Il va falloir que je range ce livre, lu cet été, « La vie des plantes », c’est toujours un moment que je déteste. Je déteste ranger un livre, je déteste m’en séparer, il me semble toujours que je n’en ai pas fini avec lui, qu’il faudrait que je le lise encore, que je ne suis pas suffisamment parvenue à l’assimiler. Je déteste l’oubli qui menace. S’agissant de ce livre, dont je me suis sentie très proche, je me suis demandée quelle aura été son expérience à Emmanuele di Coccia, de ce souffle, par lequel il relie le ciel, la terre et les arbres. Le lisant à la campagne, il me semblait que ma propre expérience du lien avec cela qui nous environne, se renforçait, s’embellissait, se révélait de façon nouvelle. Le chi (ki) que je connais en tai chi m’a paru proche du pneuma, du souffle qu’il décrit. Je me demandais quelle expérience physique, quelle pratique peut-être, lui avait inspiré ce livre dont l’ample souffle m’a touchée comme rarement.