mercredi 21 septembre 2005 · 09h16

( pour en re-venir à  l’histoire)

ils pensaient avoir le projet de sortir du projet, en fait c’était le monde
qui en sortait.
le monde sortait du projet.

duchamp parlait des readymades en terme de rendez-vous, de retard aussi. parlant de l’art, il disait c’est un choix. ça aurait été une forme de prescience, de ce qui se perdait; dont il aurait voué/espéré/destiné l’art à  la garde.

Marcel Duchamp (28 Jul 1887 - 2 Oct 1968) Sorte de sous-titre / Retard en Verre (Note autographe pour "Le Grand verre") 1912
Marcel Duchamp (28 Jul 1887 – 2 Oct 1968)
Sorte de sous-titre / Retard en Verre (Note autographe pour « Le Grand verre »)
1912

Employer « retard » au lieu de tableau ou de peinture; tableau en verre devient retard en verre – mais retard en verre ne veut pas dire tableau sur verre –
C’est simplement un moyen d’arriver à ne plus considérer que la chose en question un tableau – en faire un retard dans tout le général possible, pas tant dans les différents sens dans lesquels retard peut être pris mais plutôt dans leur réunion indécise / « Retard » –  un retard en verre comme on dirait un poème en prose ou un crachoir en argent.

Marcel Duchamp (28 Jul 1887 - 2 Oct 1968) Préciser les Readymades (Note autographe pour "Le Grand verre") 1912
Marcel Duchamp (28 Jul 1887 – 2 Oct 1968)
Préciser les Readymades (Note autographe pour « Le Grand verre »)
1912

Préciser les « Readymades » en projetant pour un moment à venir (tel jour, telle date, telle minute), «d’inscrire un readymade ». Le readymade pourra ensuite être cherché (avec tous délais). L’important alors est donc cet horlogisme, cet instantané, comme un discours prononcé à l’occasion de n’importe quoi mais à telle heure. C’est une sorte de rendez-vous. Inscrire naturellement cette date, heure, minute, sur le readymade comme renseignements. Aussi le côté exemplaire du ready-made.

vendredi 29 mars 2013 · 18h57

Fer
— (déjà)

Il s’agira également de rapprocher cet usage et son « déjà » de Lagandré, du readymade de Duchamp. Pour Duchamp, la chose est déjà faite, la peinture est déjà en tube, elle n’est plus à faire. Et qu’elle ne soit plus à faire est ce qui rend l’artiste impuissant. Lui rend  impossible d’encore faire de l’art. Puisqu’il est fait. Puisque les machines l’ont déjà fait.

Les choses ne sont plus à faire. L’industrie s’en occupe.

Il n’y a plus rien à faire. Il y a bien des travailleurs spécialisés, encore, des ouvriers. Mais ils ne font que ce qu’ils font, dans le cadre de leur travail, et en dehors de leur travail ils consomment également des objets qui leur arrive tout-faits. Déjà faits.

Alors, ce n’est donc pas seulement le parler qui s’est perdu, mais le faire, tout court.1  D’où, le jeu de mots de Duchamp sur « L’impossibilité du fer ». Le fer est fait et n’est plus à faire. D’abord il s’est agi du chemin de fer, des tours Eiffel en fer. Maintenant, il y a l’homme de fer. Entre-temps, bien sûr, il y a eu la dame de fer. Et moi.

 

 

Notes:
  1. A ce stade on peut d’ailleurs se demander si le parler n’a pas été perdu de ce que le faire l’était. []
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