insomnies
pas pu m’endormir hier soir, tout allait bien, j’avais lu, manqué plusieurs fois de m’endormir, éteint la lumière, fermé les yeux, quand tout d’un coup, j’ai senti que non, que c’était trop tard, je ne m’endormirais pas, plus. c’est très étrange ce moment où quelque chose me signale que c’est fini, que j’ai quitté la zone d’endormissement que j’entre dans l’insomnie. lisant, j’avais peut-être attendu trop longtemps. c’est comme avoir malencontreusement appuyé sur le mauvais interrupteur. il devait être aux alentours de minuit. Frédéric a éteint sa lumière. vers une heure trente, je me suis levée et j’ai pris unanxyolitique, 1/4.
agacée par ces insomnies.
depuis combien de temps ça dure, maintenant ? je crois depuis dernier séjour à Bruxelles environ, à ce moment là que ça s’est de nouveau complètement déréglé. je ne sais plus. peut-être depuis que Jules est à Bruxelles. enfin peu importe. c’est de nouveau là et pour la première fois depuis longtemps, hors de contrôle.
Kafka
hier soir, comme je ne m’endormais pas, je pensais à tout ce qu’on s’était écrit H et moi, durant toute la journée… je pensais aussi à ce que je venais de lire de Kafka sur ses difficultés à écrire, sur ses moments d’arrêt, ses renoncements, sur le fait qu’il croyait à la possibilité de réussir à écrire sur le ratage, sur son désir de continuité, de tout le temps rester dans la force du sentiment de départ en opposition à son exigence de ne rien laisser dans son écriture au hasard, qu’il n’y ait rien de superflu, que tout corresponde à quelque chose. il avait une profonde intuition de ce que c’était écrire, bien écrire. une connaissance dont je suis totalement dépourvue. il faudrait que je reprenne ici les passages. ça y est, mal de tête. sa volonté de finir. Le fait qu’il ne croie pas au trajet pour y arriver mais à l’objet fini (à l’opposé de ce que j’écrivais moi-même il y a quelque jour…) je vais retourner me coucher.