dimanche 1 novembre 2015 · 12h12

LA SOLITUDE QU’IL NE FAUT PAS

JE SUIS TRÈS SEULE ET POURTANT ÇA N’EST PAS ENCORE ÇA, ÇA N’EST PAS ENCORE LA SOLITUDE QU’IL FAUDRAIT, ÇA N’EST TOUJOURS PAS ASSEZ SEULE, ENCORE PAS.

JE SAIS PAS CE QU’IL LUI MANQUE À MA SOLITUDE. CE QUI LUI EST EN TROP. COMMENT LA REJOINDRE. ELLE ME MANQUE ELLE ME MANQUE.

JE LA VEUX. JE LA RATE.

LA DIFFÉRENCE ABSOLUE, SI ELLE EXISTAIT.

(CAPITALE MALADRESSE)

Mon chat lui vit du côté de cette solitude.

Référence : Lacan, la jouissance qu’il ne faudrait pas.

dimanche 1 novembre 2015 · 13h01

RELIEF

AND I SAID TO MYSELF
MAYBE IF I GIVE IT away MAYBE
I SHAN’T HAVE IT ANYMORE.
OF COURSE ONLY BECAUSE
IT IS A REAL THING,
THAT NEEDS
TO BE SYMBOLIZED
OTHERWISE not EXISTING
ANYWHERE BUT IN THAT
SO-CALLED SOUL
OF MINE
WHERE  I’D HAVE TO
CARVE IT,
HOLING IT OUT
THE DENSE INSIDE
– the instant death
the voice said –

mardi 3 novembre 2015 · 10h10

À l’église, de ma mère les fesses et le discours

Vois mère sur petit écran, ordinateur portable. Elle est dans grande église. Poperinge peut-être. Elle commence discours. Peut-être sur mon oncle JP. Je ne supporte pas sa désinvolture. Désinvolture, nouvelle attitude depuis mort de mon père. Me paraît mensonger, un déni, mais de quoi. Je ne veux pas l’écouter. Plus tard, plus loin dans le discours, elle fait un gros succès. Les gens l’applaudissent à tout rompre, l’interrompent pour l’applaudir. Je n’en reviens pas. Il font vraiment un vacarme de tous les diables. Je ne sais pas de quoi elle parle. Peut-être de la vie à la campagne, en Ardennes ou à Poperinge autrefois.
Je n’entends pas ce qu’elle dit, le son est trop bas. Après le discours, un jeune homme lui saute dessus, veut la serrer dans ses bras, danser. Ils sont debout dans l’allée de l’église, la nef. Ma mère se dégage, ce n’est pas le moment, elle est trop bouleversée par ce qui vient de se passer. Elle veut se rasseoir. Elle s’avance entre les chaises, elle est de dos. Je m’aperçois qu’elle porte un vêtement transparent, une petite jupe en tulle noire, un tutu. Dessous, on voit ses fesses, de petites fesses rondes. J’hallucine. Je veux alerter mes frères, mais ils sont occupés. Je veux leur repasser la vidéo, mais ça ne marche pas très bien. Je leur dis que je suis bien contente de ne pas y avoir été, que je ne le regrette pas du tout. Eux non plus n’y sont pas allés. Ça les intéresse, mais ils discutent, puis la vidéo ne fonctionne pas. Je veux qu’ils voient son succès, son triomphe.
A ce moment. Jean-François se met à jouer d’un instrument qu’il a acheté et travaillé en secret. Je le savais,  qu’il l’avait fait, mais je n’avais jamais vu l’instrument. Jean-Pierre est épaté, mais il doit s’éloigner un moment (il est appelé au téléphone). Jean-François joue, je sais que c’est important pour lui, je me rapproche, je l’écoute jouer. De loin ça paraissait être une sorte de  banjo. De près, il  semble plutôt que ce soit composé d’une suite de tournevis peints en rouge, à la peinture brillante (comme dans ? Ça me dit quelque chose. Sur des éclairs, dans l’émission l’autre jour, de cuisine, l’un des candidats avait mis une crème très brillante, une sorte de vernis très épais, très rouge). Il y a comme 5, 6 tournevis, alignés du plus grand au plus petit. L’objet ressemblerait à une flûte de pan.

vendredi 13 novembre 2015 · 07h07

les femmes avaient de nouvelles ambitions / Mauvaise mère
— 13 novembre 2015

Lors de mes nombreuses conversations avec moi-même, je me plains de mes cinquante ans, et hier, je me dis soudainement que mère ne m’a pas appris à faire tout ce qu’elle faisait, ne me l’a pas communiqué. Elle a dû croire qu’elle serait toujours là.

Je ne fais toujours pas ce qu’elle faisait. Je ne suis pas une bonne mère. C’est ce qu’elle disait toujours. Moi aussi, je commence à le dire. Je me le dis quand je pense que je devrais faire tout ce qu’elle faisait. Quand je compare ce que nous faisons. Mais, je ne dois pas. Comment je suis comme mère ne devrait pas être lié à ce qu’elle a été comme mère. D’ailleurs, ça ne l’est pas. Les temps ont trop changé. Son rôle et ses devoirs de mère lui suffisaient, l’accomplissaient. Au moins donnait-elle cette impression. Et d’ailleurs l’affirmait-elle: Mais non, je me sacrifie pas. Mais oui, je fais ce que je veux faire. Elle se faisait une haute idée du service. Et moi, pas du tout. Ça ne me suffirait pas du tout. Ma mère ne s’est pas vraiment rendu compte des changements. De ces changements qui arrivaient sans qu’on s’en rende compte. Qui faisaient qu’une femme ne se satisfaisait plus, ne se contentait plus d’être mère. Ma mère ne m’a pas enseigné ça, aussi parce que déjà ça changeait. Déjà ça changeait, déjà ça n’était plus ce qu’il fallait, pour les femmes, d’être mère. Les femmes avaient de nouvelles ambitions.

samedi 14 novembre 2015 · 19h47

bascules de bassin

méditation, séance du 13 novembre 2015

Bassin, bascules de bassin beaucoup plus faciles couchée qu’assise. Couchée, ventre inexistant. Dès qu’assise, ventre là. Et, qui plus est, c’est comme si toute cette région était paralysée. Repère-avant devient impossible à repérer, à cause de l’épaisseur. Où est-ce qu’il s’arrête, le ventre, le corps ? Où est la limite, la peau ? J’avais pensé que c’était une raison probablement pour laquelle il fallait travailler les abdos. Et travailler « musculairement » le repère avant. En position assise, repère arrière également difficile à trouver, aussi parce que mouvements paraissent impossibles. Toute cette région coincée. Du coup, ça m’est au fond plus facile de sentir ou d’imaginer le tantien que les repères. (Je viens de me rendre compte que j’écrivais les repaires plutôt que les repères.) Donc hier, pour la méditation, pendant la méditation, je ne trouvais pas le repère avant. Et je réfléchissais à tout cet espace dans le ventre, et à ce qui en était accessible à la représentation…. et à la sensation. Je pensais que c’était peut-être un lieu qui avait été imaginairement fort investi, détesté par moi à l’adolescence, quand je me trouvais trop grosse. Je pensais à ce qu’une des profs de taï-chi avait dit, qu’on ne savait pas ce qu’il y avait là, dans le corps, que les Chinois y mettaient des vallées, des montagnes et des rivières… Qu’on pouvait y mettre ce qu’on voulait. Moi, je ne sais pas ce que je veux y mettre. J’aurais plutôt d’abord des choses à enlever (à tout le moins y aurait-il des représentations dont j’aurais à me séparer). À moins qu’on ne puisse avoir à faire avec ce qu’il y a. Ce qu’il y a, vraiment dans le corps, réellement, est-il accessible à la sensation ? A un moment, je me suis ensuite rendue compte que j’étais mal assise, que j’avais dû m’affaisser, j’ai mis mes mains sur mes genoux et je me suis redressée. Un pli à l’intérieur du ventre s’est effacé, ce qui a rendu le travail plus facile. C’est par ce pli, que j’avais pu sentir que j’avais un « gros » ventre, à l’époque comme aujourd’hui, c’est le pli qui était douloureux, inconfortable. Le reste du ventre est comme inaccessible à la sensation, « muet ». Je retiens que ce ventre n’était pas aimé et que ce ventre « représentait » un peu tout le corps. Le corps, la chair, cet en-trop. Moi-même, en trop. —- Je pensais à ce que Lacan disait de la jouissance, que ce qui s’exprimait dans le racisme, c’était la jouissance de l’autre qu’on ne supportait pas, l’idée qu’on s’en faisait (ou plutôt qu’on manquait à s’en faire, puisque la jouissance est ce qui échappe au langage) dont on se s’imaginait qu’elle se faisait, qu’elle avait lieu à vos dépens. Pourquoi faut-il qu’on se sente menacé par la jouissance de l’autre? Autrefois, danses « folkloriques » , on créait des espaces balisés de jouissance à plusieurs, peut-on dire ça ? Taï chi un peu comme ça. Avec cet indéniable plus de « l’ancestralité ». Comme si l’on renouait, retrouvait des ancêtres, un peu chinois bien sûr. Mais, ça compte. Des ancêtres, une culture, soit la mise en place de balises symboliques (de repères) dans la jungle du réel (du corps). Et puis, les « routes » de chi dans le corps, repérables, sensibles, énonçables, traçables. —– Taï-chi, labilité des frontières (que je ressens très fortement). Mais : repères avant et arrière (endroits précis du corps qu’il m’est difficile de repérer justement) et puis surtout tantien. —– Le chi est-il présent dans littérature chinoise, japonaise ?

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