mardi 28 décembre 2010 · 03h43

(bruit et fureur)

c’est la nuit.  je me réveille au son de ces mots :  « bruit et fureur » . angoisse incroyable. je me lève pour en sortir. mère ici, suis dans salle de bain. hier soir f disait : « ta mère, c’est violence et bruit ». alors qu’elle est si silencieuse, j’ai acquiescé mentalement . l’effet qu’elle fait . que dire de cette angoisse. les mots, les phrases que j’entends, me répète, qui déjà s’en vont. « j’ai plus de corps que de nom ». repris du solian, me lave les dents. dans mon « délire », je pensais que j’allais être hospitalisée.

pourtant, j’étais sur la piste d’un nouvel objet –  léger, presque drôle, envoyé par un rêve fait en suisse la semaine dernière, où figuraient des tranches de pamplemousses en forme de tranches d’ananas (trouées, de douces couleurs différentes). c’était si léger. si léger. j’avais pensé : « ah, c’est comme la salade mangée hier soir qui m’avait parue si délicieuse, de par sa légèreté même ».  j’avais pensé, le voilà qui s’offre à moi, cet objet, l’objet rien, sous de nouveaux auspices d’ah! délices! 

mais, là, c’est comme si :  plutôt l’objet m’envahit. et avec ma mère ça passe à l’impératif  : donner surtout rien. c’est ce qui (me) domine quand je suis avec elle. surtout rien lui dire. rien lui donner. rien prendre. voudrais maintenant me coucher près d’elle. je ne pense pas du tout que le solian me convienne. peur que corps et personne deviennent horribles et que plus aimée de f.

vais retourner au lit – espère apaisement.

samedi 1 janvier 2011 · 17h22

1er janvier

à la laverie

From Evernote:

1er janvier

bon jour pour la laverie et surtout anniversaire de jules.
allons au resto tout a l’heure, à trois. au resto italien, tout
près de son école. ecris sur mon téléphone reçu, ça ne marche pas
mal, meme si je ne sais pas encore où sont les accents. voudrais
me promettre de ne plus faire d’internet cette annee, ce voeu,
mais c’est même pas sûr que sois pas occupée à en faire pour
l’instant…
sais pas trop où j’en suis, me sens jouée par les médicaments et
la nicotine dont je ne cesse d’essayer de me sevrer.

dimanche 2 janvier 2011 · 02h22

l’inconscient tellement encombrant

l’inconscient tellement
encombrant

/

comment pourrais-je espérer
léguer
ça ?

/

qu’est-ce qui m’inquiète
encore ?
jules

seulement jules.

ce que je vais lui laisser. ce que je peux lui donner. comment ne pas l’empoisonner. moi qui le suis tant, poisonnée.

//

pourquoi vouloir écrire, sinon pour espérer que ça l’aide un jour, l’allège, qu’il comprenne – mais lui assignai-je ce destin-là : qu’il me comprenne, qu’il soit celui qui me comprenne ? est-ce cela que je fais ? ce n’est pas ce que je veux. pas du tout. c’est qu’il me semble que si peu est dit, de ce qui est. si peu je dis, de ce qui m’est. et l’inconscient, justement, et cette expérience-là, dont il me semble que rien, dans le monde, finalement, ne témoigne, de façon distincte. qui me semble partout renié.

/

étudier la grammaire. retourner aux basics.

/

que retiendra-t-il des cris qui ont été les miens, hier. ou avant-hier. mauvaise humeur, crise. inopinée, inattendue, venue de nulle part. que j’assume pourtant, qui est pleine d’histoire, d’histoires, de travail. que f. assume également. supporte.

le cri seulement lui restera-t-il, la haine d’un moment ?

(photos prises au resto, aujourd’hui, ou plutôt hier, premier janvier 2011, jour du 6è anniversaire de jules)

//

(f, l’autre jour : mais tu parles tout le temps de toi, racontes toujours ta vie. moi : mais c’est ce que j’ai de mieux…)

dimanche 2 janvier 2011 · 22h13

désastre (la chute de la maison …)

j’habite la cave de la rue waelhem. côté gauche, en descendant les escaliers, normalement inhabité. j’ai habité du côté droit, dans la cuisine-cave.

quelque chose se passe, se casse, un mur se divise, des plaques s’en effondrent.

je crois que je monte prévenir mes parents. mon père est encore en vie.

je redescends avec ma mère. sommes en haut des escaliers de la cave. elle me parle d’aller voir de l’autre côté, du côté où j’habitais avant.  ça me fait penser au garage de la rue tiberghien. il y a peut-être des toiles dedans, des œuvres de mon père. les murs continuent à s’effondrer. ça m’effondre également. je suis très inquiète. ma mère descend.  elle me fait savoir qu’effectivement des choses horribles sont arrivées. je descends.

l’endroit me paraît dévasté, sans que je sache vraiment en quoi consiste cette dévastation. dans un état déplorable. quelqu’un habite là. un sdf ou un drogué mais qui n’est pas là. une de ces personnes que mes parents avaient coutume d’accueillir, de loger chez eux avec nous. je râle que mes parents aient laissé faire ca (m’aient « remplacée » par ce sdf, aient laissé ces lieux se dégrader de cette façon, ces lieux qui étaient miens).  je suis très mécontente. les murs sont dénudés, troués. en dehors d’un lit peut-être, au milieu de la pièce, un matelas au sol, les pièces sont vides.  j’essaie de comprendre de grands écorchures circulaires dans le mur entre les deux fenêtres. je me demande si des signes y sont à lire.

plus tard.

il semblerait que le reste de la maison continue de s’effondrer. qu’elle soit complètement pourrie, qu’il ne doive bientôt plus rien en rester. des toiles non plus.

je suis vraiment affolée. je dis à quelqu’un qui passe que mes parents n’auront jamais les moyens de retrouver un endroit où loger. que c’est une catastrophe. ma mère a l’air de penser de même.

5.1

le sdf dans le rêve. pourquoi.  la veille, en allant au restaurant avec jules, dans la rue, un sdf m’avait demandé une cigarette que je lui avais donnée, avec le sourire. ils étaient trois je crois, sur le trottoir, à cet endroit où il y en a toujours, près de l’école de jules

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