dimanche 22 septembre 2024

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De nouveau réveillée la nuit, à 4 heures. Il est 4h 45. Me suis levée pour écrire et  comme d’hab au lieu de ça tout de suite captée par Instagram.

Hier, coup de fil avec J. Il est bien, il va bien, il est content, être seul, vivre seul lui plaît. Il fait face. Dit-il et je le crois et j’en suis heureuse. À nous de respecter ça, d’apprendre à nous passer de lui, à ne plus nous occuper de lui. Ça fait un vide. À construire une nouvelle relation. À nous occuper de nous.

Je dis ça et ça fait 2 jours que je regarde une série. Industry. Saison 1, avant-hier et seulement la moitié de la saison 2 hier.

Israël. En lisant cette Eve Barlow sur Instagram, j’ai compris qu’il n’y avait rien à faire. Leur conviction est ancrée dans ce qu’ils se racontent, s’inventent, depuis qu’ils sont en Palestine. Ce n’est pas d’eux que viendra le salut. Il n’y a aucun moyen de leur faire entendre autre chose. Leur discours est enraciné dans ce péché originel qu’ils cherchent à justifier. Ils doivent s’autoriser au crime.

On parle d’une prochaine guerre au Liban, Gideon Lévy annonce que ce sera pire que ce qui se passe aujourd’hui à Gaza. J’ai peine à le croire. Je ne vois pas comment c’est possible. Mais ils parlent d’annihiler le Liban. Et proclament qu’il ne faut pas faire de différence entre le Hezbollah et la population. Comme ce qui s’est passé pour le Hamas. Curieusement (ou non ?), Macron est intervenu en faveur du Liban.

Je n’ai presque plus de batterie, mon téléphone va s’éteindre.

[22/09 à 05:46] Je continue sur le Mac.

Tout cela je l’apprends sur Instagram, sur les réseaux sociaux.  Et ça se mélange à des vidéos de femmes qui font de la gym et qui maigrissent, qui me donnent vraiment envie d’en faire, de la gym,  ou à des vidéos de danse qui me donnent plus encore envie de danser. Ou à des vidéos de femmes, ou d’hommes d’ailleurs, qui cuisinent des plats vegans en balançant curieusement brutalement (et n’importe comment) leurs ingrédients dans leur récipients, sans que ça n’éveille d’ailleurs la plus petite once d’espoir en moi de me mettre jamais à cuisiner avec leur nonchalance et leur rapidité, si ce n’est que peut-être finalement j’y crois, peut-être que je me dis que je le ferai, que c’est faisable, la preuve en serait que je bookmarke ces vidéos ou que j’en fais des copies d’écran, ça me fait alors sur mon téléphone des répertoires étranges où alternent images de la Palestine et recettes de cuisine, ce qui ne va pas, n’importe qui sait ça, ce qui ne va pas du tout. mais derrière les recettes y a l’idée que je me fais parfois, que je me dis, je me dis Véro tu devrais, Véro, petite Véro, Véronique, ce que tu devrais faire, c’est te mettre à cuisine, et alors inviter des amis, plein d’amis, qui seraient heureux de venir, de manger ton manger, car c’est ça fondamentalement que tu veux dans la vie, avoir des amis qui soient contents de venir chez toi. Non? Vie sociale, sociabilité. Ou alors encore je regarde avec  grand plaisir des vidéos de chiens marrants et de petits chats adorables. Je me demande si je trouverai un jour, retrouverai le moyen d’écrire.

Je vais lire la bio de Kafka. J’en suis à ma troisième Ricoré. Je n’ai toujours pas repris le travail dans le blog (pas très étonnant). J’étais sur le point de le faire quand j’ai allumé la télé pour tester cette série, what’s its name again? Industry… Bon, Kafka. Kafka, sa grosse bio.

lundi 23 septembre 2024

23 septembre 24 à 02h 23 min

Deux heures du matin ! Et j’ai de nouveau passé la journée d’hier à regarder une série, la saison 2, la suite de la veille, alors que ça devient du grand n’importe quoi et pour apprendre finalement qu’il y aurait encore une saison 3! Olala, je n’en peux plus. Et puis mal aux dents. je n’ai plus d’huile de nigelle. Je ne sais pas pourquoi l’analyste continue de dire que j’écris bien. Je lis encore la bio de Kafka. F m’a sortie pour voir un film que j’ai trouvé bien, que nous avons trouvé superbe en vérité, de Kurosawa, d’Akira Kurosawa, Entre le ciel et l’enfer, le titre ne ressemble pas au film. Hélas, je n’ai plus de lait (je bois une Ricoré). Deux heures du matin ! Frédéric avait un peu de fièvre. Il n’entend plus de l’oreille droite. 

 

 

— 04:02 —

Et donc je prétends qu’un récit, n’importe lequel, est ce qui sustente une vie, lui apporte continuité dans l’interruption. Sustente, suspend. Palestine, Industry (la série).

Ce dont je ne parle pas à mon analyste (certainement pas de la sustentation par la Palestine (quelle horreur), est-ce que l’on pressent ce dont là je m’accuse, je m’accuserais, car après tout, je n’en sais rien, je sens que ça cloche), ce qui pourtant m’obsède : la perte de mon intelligence et de la mémoire. Tous les jours, toutes les nuits je me réveille et me dispose à lui parler de ça, à l’analyste, à Hélène P, à lui écrire… puis…. suis prise par autre chose… me laisse prendre par autre chose…

— 08:46 —

Rendormie puis relevée, remise à la lecture du Kafka de Reiner Stach (que peut bien vouloir dire Stach ? Comment retenir ce nom ?)  (Je me demande si cette autrice que j’aime tant, psychanalyste, amante de Lacan et dont j’oublie le nom mais que je lus beaucoup, qui écrivit Ô solitude, n’a pas elle aussi écrit sur Kafka (Catherine Millot, je crois), bien sûr je ne me souviens de rien.) Je reconnais chez lui nombre certains de mes traits, symptômes, si ce n’est qu’il est beaucoup plus jeune que moi, si ce n’est que ses difficultés sont beaucoup plus grandes (à moins qu’il n’eut beaucoup plus de talent pour en parler) si ce n’est qu’il trouva très rapidement à se raccrocher à l’écriture et qu’il eut rapidement les appuis qu’il faut (je pense à Max Brod). Si ce n’est qu’il crut à l’écriture. Si ce n’est qu’il crut à l’écriture. Si ce n’est qu’il me semble moins isolé que je ne l’ai été, que je ne le suis. On apprend avec qu’il lui fallut une quinzaine d’années avant que l’écriture romanesque ne s’enclenche véritablement, soudainement, en une nuit, au moment climax d’une crise suite à une rencontre qui le bouleverse, la rencontre de Felice Bauer. En une nuit, il écrit Le verdict (!) d’une traite, sous la dictée. Il en sort plein d’une certitude à laquelle il ne voudra plus jamais renoncer, qui était ce qu’il attendait, cherchait, et qu’il saura reprovoquer. On lit dans les semaines qui suivent cette nuit quelque chose d’une crise maniaque. Mais, avant ça,  il y aura eu l’appui rêvé cherché (trouvé) dans les lettres à la jeune femme rencontrée, dans leur correspondance, même si son absence de réponse, parfois, à elle, Félice Bauer, son absence ou un mot qu’elle lui lance sans penser, le font souffrir plus que de raison. Cet appui est ce qui m’intéresse. Cet appui dans la lettre, le mode de cette rencontre. Comme si assuré qu’il était par cette correspondance, assuré, ancré, il peut, même si c’est sur un fil au dessus du vide, user de la main restée libre pour se laisser glisser dans l’écriture. Elle lui sert d’assureur. 

— 09:06 —

Essayer de ne plus faire de RS le matin.

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