les deux surmois

Publié le Catégorisé comme psychanalyse Étiqueté , , , , , Aucun commentaire sur les deux surmois
18h25
L’explication fait suite : le discours de la sphynge est celui du surmoi féminin. Lacan a posé, nous l’avons vu, l’inexistence du rapport sexuel entre deux moities qui seraient homme et femme; il pose ici l’existence de deux surmois, qu’il dénomme « surmoitiés » : d’une part, le surmoi homme, bien connu comme étant le surmoi paternel de Totem et Tabou, d’autre part le surmoi féminin décrit par la bouche de la sphynge. Celle-ci ordonne au « petit-homme » de la satisfaire, de la comprendre, puis de devenir Tirésias ; autrement dit, de devenir un ami, puis une femme, et de faire l’Autre. Tirésias, transformé en femme, est invité à cette place de l’Autre. L’invitation de la sphynge est celle du semblant, à savoir feindre d’être au-delà de la mesure phallique, et cela pour une jouissance supplémentaire, qui n’a rien à faire avec l’Autre barré. Cette jouissance-là est une jouissance sans représentation, en dehors du symbole phallique, une jouissance non symbolisée, non signifiantisée, non inscriptible en S (Abarré). Telle est ici présentée la jouissance dite féminine, totale et pure : c’est la jouissance de l’Autre, J(A). Voici ce qui est nouveau dans « L’Etourdit » : il existe une jouissance hors graphe. On peut constater que cette jouissance correspond à celle du père primitif. [Ilexistex.nonphix] est équivalent à [pastoutx.phi de x]. Notons que dans Encore, la jouissance féminine sera décrite comme jouissance supplémentaire, et la jouissance de l’Autre deviendra la jouissance de l’Autre sexe.
A cet endroit du texte de « L’étourdit », Lacan fait intervenir le psychanalyste. « Ces dits (du surmoi féminin) ne sauraient se compléter, se réfuter, s’inconsister, s’indémontrer, s’indécider qu’à partir de ce qui ex-siste des voies de son dire » : c’est-à-dire que ces dits soient marqué de la barre de la castration, ramené à S(Abarré). Eric Laurent en fait le commentaire suivant : par rapport à la demande de jouissance féminine, la fonction du psychanalyste est de restaurer le rapport au S(Abarré), au « il n’y pas d’Autre de l’Autre »; la place du psychanalyste est de répondre au surmoi féminin en le renvoyant « à la vraie logique de la position féminine qui est de dénoncer les semblants qui visent à toute consistance de l’Autre ». Notons que cette réponse permet la « patoutisation »…
 

La jouissance au fil de l’enseignement de Lacan, Jean-marie JADIN, Marcel RITTER

 

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