toujours cette fatigue.
Mois : avril 2007
« C’est toi même que tu détruis ; voilà ce qu’il aurait fallu lui faire reconnaître »
L’analyse de Bouvet ne repose que sur l’imaginaire de l’envie de pénis et de la castration masculine. Or ce cliché n’a rien de discriminant quand au choix de la névrose. À la place, Lacan fait pivoter la cure non pas sur l’envie de pénis et le désir d’être un homme, mais sur le désir de la mère et du phallus comme signifiant du désir. Dans l’enfance, la personne a été l’objet du désir de la mère : de nombreuses scènes décrivent sa dépendance à la fois vitale et passionnelle.
Ce qu’elle détruit, c’est cette dépendance à l’image phallique désirée par la mère. En effet, elle est en rivalité non avec le père, ni avec la mère, mais avec un désir d’au-delà d’elle qui est le phallus. Lacan applique la loi générale du désir obsessionnel : « Détruire les signes du désir de l’Autre » ; dans ce cas, c’est elle même qu’elle détruit en tant qu’identifiée à ces signes. « C’est toi même que tu détruis ; voilà ce qu’il aurait fallu lui faire reconnaître »
Serge Cottet, A propos de la névrose obsessionnelle féminine (pdf)
to be or not, obsessionnelle
10:30
[zut, j’ai grossi. pris 3 kg. en combien de temps exactement, je ne sais pas, devrais vérifier. nouvelle chaise dans bureau ; ça tire en de tous autres endroits dans mon corps – je ne sais pas si c’est bien, c’est étrange. fort occupée par aérophagie et constipation, ces 3 derniers jours !!! quelle honte, d’écrire ce genre de choses. il me manque du café. bon, cette semaine, je me surveille, poids, et on voit. dois vérifier aussi quand j’aurai mon prochain rendez-vous psychiatre. écris tout ceci parce que devrais écrire autre chose que je remets tous les jours d’écrire depuis vendredi passé.]
j’avais lu un texte, de serge cottet, sur la névrose obsessionnelle, qui m’avait fort découragée parce qu’il m’avait semblé y lire que je n’étais pas obsessionnelle. c’est idiot. c’est quelque chose dont je n’ai jamais parlé en analyse, cela fait des années maintenant que je me demande si je ne suis pas obsessionnelle, et qu’en réalité, je pense que je le suis – sans en parler à un analyste. le premier, YD, m’ayant un jour, il y a très longtemps, au tout début de mon analyse fait comprendre, signifié, que certainement, non, je n’étais pas obsessionnelle.
j’ai relu ensuite l’article, deux jours après, et me suis disputée à son propos avec frédéric. c’est la dispute qui est intéressante. c’est là que j’y ai compris, vu certaines choses. là que j’ai compris comment cet article malgré tout me disait obsessionnelle. mais la dispute qui est difficile à écrire. il faut que je fasse réparer mon vélo. au cours de cette dispute je me suis vu reprocher à frédéric d’empêcher la conversation pour un motif qui n’en constituait pas un du tout. je me demande si j’arriverai à expliquer ça à l’analyste, plus facilement que ce que je n’y arrive ici. il était mentionné dans l’article que l’obsessionnel faisait taire l’analyste, que l’obsessionnel ne supportait pas « le signifiant de l’Autre », et moi, qui pensais à ces choses, j’ai crié à frédéric de se taire – ce qui était à l’état brut, ce dont il s’agissait. et j’ai vu que ce qui s’était passé, c’était qu’en vérité, c’était moi qui avait empêché la conversation, arrêté la conversation, tout en l’en accusant. on hésite à mettre à plat certaines choses, parce qu’elle peuvent alors apparaître fort plates. il y a très peu de choses que je doive ajouter à ce que je viens d’écrire, qui paraitra fort court. pourtant je crois pouvoir dire que ma vie s’en est trouvé changée,
« […] l’affirmation par la patiente de la toute-puissance du phallus est tout à fait corrélée à son insurrection contre le savoir supposé de son analyste : elle le fait taire.
L’intolérance au signifiant de l’Autre, notamment à la volonté maternelle, masque en même temps une haine du père qui n’a rien de prégénital. »
que c’était quelque chose de central, dans ma vie : que l’autre se taise. ou dois-je écrire, devenu central. mais que l’angoisse vient de là, l’angoisse telle qu’elle s’est présentée, s’est montrée ces dernières années, les années avec frédéric.
je n’arrive pas à continuer.
15:11
Jules à la halte. Il fait très beau. Moi, faudrait que je me remette au boulot, et comme à chaque fois. Coincée sur la chaise, je me demande si je vais m’y faire.
16:08
misère, viens de manger tout mon hibou en chocolat. misère
after
jeudi, treize heures, jules au lit malade, s’est recouché à midi, faut que je me remette au boulot, ça n’était pas facile du tout, olala, olala, de parler à l’analyste, ce matin. dû, n’ai pas pu faire autrement, faire l’aveu de ce que je me croyais « obsessionnelle ». j’avais passé 2 jours à déborder de tous côtés de toutes sortes de choses à lui dire, de révélations, etc. et là, subitement plus rien.
tout s’en est allé. et il y aurait eu moins encore, si je n’avais relu mes notes d’ici, juste avant la séance. ai-je tort, raison d’écrire, là n’est pas la question.
je lui ai dit que j’empêchais frédéric de parler, que je m’étais rendu compte, que c’était moi, non lui, qui empêchais. comme rien de plus ne me venait, j’ai ajouté donc que j’avais lu un article sur l’obsession, et que…
après ça, c’était fini, n’ai plus rien pu ajouter. bah.
journal
depuis samedi, jour où j’ai vu le dr. g., je ne prends plus de somnifère. ça a l’air ok. j’espérais me réveiller plus facilement le matin, mais ça n’est pas encore le cas. je rêve énormément le matin, des rêves très longs, qui se succèdent sans discontinuer. quand je me force à me lever vers 10heures, quand véritablement je m’arrache à l’un de ces rêves, il me faut une heure pour émerger.
j’ai remaigri… de 300 grammes… en réalité, je pèse moins en ce moment que ce que j’ai pesé en moyenne tout au long de ma vie. c’est après l’accouchement que j’ai beaucoup maigri.
je ne fume plus. évidemment, stan sera là, ces jours-ci, et je ne sais pas, si je fumerai de ses cigarettes ou si j’essaie de m’en empêcher. je pense que fumer un peu n’est pas grave.
c’est lundi, la fenêtre du bureau est ouverte, c’est très agréable.
je ne sais pas si nous irons florence. j’ai surmonté ma peur hier et commencé à lire le guide que frédéric a acheté.
les voyages m’angoissent terriblement.
une fois que je suis partie, c’est ok.
le matin, il faudrait que je me lève plus t ôt.
dans l’ensemble, désœuvrée plutôt qu’ennuyée.
là, je vais essayer de me mettre au boulot: je déteste.
traîner, j’adore.
en une semaine, les arbres se sont couverts de feuilles. aussi le lierre sur le mur en face de moi.
journal (qu’on n’aille pas croire que)
je préférerais que f. ne s’aperçoive pas que je lis des choses sur florence, qu’il n’aille pas croire que je voudrais y aller, et que ça ne rende pas plus sûr encore notre départ. malheureusement, hier, il a vu que je lisais le guide. et ce soir, je crains qu’il ne découvre le livre que j’ai sorti, sur la renaissance. autant d’un signes qui pourraient donner à croire que j’aimerais y aller. je préférerais ne pas y aller.
l’habit, le monde, et la séparation
ce qui me sépare du monde, c’est que je ne sais pas comment m’habiller. voilà, c’est tout. c’est terrible, et c’est tout.
imp……. sort
incroyable difficulté donc à sortir, toujours elle, plus éclatante en ce moment que l’été revient et qu’il est question que nous partions en vacances. ce que je ne souhaite pas, redoute, peut-être, probablement, certainement, uniquement parce que je ne sais vraiment pas quoi prendre dans la valise, quels vêtements, aucun ne me semble convenir, pas le moindre, et alors comment faire, puisqu’en vacances, on n’est jamais chez soi, où l’on ne peut pas se retrancher quand on ne sait comment s’habiller, se montrer, sortir.
sauvage!
mais, le téléphone non plus, je n’aime pas. j’évite. quand il sonne, il m’est parfois impossible de décrocher. et cela n’a rien à voir avec les vêtements. je suis devenue sauvage, je suis devenue sauvage.
hier je ne serai finalement pas sortie. mes vêtements
ne me satisfaisaient pas et je ne suis pas arrivée non plus à faire cette chose simple qui aurait consisté à repasser celui qui m’aurait mieux convenu. c’est que parfois je ne sais pas quoi faire. certaines idées me frôlent, mais je n’arrive pas à les retenir. j’ai pensé un moment tenter de m’asseoir et de les mettre par écrit, mais cette idée-là non plus n’a pu fixer mon attention. le temps a passé, et j’ai fini par attendre le retour de frédéric.
téléphone
je viens d’avoir le coup de fil redouté. je n’avais pas le choix, décrocher, il le fallait. pourtant il peut se dire des choses intéressantes au téléphone, importantes même. maintenant, malheureusement, j’en attends un autre. le résultat d’un autre coup de fil que j’ai demandé qu’on passe à ma place. j’ai connu quelqu’un qui avait plus peur encore que moi, de répondre. qui n’y arrivait pas du tout.
par esseuse pa rais seuse
hier et aujourd’hui, avons dû nous lever tôt, jules et la moi, parce qu’il devait aller à la garderie. à la garderie, il pleurait, ne voulait pas rester. curieux. probablement la fatigue. il se couche de plus en plus tard.
devenue paresseuse. il faudrait maintenant que je travaille. la fenêtre est ouverte, c’est agréable, ça, très. mon nouveau siège paraît me convenir. je me demande par quel bout je vais traiter le fait que je ne sache jamais comment m’habiller. il était question du « se donner à voir » des obsessionnels dans le dernier article que j’ai lu, sur l’obsession, de serge cottet. je pense qu’il se référait à un article de e. solano-suarez. il faudrait vérifier, chercher ensuite cet article, éventuellement aller à la bibliothèque de l’école. mes nouvelles chaussures me font mal aux pieds, j’ai mis une veste verte aujourd’hui, sur mon pull bleu. pas de crème sur le visage, peau tire. dehors, les pleurs d’un enfant résonnent. je me suis pré-inscrite par internet à l’assédic, il y a deux jours. malheureusement, le rv qui m’a été fixé, le 25, est celui du rv de la réunion de l’ecf. misère.
p a t + carreaux du BU
il faudrait que je demande à patricia de nettoyer les carreaux du bureau, ici, de sorte qu’il fasse aussi clair quand les fenêtres sont fermées.
bonnes intentions
je vais essayer cette semaine de me lever plus tôt (réveil mis à huit heures). ce matin suis arrivée à me lever à 8h20! enfin, être levée, ne veut encore rien dire et à cette heure, si je suis lavée, si j’ai fait de la gymnastique, et si jules est levé, je ne suis toujours pas habillée, pas plus que je ne suis au travail.
j’ai décidé d’essayer d’éveiller jules aussi, plus tôt. d’ordinaire je le laisse dormir de façon à pouvoir en profiter. or, le soir, il se couche tard, trop tard, et ne veut pas de sieste l’après-midi. ce matin, compromis, lendemain d’élections aussi, ai-jee mis la radio dans la cuisine, pensant que ça le réveillerait. il l’est maintenant, a pris son biberon, et m’a l’air en forme.
voilà que les oiseaux se sont tu.
le plus chiant, c’est de se mettre au boulot.
je fais d’incroyables rêves dont je ne me souviens en rien.
eh oui, de la gym! j’en ai fait hier, mais hier, c’était dimanche, et j’ai pensé, sans y croire nullement, que je pourrais en faire tous les matins; m’en rappelant ce matin, aussi parce que mes muscles, mon corps s’en souvenait, également à cause de mon immense fatigue, j’en ai refait, mais sans illusion (quant à la possibilité que je m’y astreigne tous les jours).