Il n’y a que la nuit que j’ai les idées claires.
Il n’y a que la nuit que j’ai des idées tout court.
Certaines idées ne me viennent que la nuit. Et je le regrette. Ce sont des idées sur lesquelles j’aimerais bien travailler. Non pas sur les idées mêmes, mais sur les réalités qu’elles cherchent à saisir. Des réalités de ma vie quotidienne.
Ainsi, crois-je que toutes les nuits je m’effraie du temps qui passe. De l’oubli. Et de ce que je ne parviens pas à faire pour le contrer.
Voilà, à tout le moins, ce dont je me souviens concernant les pensées de cette nuit.
Le pressentiment effleuré que ce n’était peut-être pas la réalité qu’il conviendrait de changer mais ces nocturnes pensées qui la juge.
Mais quoi alors du temps qui passe.
Il se passa bien d’autres choses.
Ainsi, me passai-je des gouttes de Ravintsara un peu partout sur le corps.
D’abord, très peu, une trace, appliqué sous les narines. Ensuite, à peine plus, sous les oreilles. Puis, sur la plante des pieds, qui réagirent fortement (c’est M qui conseille de le faire ainsi, pour combattre le rhume). Je respirais le plus doucement possible, jouissant des rondes effluves qui grimper le long de mes parois nasales. C’était extrêmement doux. Je me ramollissais. J’eus envie d’en appliquer sur le plexus solaire. L’impression était que le plexus solaire, la poitrine, demandaient, aspiraient à recevoir leur onction de Ravintsara. Je le fis et cela me fit beaucoup de bien. J’en eu envie au poignet droit. J’ y frottai ma paume de main, ce qu’il restait de mes précédentes applications. Il me semblait que tous les endroits que j’avais oints vibraient d’une douce chaleur, qu’ils communiquaient entre eux, se réjouissaient véritablement. J’assistais à cela, c’était doux, prenant, étonnant. J’eus envie de me couler contre F, que nous coulions ensemble dans ce bien-être. Puis, j’en eu terriblement envie sur le gorge, dans le creux de la gorge. À quoi je résistai un moment (crainte de reprendre le flacon, l’ouvrir, tous ces gestes, l’odeur forte de cette huile essentielle, risquer à nouveau de réveiller F). Enfin, je ne résistai plus. Et je ne sais pas ce qui se passa alors. J’en fis couler un peu trop (j’étais dans le noir). J’en appliquai le surplus sur la poitrine, les poignets je crois. Je me sentais extrêmement bien. Je me couchai sur le côté. Je ne me souviens plus bien.
Il y eu l’apparition d’un bébé sur une étagère, que je voulais absolument récupérer, que je retrouvais avec joie.
J’ai beaucoup oublié. Cela ne fait pas partie des idées que j’ai habituellement la nuit, cela les chassa, remplaça agréablement.
Au réveil, mon nez était encore légèrement bouché.
Je me referai un massage des pieds dès que je me serai levée.