mais qu’est-ce que je voulais écrire, en me réveillant ce matin, qu’est-ce que je voulais écrire à mon analyste ? que voulais-je écrire à Hélène Parker. différents points, quatre ou cinq, dont il m’apparaissait qu’on pouvait sans doute les qualifier de plaintes, de symptômes même. une liste très simple de comportements défectueux ou manquants, dont je parle peu, dont je ne parle pas. dont je ne parle plus ? (le fait que je ne sorte jamais? que je ne m’occupe de rien? que ce soit F qui s’occupe de tout? que je ne gagne pas d’argent? que je ne prépare pas à manger? que je sois totalement inadéquate face aux exigences pratiques de la vie?) c’est vraiment étrange, à ces choses, je ne penserais plus jamais qu’au réveil, je ne pense plus que dans les premiers instants du réveil. j’y aurais pensé davantage. oui, il est bien possible que j’y aie beaucoup pensé autrefois, considérablement même. voire que je n’aie pensé qu’à ça. et que face à l’impossibilité d’y pallier, ces manquements chez moi, ces tares, petit à petit, je les aie refoulés, je m’y serais faite, inadaptée, déficiente. en ne m’y confrontant plus, j’aurai trouvé le moyen de m’en épargner l’angoisse. j’ai abaissé mon niveau d’exigence. et jamais encore, je crois, quand ils réapparaissent, au petit matin, au réveil, la nuit, je ne suis allée jusqu’à les écrire, comme à chaque fois, je crois, je me le propose.
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mais qu’est-ce que je voulais écrire, en me réveillant ce matin, qu’est-ce que je voulais écrire à mon analyste ? que voulais-je écrire à Hélène Parker ? différents points, quatre ou cinq, dont il m’apparaissait qu’on pouvait sans doute les qualifier de « plaintes », de « symptômes » même. une liste très simple de comportements défectueux ou manquants, dont je parle peu, dont je ne parle pas. dont je ne parle plus ? (
le fait que je ne sorte jamais ? que je ne m’occupe de rien ? que ce soit F qui s’occupe de tout ? que je ne gagne pas d’argent, que je ne prépare pas à manger ? que je sois totalement inadéquate face aux exigences pratiques de la vie ?
)
c’est vraiment étrange, à ces choses, je ne penserais plus jamais qu’au réveil,
je n’y pense plus qu’aux premiers instants du réveil. j’y aurais pensé davantage. oui, il est bien possible que j’y aie beaucoup pensé autrefois,
considérablement même. voire que je n’aie pensé qu’à ça. qu’à ça.
et que face à l’impossibilité d’y pallier, ces manquements chez moi, ces tares, petit à petit, avec le temps, va, je les aie
refoulés,
je m’y serais faite : inadaptée, déficiente.
en ne m’y confrontant plus, j’aurai trouvé le moyen de m’en épargner l’angoisse.
j’ai abaissé mon niveau d’exigence et jamais encore, je crois, quand ils réapparaissent, quand ils font leur réapparition, au petit matin, un à un, au réveil, les uns après les autres, quand c’est encore la nuit, défilent, je ne suis plus allée jusqu’à les écrire,
comme à chaque fois, je crois,
je me le propose.
(tester version sur papier, manuscrite)