’ai pris un abonnement à art press…

bientôt nous partons en italie, une maison, près de sienne… une semaine là, puis  nous resterons 2 jours à florence. st. et v. garderont le chat, chester, ici à paris. ensuite nous partons à donn, avec ches.  je ne sais pas si la piscine sera ouverte, mais nous aurons déjà eu une semaine de piscine en italie. nous aimerions également retourner à londres, au mois d’aôut. à ostende aussi, moi j’aimerais. et bruxelles. il y a la possibilité des ardennes, aussi, au château, avec ma mère et annick…

i changed the colour of my hair again.

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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