Oublis de certains noms communs et littérature

2 mai 2012 | mai 2012 | brouillonne de vie | , , , , , , , |

J’oublie toujours le sens des mots hérésiarque et démiurge.  Également celui de solipsisme et d’idiosyncrasie. ( Jamais aimé interrompre une lecture par fastidieuse consultation du dictionnaire / toujours compté sur ce que le contexte  pourrait me dire de la signification du mot sur lequel j’hésitais / or, certains mots, résistent  / et de découvrir leur sens via le dictionnaire ne suffit pas du tout à ce que je les intègre.)

Lis Fictions, de Borges. Un peu à cause de Toussaint Jean-Philippe ( L’urgence et la patience) – ce sentiment de n’être pas assez proche de la littérature, de n’être pas suffisamment consciente de son existence ( un peu comme si elle n’existait pas) ( tandis que si) ( je venais à la rencontrer) ( alors, plus si affinités…)

Je ne la rencontrerai pas. Il aurait fallu en faire un métier, peut-être. Pourtant, j’ai aimé les livres. Je les ai aimés sans aimer la littérature, sans avoir besoin de la littérature. Je ne me fais pas de reproche par rapport à ça. Je cherche ma place. Cela ne m’empêche pas d’avoir envie d’écrire un livre…

Tiens,  j’ai rêvé de mon oncle, je pense, cette nuit / quelqu’un sur la liste Escapades qui signe « Loncle » /  j’ai bien cru hier que c’était lui qui m’écrivait d’outre-tombe, lui qui pareillement signait ses missives / lui qui a écrit un livre (mais ça n’a rien à voir).

La présence et la voix, ce qui me sépare de la culture. Du désir peut-être aussi. (Mon oncle qui lui, entendait des voix – mais ça n’a pas de rapport.) Je deviens une très bonne femme de ménage.

Écrit pendant que tout le monde dort. Il y a quelques jours j’ai cru que j’étais atteinte d’une maladie incurable. Nous avons fait l’amour. Aspirer la vie de son corps.

Edge of Darkness; peut-être

4 mai 2012 | mai 2012 | brouillonne de vie |

jeudi 3 mai 2012

fin de journée au square, ju et les mamans. agréable, sur l’herbe. ju et les enfants enchantés.

soir, au l it avec f. deuxième épisode de Edge of darkness. jamais le temps de lire (juste eu le temps de commencer le Borges cette semaine, dont je voudrais relire la première nouvelle). peut-être que j’ai envie de faire l’amour. peut-être que j’ai envie de faire l’amour. f. devient fou. louer à la bibliothèque le Journal de Kafka.

rien

9 mai 2012 | mai 2012 | brouillonne de vie |

samedi 5 :
09:23 –  F. et moi communiquons par mail. enfin, moi surtout.
10:38
  – de quoi est-ce que je parle ici ? de quoi est-ce que je parle et je reparle ? comment m’y prendre pour le savoir ? parce que je suis très loin de parler de tout. de moi, bien sûr, je ne parle que de moi. mais quel est l’objet que je ne cesse de poursuivre ? (s’il en est un / si c’est de cela qu’il s’agit / l’opposition dialectique poursuite><jouissance d’un objet est-elle valable?)
(j’aurais aimé parler de ce qui me fait difficulté. quand certaines ne se laisseraient pas aisément saisir. d’autres se verraient transformées par l’écriture. j’essaie d’offrir à mes difficultés à se déployer, à se développer, à s’épanouir, à se dépasser. mais je n’arrive le plus souvent qu’à en tracer l’ébauche.)
l’après-midi – retrouvailles agréables (qui me faisaient pourtant peur) avec les escapadeurs : Les maîtres du désordre. soir, dîner avec eux (elles, en l’occurrence); animé.

dimanche 6 – journée au lit (genoux bloqué (suite à un accident il se décompose petit à petit / parfois une poussière d’os se coince à un mauvais endroit)), mais aussi journée à attendre les résultats d’élection. soir, champagne, voilà, au moins sarkozy c’est fini.

lundi 7 :
9:43 – bon sang, c’est today, et comment continuer, où se tourner?
après-midi : vois Dr G, conseille de continuer au Lysanxia (jusqu’à 2 par jour!) ; m’abonne au site Médiapart; déconcertante période d’élection : comment se faire un avis, se mêler de politique, quel point d’accroche ? ou : rester à l’écart ? m’occuper de  ce dont je suis capable de m’occuper ? dans cette optique, abonnée également à la revue l’Impossible, que j’aime beaucoup.
soir – 1 lysanxia

mardi 8 – déjà mieux; soir: cinéma, magnifique et triste KEDACH ETHABNI (Combien je t’aime) de Fatma Zohra Zamoum; ensuite couscous avec gin (décompléter l’École (c’est fait), décompléter les analystes (c’est fait), décompléter la psychanalyse (c’est compliqué).)

Sans titre

15 mai 2012 | mai 2012 | brouillonne de vie, correspondance |

dominique, dear, je vais bien, j’essaie de m’organiser, depuis si longtemps j’essaie encore de m’organiser. j’ai une carte maintenant pour aller au cinéma, j’en ai plein d’envies, mais je ne sais comment m’arranger, je ne trouve pas les moments. je me suis mise à cuisiner, voilà, c’est fait ; je n’y arrivais pas, ça m’angoissait, je m’y suis mise. parfois, je fume des vraies cigarettes, j’ai froid aussi, plus souvent cependant, surtout ces jours-ci. je me suis acheté une montre, mais elle n’a pas de pile. chester le chat s’est installé devant l’imprimante, guette le moment où un papier en sortira. jules a un meilleur sens des priorités que moi: s’amuser. je n’aimerais pas qu’il perde ça, c’est précieux. lui épargner le devoir du devoir. je ne suis plus trop escapades, il ne s’y passe plus grand-chose, du point de vue de l’écriture, je veux dire, les gens n’écrivent plus. mes cheveux frisotent. je veux écrire, mais pour ça il faut que je le mérite. il faut que je m’occupe du ménage, des courses, de la cuisine, du rangement. je veux lire aussi. inviter des gens à dîner. voir l’exposition crumb avec jules et fred. je n’ai pratiquement lu que ça pendant les vacances : le livre qu’ils ont écrit/dessiné ensemble, sa femme et lui. « Parle-moi d’amour », ça s’appelle. Frédéric a laissé jules le lire. bon. il n’aura pas eu la même éducation que moi… Mais peut-être que l’expo, non, il ne devrait pas voir. on verra. il y avait quelques livres de Crumb hier à la librairie que  nous n’avons pas, j’ai vraiment eu envie de les acheter. au lieu de quoi j’ai craqué pour un livre sur l’évolution de la voix… je t’écris tous ces petits trucs dominique, pour m’excuser de ne t’avoir pas écrit plus tôt et t’exprimer, essayer, comment, d’une façon presque visuelle, ce gros bloc de texte plein de mots et de signes de ponctuation, il m’est simplement compliqué de trouver quoi te répondre, en ce moment, et surtout quand te voir (rendez-vous). il ne s’agit pas d’un manque d’envie, bien sûr, mais d’une façon diffuse de me sentir débordée, légèrement embarrassée… j’ai ajouté le film que tu m’as dit (« Avé ») à la liste que je tiens des films que je voudrais voir (par contre pas « l’enfant d’en haut », à cause de la modération de la recommandation de malik). je t’embrasse aussi tendrement que possible, à très bientôt, véronique

mon meilleur ennemi

18 mai 2012 | mai 2012 | brouillonne de vie | , , , |
Essaie de faire attention à F, d’être « gentille » (guillemets entoure ce mot à cause de ce que je le soupçonne d’agir comme signifiant pour moi, c’est-à-dire d’avoir tendance à jouer sa partie seul, indépendamment de sa définition dans le dictionnaire….)
…. ces jours, où, petite, je décidais d’être gentille….
Gentil/méchant – je n’ai décidément pas encore percé le rôle, la fonction particulière de cette opposition dans mon logiciel…
Termes enfantins avait fait remarquer GG (premier psy parisien)
 
Tant il est vrai que j’ai tendance à le traiter, considérer comme un  ennemi – ainsi que je le notais ici récemment…. ce qui est tout de même curieux. S’agit-il de rapprocher ça de ce que Miller développait de la « parano » de Lacan, il y a deux ans? y était-il également question du double?

« que mon amour soit mon guide et s’il n’y suffit pas y puisse surseoir sa haine. »

Une ironie constructive

25 mai 2012 | mai 2012 | Cut&Paste, psychanalyse | , |

Comme Jacques-Alain Miller l’avait si justement désignée, il y a de nombreuses années, et que son cours de l’an passé permet d’argumenter, il s’agit bien d’une clinique ironique. C’est-à-dire une clinique qui fait la distinction radicale entre réel et semblant, entre existence et être, soit entre hénologie et ontologie. Mais qui fait sa part belle au sinthome, agrafe unique du semblant et du réel. Encore faut-il que le praticien l’ait aperçu, que cet instant de voir porte à conséquences, qu’il en prenne la mesure et ne recule pas devant la tâche. On peut attendre que sa cure analytique, faite d’ouverture et de fermeture de l’inconscient, lui enseigne peu à peu ce qui fonde la qualité ironique de sa position. L’éveil, la curiosité et l’enthousiasme en sont les meilleurs signes. Et, ici, notons qu’enthousiasme ne va pas sans une certaine intranquillité, qu’en tout cas nous sommes loin de la béatitude.

Bernard Porchere, ‘Un choix : Se tenir proche du réel ou nourrir les bulles spéculatives’ http://lacanquotidien.fr/blog/2012/05/lacan-quotidien-n214-un-choix-se-tenir-proche-du-reel-ou-nourrir-les-bulles-speculatives-par-bernard-porcheret/

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