les peaux jouent, rêve

Robe qui part du cou, l’enserre comme un collier, d’esclave, descend sur la poitrine, les seins, sans passer par les épaules, se resserre sur le ventre, repart sur les hanches, jusqu’aux genoux.

C’est très joli.

Je m’aperçois cependant que le bonnet droit de la robe est vide, mon sein droit manque. J’ôte la robe et vois  avec horreur que toute la peau a « joué » sur les seins et sur le nombril. C’est indescriptible.

La peau du trou du nombril n’est plus en face du trou.
La matière à l’intérieur du téton n’est plus sous la peau du téton.
Le sein n’est plus sous la peau du sein.
La matière du sein n’est plus sous la peau du sein.
La peau du sein est vide et la matière est ailleurs.

Tout s’est dis
                            so    
                                   cié.

La peau vide.

La peau s’est dissociée de ce qu’elle recouvre et a bougé ( tu tectoniques Véronique)

Je montre ça à mon père, me dénude devant lui. Je dis que c’est horrible, que c’est atroce. Lui dit que non (pas grave). Je lui dis que si, que pour moi, l’image est toujours ce qui a le plus compté.
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La nuit d’avant, autre rêve: ma lèvre inférieure disparaît quand je parle. Ma mère dit que oui, elle avait remarqué ça, mais qu’elle essayait de le pas le voir, que c’était pas grave. Cela s’explique parce que j’ai / j’aurais  le menton fuyant. Mon menton fuit-il?

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La nuit d’encore avant, rêve d’un même acabit.

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imperfection des seins et mystère de cette dégoutante imperfection.

être une jeune fille, avoir 105 cm de tour de poitrine. et quand on se couche sur le côté, la bizarre forme que les seins prennent, aplatie, horrible. être alors très triste, horrifiée et triste. sentiment primaire et désagréable. sentiment solitaire.

les seins sont des choses assez désagréables à porter pour une jeune fille et l’enveloppe des seins ne fixe pas toujours son contenu, qui est mouvant. une bonne enveloppe de sein soutiendrait et serait rigide.  ou le contenu des seins se devrait-il d’être plus dur, plus ferme.

enveloppe et contenu. le flasque (la flasque) et  l’informe.

artiste, le père n’y comprend rien. ne s’attache pas à la « bonne forme ». explication facile qu’il ne convient peut-être pas de retenir.

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la lèvre inférieure disparaît – le trou noir de la bouche, l’enclos des dents, l’horreur du corps, oui mais. le menton fuit. le menton fuyant. mon menton fuit-il il ? mon menton FUIT.

L’horreur d’IRMA (de l’injection –> réel de boucherie –> hystérie)

Mais : ma bouche A CHANGE (pour de vrai), mâchoire. quand je parle, l’intérieur de ma bouche. que l’autre voit-il que je ne vois pas. le trou de l’image.

[ici vidéo florence « c’est pas grave »]

Un artiste ou quelqu’un qui vous aime n’aurait pas peur du réel, le désire (mon père, ma mère ou Léonard de Vinci)

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pensée d’hier

JACOTOT–> son idée des intelligences toutes  égales (même s’il ne tient pas compte du fantasme ) –> pas d’artiste (pensais-je) – l’un pas plus artiste que l’autre, au départ  (pensais-je de façon fugace)

mais une capacité à se passer de l’autorisation / opinion / avis / autorité de  l’Autre.

Avoir 5 ans comme Lacan.

Ce qui est juste chez Jacotot, c’est son idée d’émancipation. Si je pense qu’il n’y a pas d’artiste – cela veut plus ou moins dire  » il n’y a que des hommes émancipés ». Non pas un artiste, un homme émancipé. Non pas un génie, d’abord un homme émancipé. Dans le cas de Lacan, à l’en croire – pas même eu le temps d’être aliéné (s’est arrêté à 5 ans) .

C’est aussi le sentiment que l’activité dite artistique fait partie de l’homme, des activités de base de n’importe que homme (mal dit et fantasme chez moi, je me vis en artiste, mais je n’en suis pas une parce que mon père en est un, et qu’il n’y a pas d’artiste après mon père. Vis en artiste sans œuvre. Pour moi artiste = homme.

ARTISTE / ANALYSTE

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point d’acné

vendredi 9.9, 9:9

Après une nuit d’insomnie, dont tout en moi rebute à dire quoi que ce soit.

Je ne pense pas que je puisse poursuivre la tenue de ce blog.

Ce que je peux dire, extraire de mes angoisses de la nuit et qui paraîtra dérisoire. Un premier bouton d’acné sur le menton et des points noirs sur le nez viennent d’apparaître sur le visage de J, le lendemain de son entrée au collège. Je n’ai pas tout de suite voulu le croire, j’ai consulté le grand internet, il semble que ce soit bien cela, qu’il s’agisse d’acné. A laquelle s’est encore (en corps) ajouté hier un orgelet à l’œil droit.

Ce que je peux en dire. Cela m’a particulièrement affectée cette nuit. Cette atteinte à son intégrité en live, in vivo, réveille en moi des spectres oubliés, me ramène des années lumières en arrière. La vie m’a paru brute et cruelle et je ne comprends pas qu’un bouton d’acné et des points noirs soient venus s’installer dans sa peau de bébé. Bien sûr, c’est la suite surtout que je crains, sans rien oser lui en dire. Faut-il que déjà cela commence. Quand n’est-ce ce que je lui communique de mon propre stress qui ne soit le plus à craindre. Lui, devant le miroir, lorsqu’il découvre le pus dans son bouton, décrète : mon image est abîmée. F, à qui je rapporte ces propos, me dit que c’est absurde, ce qui me soulage. Pour lui, ce n’est vraiment pas grave. Cela ne m’a évidemment pas empêchée de passer un temps fou sur le net à chercher des explications, à traquer des traitements. C’est finalement celui proposé par la pharmacienne qui a été appliqué, de façon efficace, même si j’ai craint par la suite qu’il ne soit trop fort. Elle a également prescrit des plantes, à mon grand bonheur, des plantes pour le foie (!) Cela dit, j’en suis finalement venue à croire qu’une simple application, matin et soir, d’aloe vera (signalé dans de nombreux forums comme la solution miracle et dont Va m’avait parlé) sera ce qui conviendra.

Est-ce que c’est là que je suis sa mère, quand je voudrais pouvoir le lécher, nettoyer, soigner comme une mère chatte ses petits. Il le supporte encore. En profiter.

Un jour de bêtise, il y a longtemps, et dont il se souvient,  j’avais dit à Jules qu’il n’aurait pas d’acné (parole dont j’ai craint, aussitôt prononcée, qu’elle ne convoque ce qu’elle cherchait à abjurer). J’ai dû lui dire cela parce que j’en avais moi-même souffert pendant des années jusqu’à ce qu’elle soit traitée au Roaccutane. J’ai regretté alors que ce traitement ne soit pas intervenu plus tôt, ce traitement si simple, si efficace, et je me souviens que j’avais envie d’accoster quiconque arborait quelques boutons pour lui dire « Mais, allez chez un dermato, faites vous prescrire du Roaccutane, c’en sera fini de vos ennuis ». Ma mère elle-même n’avait fait que peu de cas de mon acné, a fortiori ne m’avait pas emmenée chez un dermatologue, chez qui je pensais donc conduire Jules, au premier signe fatal. De là, ma promesse. Or, ce traitement au Roaccutane intervenait après des années d’acné, et, là, nous n’en sommes qu’à un malheureux bouton sur le menton, à un moment où un traitement aussi lourd n’est probablement pas envisageable. Besides, qui plus est, je n’ai plus aujourd’hui la moindre confiance en la médecine traditionnelle occidentale. 

11:05 le monde est mal organisé. 

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