« Balle dans la tête. » Je suis dans le noir, dans la chambre. Je prends mon téléphone pour le noter. Ça fait un moment que ça dure, j’interromps, je décide de noter ça : « Balle dans la tête ». Le petit bout de phrase qui se répète dans ma tête, avec l’infime sursaut physique qui l’accompagne à chaque fois, d’en recevoir l’impact. Une parmi tant et tant d’autres variations, toutes dues à l’extraordinaire imagination de l’inconscient. Petites phrases qui se répètent dans ma tête, avec parfois le choc d’un impact imaginaire. D’où le nom de Fracassemeur. Les premières fois, ça a été d’une violence incroyable. Des coups de poing, dans la figure, la mâchoire. Des balles dans la tête de tailles variables, la trouant variablement. Des explosions plus ou moins grosses. A répétition. Ça s’arrête. Ça reprend dans une nouvelle variation. Ils se sont assagis, avec le temps. La sensation de coup, d’impact physique à souvent disparu ou s’est atténuée. Ne restaient que les mots. C’est pour ça que je n’aimais plus le nom de Fracassemeurs. Je pourrais dire les FM. Ou les FrM…. Seigneur c’est comme les initiales de F. Il a longtemps signé comme ça. Alala.
Il est 5 h. Je me suis levée pour écrire ça. Pour arrêter les FrM….
J’ai fumé, hier. C’est pour ça. Il y a toute cette tension du boulot pour F. La difficulté, c’est d’en sortir, la difficulté, c’est l’état de tension physique où ça me met. Tension extrême.
Il faut que j’en parle à la psy tout à l’heure.
Mais je veux aussi parler du « projet » de « mise sur papier », de l’envie. Faire venir dans le monde physique. Sortir de la virtualité de l’internet, de l’ordinateur.
Hier, j’ai publié plusieurs notes récemment écrites dans One Note sur le blog.
Puisqu’apparement il n’y a que ces petites notes que j’arrive à faire.
5h54 Dire que j’ai encore envie de fumer
La tension du boulot sur le site de F.
Je ne trouve pas les mots pour en parler.
Redire les mots, le mot, unique, d’addiction.
Mais, j’ai déjà écrit sur ce travail. Qui n’est pas exactement un travail de programmation, puisque je ne travaille plus qu’avec WordPress et des plugins. J’ai un peu de répugnance à en parler. « Faire tourner la machine. » Être dans l’interface du site, dans le moteur. Passer d’une chose à l’autre. Là, j’ai fait toutes les redirections de la partie en français sur l’anglais, de chacune des pages, puisqu’il a voulu supprimer le français (j’ai pu automatiser une partie (RegEx), mais il y avait toute une série de fichiers dont le nom en français était différent et donc il fallait faire une redirections simple, une à une) . A-t-il eu raison, a-t-il eu tort, de supprimer la perte française ? (Je me suis lancée, comme à mon habitude, là dedans, à corps perdu…) Et je travaille au SEO. Là aussi, méticulosité. Ingéniosité. Comment faire en sorte de vendre son travail quand il est si peu commercial, voire réfractaire. Mais, il y a moyen d’améliorer les pages… Je suis forte à ça. Ça me passionne malgré moi.
Je pourrais me plaindre de ce qu’il ne m’écoute pas, F. Mais comment moi-même je ne l’écoute pas! Comment j’ignore ce qu’il fait! Pourquoi suis-je comme ça ? Avec lui ? Il fait des choses bien. Et… Est-ce parce que c’est bien ? Suis-je aussi (mots qui disparaissent, qui s’évanouissent, qui partent en fumée à l’instant où) avec lui qu’avec moi ? Est-ce que c’est ça ? Comment puis-je lui montrer si peu de reconnaissance (phrase boiteuse)? C’est toujours cette idée : suis-je aussi (salope) avec lui qu’avec moi. Et comment le supporte-t-il ?
Je ne témoigne d’ailleurs pas plus de reconnaissance au travail de mon frère, que j’aime pourtant tellement.
Comment est-ce possible?
Je fais le site pour F, oui. Mais, c’est parce que ça me plaît, trop d’ailleurs.
Hier, pour arrêter de travailler au site et essayer d’avancer dans quelque chose qui aurait du sens, je suis sortie, allée à la bibliothèque, avec 2 vieux carnets et l’ordinateur portable. C’était fermé ! En rentrant, reporté donc série de notes sur le site. C’était d’ailleurs ce que j’avais « décidé » de faire au matin. Après, vaisselle et chansons. F était parti à son cours. Et des tas de chansons de mon enfance remontées. Ah oui, à la boulangerie avais entendu… Qui, mais qui… J’ai mis du temps hier aussi à retrouver. C’était quoi ? Il ne me restait que l’air. C’était pas Dave. Une chanson que j’entendais a la radio. Qui m’avait fait… Joe Dassin ! À toi… Quand je les retrouvée, hier ! Quel bonheur… Je devais avoir dans les 13 ans. Comment ces chansons à la radio venaient à la rencontre d’un désir encore inarticulé, intime, accompagnait sa naissance.
Il faut que je retourne dormir !