(fumée)
10:53 – pas du tout facile d’arrêter de fumer. enfin, ça on le sait. d’après notice patch, si je ressens besoin, c’est que patch pas assez fort. pour ça, que j’ai acheté bonbons à la nicotine. pour compléter. or, bonbons à la nicotine sont tentants, pour ça que je n’ai pas acheté chewing gums qui le sont plus encore. pas pesée ce matin. bon. ai commencé à travailler. pas depuis très longtemps. stan est là, mais pas réveillé, malheureusement pour Jules. ai fait rêve cette nuit que je devrais noter, mais très long. lu hier soir, Ulysse. m’endors difficilement. après minuit. je ne sais pas comment fait Fred pour se lever.
14:22 – soleil éclatant, surprenant. jules à la halte. je suppose qu’il vaut mieux avoir envie de sucer un bonbon à la nicotine que d’avoir envie de fumer.
15:24 – bon, i must go (cher docteur g.)
rêve, le cargo demi-tour (3)
en voilà une d’image
– dans mon rêve, les « dirigeants », ceux à l’a-ttaque/ssaut – desquels je vais partir, ceux qui sont à l’origine du mouvement de retour, mais qu’ils ont lancé de façon absolument anti-démocratique, à tout le moins sans s’en être concertés avec moi, sont dissimulés dans les cabines (bleues et blanches) du sinthome.
[à part ça je ferais mieux, d’y aller, et de m’y rompre, à ces fichus nœuds]
moyen-âge
le rêve donne quelques indices de que nous sommes au moyen-âge . il fait sombre, il fait sale. longeons des murs, comme longerions des murailles, sommes en hauteur comme si grimpions une tour. la fenêtre qui s’ouvre dans le mur découvre son épaisseur. il est fait de gros moellons. les fenêtres sont fermées par des volets, des battants en bois, mais ne comportent pas de vitre. quand les personnages apparaissent, ils sont plutôt vêtus de longues tuniques, sombres. le mobilier est très sommaire, rudimentaires. ce sont de très pauvres gens qui habitent là- dont il est important de noter l’in-différence.
cet aspect du moyen-âge, pauvreté dangerosité m’a fait penser à François Villon et à sa biographie que j’avais prêtée à mon père. il m’en avait lu des extraits et surtout parlé du peu de prix qu’avaient les vies dans les rues à cette époque là.
donc, nous sommes au moyen âge et je donne l’âge de ma mère qui n’est pas exactement le sien, 80, et le mien qui n’est pas tout a fait le mien non plus, « + de 40, dis-je ». je donne une sorte de moyenne. son âge valant 2 x le mien.
ca m’a fait penser à ce que je disais de la façon dont j’entendais le temps ralentir quand j’étais dans le lit de mes parents, à la place de ma mère.
dans mes petites recherches sur le schème kantien suite à un cours de Miller, j’avais été intriguée par la place du temps, ayant moi-même avec le temps de grandes difficultés. Miller rapportait l’écriture du schème de Kant à celle du fantasme, situant le réel de la jouissance du côté de l’intuition et le symbolique du côté de l’entendement. Le schème de Kant, pour lequel il aurait inventé une capacité de l’âme, le schématisme, agissant à la façon du fantasme en reliant, nouant des catégories qui autrement seraient sans rapport.
L’intuition relève des contingences spatio-temporelles, tandis que l’entendement, le concept, est spontané, relèverait d’une nécessité intérieure du sujet, de déterminations conceptuelles.
« Le schème kantien, dit Lacan, on peut arriver à le réduire à la Beharrlichkeit, à la permanence, à la tenue, dirais-je vide, mais à la tenue possible de quoi que ce soit, dans le temps. »
On voit bien que le concept puisse être considéré comme a-temporel, « le mot est le meurtre de la chose », c’est aussi, nous dit Lacan, ce qui lui apporte l’éternité. Le mot d’une chose la fait être de tout temps. Mais ce qui m’a intriguée, c’est que le temps puisse avoir maille à partir avec la jouissance, avec le réel. étonnant ça ne l’est pas si l’on considère le réel du temps, mais ça le devient si l’on se dit que ce serait la jouissance qui apporte le temps, qui introduit au temps. le schème, nous donc dit lacan, est-ce qui permet la tenue des choses dans le temps – ce qui revient par ailleurs à réduire la réalité au fantasme, si l’on suit ici miller.
fine robe à l’âme
dimanche 6 mars
inondations rue Tiberghien. je monte escalier. à l’étage de l’atelier énorme geyser d’eau me saute à la figure, un parapluie cassé git au sol. me dirige vers la salle de bain (avais dit à la femme en bas que j’allais me laver, m’habiller), mais l’évier de la salle de bain a disparu (je crois que je me demande comment ça va être réparé, je crois que je me dis que ça ne sera jamais réparé).
je continue mon ascension. je pense que tout est pourri et je me dis qu’il suffira qu’il pleuve 2 jours de suite pour que tout s’effondre et que tout ce qui se trouve dans les étages sera définitivement perdu. ma mère que je croise n’a pas l’air de me croire.
j’arrive tout en haut. une gigantesque armoire me bouche l’accès et pousse l’échelle à laquelle je grimpe. JF me crie de d’abord laisser passer l’armoire qu’il s’apprête à jeter. je lui dis que c’est hors de question et lui demande d’arrêter de pousser l’armoire et de me laisser passer.
il voulait pousser l’armoire pour la sauver sans doute. je me demande ce qu’il serait passé s’il avait réussi à pousser l’armoire, poussant l’échelle du même coup, et restant, lui, alors bloqué en haut. condamné à rester bloqué en haut. sans compter que le contenu de l’armoire aurait probablement été perdu.
des vêtements dans la garde-robe de ma mère. des vêtements dans la mienne, celle de mon enfance, la petite blanche, avec un petit théâtre, des vêtements que je ne connais pas, neufs. je me réveille à la vue d’une longue robe lamée.
a-matière
le surmoi et l’a-matière de la parole pensée.
Sans titre
« Longtemps, j’aurai été une angine blanche. »
« Des anges, tu les verras, des anges. »
« Que le blanc est la couleur de la mort. »
la jeune femme du rêve
la jeune femme du rêve, de quel rêve, ben de cuilà, Parodontologie à l’agence yves…
bon, ça serait moi. avec ma mentalité de serve, servante, secrétaire… elle est malade. ben oui, bien fait pour elle, moi aussi moi non plus plus pour longtemps. on pensait que c’était ma copine. tu parles d’une copine (une conne oui). il va y avoir une explosion auprès d’elle (ben oui, c’est ma couronne, chuis au château avec ma couronne explosée, danger dans g, dent j’ai. ( frédéric va venir me chercher. sortir de g. )
à propos de Vincent
il est 11h40, je recommence à passer bcp trop de temps ici, sur le blog.
donnais hier ici l’extrait d’un texte (je n’ose pas dire d’un livre, mais ma foi, il en a au moins la longueur, si je n’ose lui en reconnaître l’intention) que j’ai écrit il y a des années et des années et fort sobrement intitulé Vincent. dans l’extrait dont il s’agit, j’essaie, au départ de textes de Freud et de Lacan, de décrire une pulsion (qui serait) de lire et j’en examine les possibles éléments princeps, source objet but, … Vincent est essentiellement fait de cela: j’y essayais d’appliquer à un rêve – qui avait été très important pour moi – certains concepts freudiens et lacaniens qui me restaient obscurs. je commence par la métaphore, j’y découvre l’objet a, et je termine, je crois, parce que je n’ai certes pas relu ce texte, par la pulsion. j’avais prévu d’écrire encore deux chapitres à ce, appelons-le par le nom que j’aurais aimé lui donner, livre : « la barre de ma mère » et « pourquoi je n’ai pas de culotte ». le premier chapitre me prit tant de temps, m’amena si loin, bien plus loin que tout ce que j’aurai pu imaginer, mon père mourut au cours de son écriture, que je n’éprouvai plus le besoin, ni le désir d’écrire ces chapitres de passer du nom-du-père à ma mère. je précise cela sans regrets, je me trouvai fort changée après cet exercice, mon rapport à la psychanalyse s’en trouva complètement modifié. je pensais avoir trouvé ma voie. je ne fus plus capable de lire quoi que ce soit qui eut trait à la psychanalyse. tant me sembla que le temps était venu pour moi de me faire lire. et auquel je m’éternise. et si je reprends ce texte, c’est de retomber maintenant, bien des années plus tard, sur un toujours la même chose : passer d’un « être » à un se faire – le « se faire » comme moment de séparation de l' »être ». quelque chose dans l’écriture de ce texte n’a pas été franchi.