du trauma d’une conversion à l’envers

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie Étiqueté

depuis donc que l’homme qui me sert d’analyste m’a dit une certaine chose, que j’ai très rapidement oubliée, je n’ai plus cessé d’être malade, en dehors du séjour à donnery où il me semble que j’ai surtout pénétré plus avant un désir de tout quitter rien emporter dont j’ai du mal à revenir.

que m’a dit cet homme? m’a-t-il seulement découragé (interdit!) de demander à être membre de l’acf? ou m’a-t-il également interdit d’être analyste? quels ont été ses mots, sur quoi portaient-ils? – vous avez fait cette démarche malgré mon interdiction? – ah, bon, oui, quoi, vous me l’avez interdit? dites-moi? – mais, je ne vous l’ai pas spécifiquement interdit, enfin cela fait 6 mois (6?) que j’essaie de vous prévenir de (…) – ah, bien, j’aime autant que ça soit plus clair… – il y a d’autres moyens de faire partie de la grande famille… -mais, ce n’est pas du tout de cela qu’il s’agit?

s’agissait-il du terme d’interdiction? bon, c’était au moins aussi fort.

comment ai-je alors réagi? sur quoi ai-je sur le moment même cru que portait cette interdiction? pourquoi ai-je accepté sans frémir ce qu’il me disait? souriante? pourquoi souriais-je?

je lui ai dit que c’était très important pour moi ce qu’il me disait et que je ne souhaitais pas l’empêcher de parler, parce que ça m’intéressait et qu’il me semblait que ça avait pu m’arriver, dans des moments « cruciaux » comme ça d’avoir empêché un analyste de me parler. il essaie de me dire que ce n’est pas important ce qu’il à me dire, que ce qui compte c’est ce que j’ai à dire. nos paroles se chevauchent, tout en lui disant de parler, je parle. car, immédiatement dans la foulée de ce qu’il vient de me dire, disons,  « j’entame un nouveau chapitre ». je pars sur autre chose. quelque chose me soulage dans ce qu’il me dit, et je dis « oui, peut-être que tout cela, toutes ces complications, c’est peut-être encore pour m’empêcher de faire autre chose, c’est pour camoufler un autre désir encore. -lequel? – eh bien, celui d’écrire. fin de séance.

au retour j’envoie un texto à f., que je dois retrouver, de cette façon j’aurai les paroles exactes, je lui dit (selon donc mon souvenir) : X m’interdit de devenir membre de l’acf ou X m’interdit d’être analyste. ce qui est sensiblement différent. mais je ne dispose plus de ce texto, je viens de le vérifier.

le soir, quelque chose comme de l’angoisse et de la fureur rampe vers moi, en moi. la fureur d’abord contre mon précédent analyste. et puis le désespoir. la nuit-même, je suis malade. le lendemain, je suis malade. un sorte de grippe gastro avec de la fièvre. je ne peux pas conduire ju. à l’école, je reste au lit. j’envoie des mails désespérés à l’analyste, dont je ne dispose plus parce que je les envoie depuis mon téléphone qui ne garde pas les mails au-delà de 3 jours. ces mails restent sans réponse. mon désespoir s’accroit. il me semble que tout ce que j’ai entrepris récemment est réduit à néant. je sais que je dois résister au fantasme de m’être vue interdite dans mon désir, mais c’est difficile. une image stupide me vient à l’esprit : celle de saint paul rejeté à bas de son cheval sur la route de damas. je sens que c’est idiot, que cette image-là me vienne à l’esprit.

  quelques jours plus  tard cependant je garde cette image en omettant de préciser qu’il s’agit de saint paul, je ne garde que celle de la chute, du rejet en bas de ma monture, pour annuler le rendez vous pris avec le responsable de l’acf. je lui parle de mon désir qui ne serait pas si décidé que cela puisqu’il suffit d’une intervention venant de presque n’importe qui pour m’abattre. 

je suis sur pied pendant un jour. je retombe malade. une grippe avec fièvre. je me rétablis. je fais une crise d’eczéma puis je me choppe une orgelet à l’oeil gauche. nous partons à donnery où je ne suis pas malade. au retour il me semble être très déprimée. et l’angoisse monte comme approche le moment des résultats d’analyse du méningiome de ma mère. c’était hier. c’était une bonne nouvelle, celle à laquelle je ne croyais pas, même si j’avais rejeté toute spéculation. elle ne devra pas se faire opérer. la situation est stationnaire et donc bonne. malgré cela, je constate que l’intense sentiment de dépression ne me quitte pas. ma gorge et mes oreilles s’enflamment. j’en suis donc à soigner ça ainsi qu’un tour de rein que je viens de me faire.

cette nuit je fais un rêve. au réveil, je ne sais ce que je dois écrire, ni à qui. j’écris ceci, ici. dans, oserais-je dire, un sentiment absolu d’incrédulité. l’idiotie de cette image: c’est qu’il me semble plutôt avoir fait une conversion à l’envers.

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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