hier soir voyais film où meurt, trop jeune, une mère, et d’un cancer. ah, ah, me disais-je, comme moi-même, j’aimerais, d’un cancer, et trop jeune, et ne pas me soigner, alors. rêverie qui m’accompagne depuis longtemps, maladie grave et ne pas me soigner, mourir.
en journée avais pensé, hier donc encore, un dimanche passé à rien d’autre que lire – tu dis que je suis silencieuse depuis quelques temps, c’est possible -, hier donc, me suis demandé, si… hélas je n’arrive pas à reproduire cette sorte de question qui me vient par morceaux qui ne prennent pas la file indienne pour former une phrase, c’est à propos de la mort, de mon désir de mort, est-ce que jules va sentir ça? est-ce que jules sait ça déjà? est-ce une calamité?
après le film, alors, avant d’aller me coucher, plutôt que de les écrire, ces pensées, parce que je ne savais pas où, j’ai décidé de t’en parler rapidement. et puis, on ne sait si parler ne sera pas curatif. également, j’avais pensé en parler à l’analyste. tu m’avais dit la veille que tu savais pourquoi j’étais si silencieuse, depuis une semaine, tu m’as dit que c’était à cause de la dernière séance de psychanalyse, et du fait que je n’avais pas vu mon analyste depuis, c’est assez vrai. il y a une sorte de tristesse blanche à cause de la dernière séance, de désarroi. et ces pensées de mort, je ne sais pas si elles ne me viennent pas plus particulièrement en ce moment.
j’ai donc terminé hier de lire le livre de Emmanuel Carrère, Un roman russe. Encore une de ces livres dont je me dis que je pourrais les écrire, le genre de livre que je pourrais écrire, et pourtant, ce n’est pas ça, que je veux écrire. et en même temps, il n’y a que ça, que je pourrais écrire.
ces choses se tiennent.
quand à la mort. est-ce que c’est ça, que je ressens, la pulsion de mort, ces mots que j’ai utilisés hier quand tu me demandais des explications. est-ce que j’ai ça que j’ai de fort, la pulsion de mort.