— 11:51 —
réveillée ce matin à six heures, envoyé deux mails à H puis rendormie jusqu’à maintenant, 11h50 ! voilà qu’il me répond déjà. j’avais craint d’écrire trop long et remis de répondre à son précédent mail, mais apparemment, non. Hier pris 2 Reishi, mais je ne sais plus ce qui aide ce qui n’aide pas. je crois que je vais arrêter avec ça. peut-être un temps Lion’s Mane à cause de l’espoir, mais. bu de l’eau chaude avec du citron et de vinaigre de cidre. hier, avec F, film/concert à la maison de la culture du Japon, GiFT avec Kayo venue du Japon pour l’expo de Tori Kudo organisée par F à la galerie Treize. après, bu un verre avec Michel. Guillaume là aussi avec ses beaux yeux bleus et des amis à lui. semaine très sociable pour le coup, rarissime.
— 17:06 —
blog
avais prévu la veille d’imprimer le mois de mai 2012, au lieu de quoi j’ai lu les mois qui précédaient. arrivée à ce moment qui a été terrible pour moi, la fin d’analyse avec L, mais dont je ne trouve que des traces, des indices. or le mois de mai auquel je cherchais à donner une forme lisible ne tient pas sans ça, ce coup-là, il vient dans la suite de ça.
continue d’être sidérée par le peu de choses écrites. alors bien sûr, je n’écris jamais quand je vais vraiment mal. mais du coup, que faire, comment relire ça, ou jamais le donner à lire, qui n’est que manques, que trous. dont rien d’indique je puisse les combler, surtout pas mon manque de persévérance. dans quoi étais-je ?
me dis qu’il faudrait que je détermine les portions de temps à extraire et que je les ré-écrive. peut-être même à la 3ème personne. « Le 11 mai, elle fait un rêve, deux points, ouvrir les guillemets. » (or, aucun projet auquel je me tienne, donc tout en vain.)
je réfléchis à des solutions techniques, à des procédures. des solutions qui travaillent les posts pris dans leur continuité temporelle d’une part, et selon différents sujets d’autre part. ce qui se cramponne au fil du temps mais qui ne cesse de lâcher et ce qui le transperce et s’en défie. (m’évoque les deux types d’aphasie qu’observe Jakobson, qui l’amène à distinguer les axes syntagmatique et paradigmatique de la langue, choses lues il y a très longtemps.) je suppose que je devrais réfléchir aux coupes de temps et aux topics (ou paradigmes) auxquels me restreindre, auxquels je travaillerais séparément de façon à ce qu’ils puissent être lus séparément. je suppose surtout que je dois trouver le moyen de démarrer quelque chose et de m’y tenir, ce qui devient de plus en plus compliqué : comment appeler cela? comment nommer ce symptôme qui s’aggrave? depuis que j’ai fait foirer Titi, je n’ose plus me lancer, je me lance incidemment.
« Le premier type d’aphasie est lié à une altération des relations paradigmatiques (choix des mots et des sons) : le patient intervertit un son et un autre (« chameau » pour « chapeau », par exemple). Le second type d’aphasie relève d’un dérèglement des relations syntagmatiques (combinaison entre les mots ou les sons) : le patient permute des syllabes ou des bouts de phrases.
Ces deux types d’aphasie sont associées, selon R. Jakobson, à deux figures de rhétorique : la métaphore (comparaison implicite, par exemple « un océan de verdure » pour « une forêt ») et la métonymie (substitution avec un élément contigu, par exemple « boire un verre » alors que l’on boit son contenu). « La métaphore devient impossible dans le trouble de la similarité [paradigme], et la métonymie dans le trouble de la contiguïté [syntagme]. «
axe paradigmatique –> C’est l’axe des choix lexicaux et de la substitution –> choix des mots, des sons // chapeau pour chameau –> métaphore
“En linguistique moderne, un paradigme est constitué par l’ensemble des unités entretenant entre elles un rapport virtuel de substituabilité”
c’est sur cet axe, que quelque chose de l’inconscient peut « passer la barre de signification », qu’il peut y avoir effet de sens (incidemment)
axe syntagmatique –> celui de la production de la parole et de la combinaison des mots entre eux // combinaison entre mots ou sons (permutation de syllabes ou bouts de phrase) –> métonymie
Les rapports syntagmatiques sont “fondés sur le caractère linéaire de la langue, qui exclut la possibilité de prononcer deux éléments à la fois” (Saussure, 1967, 170)
les choix paradigmatiques : dans le blog, les termes qui tiennent, qui reviennent (que je vais presque jusqu’à exploiter, que j’interroge) sont toujours ceux de l’inconscient, des symptômes, des rêves. ceux-là, tiennent. tiennent parce qu’ils ne tiennent pas au sens, mais à autre chose.
pas prendre au sérieux ce que j’avance, faudrait relire. j’ai lu ça, j’avais vingt ans. quelque chose m’avait frappé, quelque chose est alors passé.