Réouverture

3 octobre 2022 | octobre 2022 | my life as a blog, brouillonne de vie |

J’ai réouvert le blog. Ai-je tort, ai-je raison. Avais décidé de réouvrir et de ne retravailler que les rêves. Voir si les rêves éventuellement survivraient à cette épreuve d’être extraits du blog, et de tenter une vie séparée. J’ai de fort doutes sur cette possibilité.

Y a un endroit où Lacan dit, et il faut toujours faire attention quand je cite Lacan, enfin depuis quelques années, je prends mes libertés, j’ai mes oublis, y a un endroit où il dit, le psychotique, lui, l’objet, il l’a dans sa poche, l’objet petit a,  il l’a dans sa poche1, eh bien, le blog, c’est ma poche. et je ne pense pas qu’on puisse en sortir quoi que ce soit. c’est un fourre-tout tout collé.

Pour cette réouverture j’ai récupéré un vieux thème (celui de to be or, le premier blog) que j’aménage. J’ai supprimé quelques catégories (le plugin « Ultimate Category Excluder »). .J’utilise aussi le plugin « Classic Editor » qui me permet de garder les deux éditeurs de WP.

Notes:
  1. J. Lacan, « Petit discours aux psychiatres de Sainte-Anne », Cercle d’études psychiatriques H. Ey, conférence inédite du 10 novembre 1967. []

reprise

4 octobre 2022 | octobre 2022 | my life as a blog, brouillonne de vie |

18h30

je prends une demi-heure pour écrire que j’ai repris l’analyse aujourd’hui, avec HP.

parce que là, je viens de prendre des heures à ne pas faire ce que j’avais prévu de faire, travailler aux rêves, et à travailler au blog, à sa présentation, à sa structure… on ne se refait pas.

à 19 h, il faut que je me mette à faire à manger.

là, je n’ai rien à ajouter. je n’ai pas prévu de reprendre le blog, en fait, je ne sais pas quoi faire de ce blog. il était fermé jusqu’à hier. est-ce qu’il y a quelque chose à en tirer.

arrêt en vue

5 octobre 2022 | octobre 2022 | my life as a blog, brouillonne de vie |

11:36

je crois que je vais refermer le blog très vite, là. à nouveau reprise dans les changements incessants de présentation du blog, ça prend le pas sur tout, je ne peux m’en empêcher, un changement en entraîne un autre, c’est immaîtrisable. je suis levée depuis très longtemps, et je n’ai encore fait que ça, je suis dans un état de grande excitation, je ne peux plus m’arrêter.

la seule façon d’arrêter, ce serait de fermer le blog. une fois fermé, ça ne m’intéresse plus.

 

.

11 octobre 2022 | octobre 2022 | rapides |

mes principaux combats consistent à
f aire quelque chose plutôt que
r i en

les jours v i d es o ù rien ne cherche rêve même de s »écrire

les jours v oué s à l’oubli

cela fait des années que je ne sors plus

21 octobre 2022 | octobre 2022 | brouillonne de vie | , , , |

cela fait des années que je ne sors plus.

c’est un symptôme
qui s’aperçoit à peine.
je veux dire moi-même,
à peine
je m’en rends compte,
les jours seulement passent
sans que je mette le nez dehors.

les autres, habitués à ce que je n’y sois pas,
dehors,
dans le monde,
ne paraissent pas s’en apercevoir.
de loin en loin
– j’imagine -,
j’apparais
et je disparais.

a priori, je n’ai rien contre,
le fait de sortir,
simplement
cela ne se fait pas.

à vrai dire, je ne sais pas trop
ce qui me retient dedans.
c’est ma façon de vivre,
je vais
de proche en proche,
comme une boule de billard, je cogne
les parois de l’appartement, les meubles,
les murs
et je rebondis.
c’est comme ça, que je vais.

rare, que la porte de l’appartement soit ouverte au moment où je roule sur elle,
rare que je m’échappe.

non, plus sérieusement, sortir, demande quelque chose
que le rebondissement n’attend pas,
le rebondissement sur les murs.

demande à se projeter
dehors, dans le futur,
demande un corps
habillé, vu.
entraîne
le choc de l’air

on s’attendrait  presque à
un pas hors de la gangue du présent, de l’ici et maintenant.
on croirait presque un pas dans le temps.

alors qu’alors,
dehors,
toujours me reprennent,
bien plus encore qu’au dedans,
l’ici et le maintenant,

me tressaillent, me vident,
je suis air dans les airs
(et dans ce nom : mû l’air)
et dans un corps

qui s’actionne et voit

et voit, comme on boit beaucoup.
et voit, comme on boit beaucoup.

(voit comme on prie)

qui s’actionne avec enthousiasme.
ô cuisses ô bras ô cou.
et pieds bien sûr, ces sains saints.
et le reste, tout le reste, la chair,
sous la peau du visage, frémie par le vent, par un rien, etc.

je sors pour les courses. et comme je sors peu, l’exotisme se perpétue, un rien m’enchante. parfois il faut aller plus loin, en transports. les rendez-vous. ça distrait. sauf si je me perds, affolement (c’est qu’on se sent alors du dedans régie par des forces obscures, maléfiques). il faut combattre un sentiment qui s’apparente au désespoir. ça s’apprend, ça passe. un peu comme tout.

cela dit,
donc,
l’un dans l’autre, je sors peu.
je reste au dedans.

(ceci dit sans plainte, dans un constat qui s’étonne.)

cléa téléphone moment
— ça la prend

24 octobre 2022 | octobre 2022 | brouillonne de vie | |
et puis, y aura toujours ce moment où
cléa prendra son tel et ira
ira errer errera
sur les réseaux sociaux
ça la prend
sans son gré (toute entière, dans un moment d’éclipse, puits d’oubli)
au cœur de la nuit, à l’orée du jour ou à son apogée, dans l’aube montante ou descendante, mais aussi à table aussi sur le trottoir à tant d’autres angles incongrus
ça la prend
n’importe où n’importe quand pour n’importe quoi
ça la tire
dans les tunnels de l’abolie volonté (du cycle mort de l’heure éteinte ; corps tus corps mourus océan de voix dont les sonorités opinionnées ne résonnent pas plus loin que la calebasse la cabasse que la caboche et ça lui suffit à cléa, des voix qui ne franchissent l’enclos d’aucune bouche, voix blanches, mijotantes, qu’elle est seule à ouir (qu’elle oit).  ah mais tais-toi toi aussi, puisque souvent également il n’y a plus de mots, de seuls défilés d’images où cléa s’engloutit. ah les mystères sont insondables. ah ah les mystères sont insondables. ne le sont-ils ? cléa n’entend que sonne l’heure.)

dans le très noir – moment

27 octobre 2022 | octobre 2022 | brouillonne de vie | , |

fermez les yeux, soyez avec moi dans le noir, le très noir, le jour ne s’est pas encore levé. tout est noir et vous vous en délectez. 

noir sous les paupières en un lac chaud, noir dans le corps  longuement étalé, noir tout alentour.

(je ne sais si vous connaissez ce lac sensationnel de l’œil, celui qui vit sous les paupières, qui repose sur le globe oculaire. nous avons 2 yeux? oui, mais ici, 1, les yeux fermés, il y a le lac, et plus rien d’autre, nul songe aux 2 yeux, c’est très large, et reposant, mais il y a deux yeux bien sûr. )

le poids de la couette est exquis, la chaleur qu’elle vous communique, itou, sa douceur sur votre bouche, vos cuisses. douceur encore de votre poids enfoncé dans le matelas, couplé à la rassurante résistance qu’il vous oppose et où vous vous reposez.

douce chaleur  sous la paupière, la profondeur de son poids que vous appréciez et qui se communique, vous roule à l’intérieur du corps, dans un mouvement à la fois rapide et lent où vous vous enveloppez du dedans, vous emplissez du dedans et d’une matière d’air et compacte où s’oublient les viscères ou les os, d’air ou de liquide, chaud, épais.
l’heure est unique, précieuse, fruit mûr offert par la nuit, vous aimeriez vous y couler, vous rendormir, retourner dans les royaumes du sommeil, ne pas assister au lever du jour, vous vous roulez sur le côté.

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