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Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie

hier vu gentil docteur g. qui souligne le lien entre « tumeur » et « suicide » – les angoisses dont je dis qu’elles ne me prennent que quand je fume, cela découvert récemment, liées je dis, liées je crois à ma maladie aux dents qui se propage à la mâchoire, aux oreilles, à la gorge, puis, au cerveau. le moment de la propagation au cerveau est le moment faux. ça n’est pas à proprement parler au cerveau (c’est à l’alma mater, la dure mère, les méninges). la conviction qui me prend alors d’avoir la maladie de la mort, une tumeur, un cancer. d’être celle qui sait qu’elle va mourir, qu’elle meurt. le sentiment physique que j’en ai. et le désir insoutenable qui me vient que ma tête soit fracassée. crâne.  et alors la pensée du suicide qui revient. cela que je lie maintenant à la cigarette, et à ma maladie des gencives. la certitude liée à cela. ce sentiment que tous les os de ma tête sont malades.

alors il suffirait d’arrêter de fumer. mais l’addiction.

fume dents mâchoire os oreilles crâne maladie mort tumeur marteau fracasse fracasse encore refracasse meurs meurs meurs vrille . mortitude . tumeur suicide certitude finir

seule possibilité de doute : s’il n’y avait rien pas de maladie pure invention névrotique. mais il n’y a pas de doute. il y a la présomption du doute de l’autre. et qui est l’autre. l’autre est le langage.

j’ai le sentiment physique de la mort, dans mon crâne. mais pourquoi faut-il que ça se retourne contre moi pourquoi faut-il que ça vienne à s’accompagner de ce fantasme masochiste de la tête fracassée. fracassée encore et à nouveau?

j’ai la maladie de la mort, et c’est un cancer, et c’est une tumeur, au cerveau. je le sens. je le sais. je le sais physiquement.

la certitude liée à cela que si je racontais à un médecin le pressentiment de ma maladie le sentiment physique de ma maladie la connaissance de ma maladie en dehors et malgré l’absence de diagnostic médical il ne me croirait pas il ne m’écouterait pas. le sentiment que c’est pourtant la dernière l’ultime des choses que j’aie à dire : cette présomption de ma mort. avoir été celle qui aura su qu’elle mourait dans son corps et contre et en dépit l’opinion générale et médicale. le point de délire. cela que je suis seule à savoir que nul ne peut croire. mais pourquoi est-ce que cela se retourne contre moi? pourquoi le fracassement du crâne des os du crâne de la mâchoire ? quelle traduction? quelle déviation? pourquoi la tumeur devient-elle suicide? nécessité de suicide? Dr G dit ce sont les mêmes signifiants. je m’applique la tumeur. mais c’est idiot. je meurs et c’est bien comme ça. pourquoi la violence et ces gestes de fracas pourquoi m’appliquer à moi-même ce dont je supposerais que l’autre veut m’appliquer m’applique : tu meurs. non, je meurs. point barre. où je reçois de l’autre mon propre discours sous sa forme inversée / jamais rien compris à ce truc. il n’y a pas d’explication. « ça parle. et ça sait pas. »

j’ai toujours fait cas du cerveau. je ne dis pas ça en conscience mais en mon âme et inconscience.

au moins les cervelles fraîches c’est tendre. je me donne. je madonne. je bedonne. je badine. avec la mort.

 

 

j’écris tout cela non pour être lue, mais pour me lire.

fracassemeur.

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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