jeudi 21 mars 2024

Totalement inconnu

Je me lève je n’arrive pas à dormir. ça ne va pas du tout. trop d’inquiétude à propos de Jules. Je lis le livre de Gaëlle Obiégly, je lui écris sur Instagram:

« Merci pour ce livre, totalement inconnu. Qui ne l’est plus complètement et qui le reste, qui encourage à aller vers ce qui en soi, de soi, est totalement inconnu. Inconnu, chéri, avec quoi jusque là on se croyait seul.e. Merci pour ce courage, peut-être. Cette sagesse, cette simplicité, cette voix. Merci aussi pour le soldat inconnu, auquel je m’efforcerai de penser cette nuit. Merci pour cette voix. Heureuse aussi que ce livre soit apprécié, aimé. Alors qu’il est si particulier. »

C’était écrire très peu… Ce livre est bouleversant. Mais la réception qu’il reçoit l’est aussi. Elle parle d’une voix qu’elle entend.

jeudi 28 mars 2024

Ce qui fera cas

28 mars 24 8h45

Hier donc au matin, cette idée pour le livre d’A, l’idée d’ajouter un personnage qui soit le garant, un personnage inventé qui aurait un diplôme et pourrait dire les chose sans la charge de doute que je suis toujours obligée d’ajouter (ma façon de tout passer au conditionnel). Ce personnage dirait les choses sans précaution. Il aurait mes opinions mais pas ma prudence, pas mon caractère, ma façon de m’effacer. Ce serait un caractère fort. L’introduire de façon un peu drôle. Virginie F. ai-je pensé.

Puis, j’ai repensé aux fracassemeurs et au livre de Gaëlle Obiégly. Je ne sais comment ça s’est mêlé. Mais je me demandais si au fond je ne pourrais pas avancer non plus en mettant en avant le cas, que je suis, en avançant sous sa pancarte, mais en mettant en avant le fonctionnement, la pensée, dans sa singularité.

J’ai pu comprendre ces derniers mois comment je m’étais construite comme cas, dans l’identification à un cas, alors que son livre, Gaëlle Obiégly, elle l’écrit dans la seule description de ce qui est, sans chercher à le caractériser dans une quelconque étiologie. Elle dit voilà les faits, mon intelligence, ma beauté. Je pensais à la façon dont j’avais cherché, depuis le début, depuis le début de mon analyse, depuis qu’avais commencé à lire de la psychanalyse, comment j’avais cherché à faire cas. et tout d’un coup, j’ai entendu comment le fracassemeur s’écrivait comme ça : le « Fera cas » se meurt.

Ce livre de GO a quelque chose d’exemplaire pour moi. Son ton. Ce qu’il s’autorise. De croire à son intelligence, d’y consentir. De consentir à sa nécessité. De n’avoir pas honte.

J’ai pensé alors que que Virginie F pourrait s’appeler Virginie Fracas.

Pour moi, le cas me fait fat tenir. Est-ce qu’i y a « identification imaginaire au cas »? Mais comment sortir de ça. De cet habillage là. Par quoi d’autre le remplacer une fois que je m’aperçois du handicap que cette identification comporte. Handicap par la restriction, handicap par la honte.

Autre chose : ce à quoi je tiens dans cette identification, c’est au livre.

Je lisais de la psychanalyse en me cherchant. En m’attendant à chaque instant à me lire, à tomber sur moi. Particulièrement à ce que Lacan parle de moi.

Le cas. Ce que j’ai fini par comprendre. Le cas est là, se présente à moi dans mes rêves depuis longtemps. C’est de longue date que je l’ai repéré. Mais pas tout de suite comme « cas », plutôt comme « K« . Dans le blog, K est un mot clé. je pourrais l’extraire et en faire un texte à part entière. Comme j’avais commencé à le faire pour « Titi« . Mais c’est un énorme boulot, cette relecture. Je n’ai pas tenu le coup pour Titi. Je n’ai pas terminé. C’est avec la maladie, le Covid, que ça s’est cristallisé pour moi, ce que j’étais comme malade, en quoi je me tenais, avais tenu, à cette identification. Il y a ausii ce désir, le désir que sa particularité, sa différence, ses difficultés soient, par d’autres, dans l’Autre, reconnues « scientifiquement », Et c’est alors aussi la recherche de l’absolution. Ce n’est pas de ma faute. C’est la maladie. Et ça s’explique par le cas, scientifique. C’est chercher/se creuser une place dans l’Autre.

Je pourrais m’appeler Véronique Malade.

Inquiète pour A. et ce qui arrive à R.

dimanche 31 mars 2024

« Je ne sais que ce que je sais et ça m’a toujours suffi. »

De toute façon, les films, les livres, les rêves, on les oublie, leur matière s’incorpore à l’inconscient. On les oublie à mon avis, parce que ce n’est pas vécu physiquement, ce n’est pas la réalité. Je dis ça mais il en va quasiment de même pour tous mes repas. Il ne m’en reste à peu près rien sinon la qualité de ma chair. Il nous faut pour garder les œuvres dans notre musée interne faire des ponts, les relier à la réalité par des détails. Parce que les détails, qui semblent pourtant sans valeur, c’est chaud comme les faits.

Gaëlle Obiégly, Totalement inconnu
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