25 août 21 – C’est la fin de l’été

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie Étiqueté ,

Outrée,

Qu’on ne me rende pas mes étés éternels, c’est ce que je ne comprends pas. De l’enfance, l’éternité de mes étés. Et c’est ce que j’attends. J’ai beau rester immobile, j’ai beau me tenir coite, le temps passe. Tout juste ai-je eu le temps quelques instants de m’arrêter, de fondre en moi-même, d’admirer.

Ceci aura fait le fond de mes angoisses durant toutes ces années, dès les premiers signes de l’été, face à son inexorable passage, alors que j’aurais voulu m’enfoncer éternellement dans son arrêt, sa chaleur, son oubli.

Ah, que ne se plaint-on un peu partout davantage de cette fin de l’été. C’est maintenant qu’il en faudrait des processions de pleureuses, des cérémonies de lamentations. De protestation. Des fêtes où l’on se tiendrait les mains, où on les lèverait au ciel, où dans des feux de joie se raconteraient jusqu’à l’aube les mille mini-merveilles rencontrées. L’infinité des riens, des silences splendides dans les cieux scrutés et ramenés au creux des entrailles. Ne pourrait-on ensemble cette fabuleuse indifférence célébrer. Reconnaître, célébrer. Cette matière dont nous sommes. Baisers de chair mouvements de vertèbres cœurs pognés. Dans le détournement, les yeux qui voient au-delà, loin. Cette volonté de plus de davantage d’encore. La fin les dents l’éblouissant écrasement. Adieux à jamais, rendez-vous à l’année prochaine.

D’aucuns aiment l’hiver et je les comprends, or ce n’est pas tant de saison qu’il s’agit, que des grandes vacances passées…N’allons-nous pas devoir retourner qui à l’école, qui au travail. Ne va-t-il falloir recommencer à compter. Et faire mille choses contre notre gré.

N’est-ce à pleurer, vraiment.

Parenthèse : Tout cela n’est pas valable pour moi qui y suis arrivée à force d’anxiétés, à faire de ma vie un éternel été. Mais, rien ne vaut le vrai le beau le grand l’admirable été, l’été originaire, fût-il pourri, comme le fut celui-ci, aussi y ai-je droit moi aussi, à faire couler des larmes et courir embrasser ses derniers jours.

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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