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(tout a été très vite. incroyablement vite. et je suis nettement moins seule.)
le monde à distance d'une lettre
duchamp parlait des readymades en terme de rendez-vous, de retard aussi. parlant de l’art, il disait c’est un choix. ça aurait été une forme de prescience, de ce qui se perdait; dont il aurait voué/espéré/destiné l’art à la garde.
Employer « retard » au lieu de tableau ou de peinture; tableau en verre devient retard en verre – mais retard en verre ne veut pas dire tableau sur verre –
C’est simplement un moyen d’arriver à ne plus considérer que la chose en question un tableau – en faire un retard dans tout le général possible, pas tant dans les différents sens dans lesquels retard peut être pris mais plutôt dans leur réunion indécise / « Retard » – un retard en verre comme on dirait un poème en prose ou un crachoir en argent.
Préciser les « Readymades » en projetant pour un moment à venir (tel jour, telle date, telle minute), «d’inscrire un readymade ». Le readymade pourra ensuite être cherché (avec tous délais). L’important alors est donc cet horlogisme, cet instantané, comme un discours prononcé à l’occasion de n’importe quoi mais à telle heure. C’est une sorte de rendez-vous. Inscrire naturellement cette date, heure, minute, sur le readymade comme renseignements. Aussi le côté exemplaire du ready-made.
Quant à moi, je prendrais bien un peu de retard.
C’est volontiers que je reprendrais de ce délicieux retard.
Vous, enfin, mon bon retard.
La joie qui est la mienne de pouvoir vous annoncer ce retard.
Chronique d’un retard annoncé.
Je me balaie
Tu te balaies
Il se balaie
Nous nous balayons
Longtemps, je me suis balayée de bonne heure!
En retard, à la bonne heure !
Le loup et le retard.
Sur son arbre perché, un retard.
Je suis Jean sans terre. et toi, qui es-tu?
Je suis Jean Sampeur.
Je suis sûre que Jules a cherché à vomir.
La faute, le phallus. Je vous renvoie à ce texte de Sterck-Devos sur l’erreur d’interprétation. Sa conclusion fut qu’il n’y avait pas d’erreur possible. Contre quoi je me révoltai.
Ce retard embrasé,
ce paysage aussi.
Au bout de ses ongles, géographies rouges désuettes
Je l’aime au-delà de tout. Je peux bien le dire, il est mort.
Retard. Retard et séparation. Retard est séparation.
Lapoisse, c’est pas donné comme nom. Ne se balaie pas qui peut.
Les amant zen retard.
Les amants ZAN ont le mérite d’exister.
J’arrive en retard à la nouvelle école.
Le retard est la politesse de l’art.
Il faut décoller, faut-il pas?
Ecrit dans le noir
Raisons
Ensuite, plus ou moins arbitrairement, s’arrêter.
J’ai tellement besoin d’eux.
danseur acteur trapéziste fildefiériste analyste.
1er septembre
1er septembre
1er septembre
IL PLeut
et Jules n’a pas 37°2
d’écoler.
Lapsus réjouissant,
J’avais reçu un coup de fil de L’artisan du regard pour m’annoncer que mes lunettes étaient prêtes. le regard, le regard, c’est bien lui la cause de mon infini retard. (cette vie que je lui ai sacrifiée, à mon image.
19.XI.16
7h30
Réveillée, levée, bu grand verre d’eau tiède, ne sais pas bien quoi faire, assise au salon dans le noir, ne peut pas faire de bruit, tout le monde dort.
De fil en aiguille, dans mes pérégrinations, tombée sur de vieux rêves de mai 2006 que j’ai tenté de retravailler, tant leurs analyses sont mal foutues. Leur analyse et leur présentation. Je sais qu’à l’époque je n’aurais pas pu faire mieux. Je ne pense d’ailleurs pas pourvoir faire beaucoup mieux aujourd’hui. Il me semble toujours, il finit toujours pas me sembler que je n’arrive pas à saisir de conclusion. J’analyse, je développe. A chaque fois, il me semble qu’un « donc » se dessine, se profile qui reste fantomatique, insaisissable, décourageant. Là, je ne sais pas si je dois tenter de les reprendre à nouveau, ou laisser tomber.
Je cherche une voie à mon assiduité. Je n’en n’ai plus aucune, pas la moindre. Pour ça que je rêve de discipline.
« D’autre part, si vous être trop spacieux sans focalisation suffisante, vous n’êtes pas centré et vous pouvez facilement vous évader et faire du tort à vous-même et aux autres. Être spacieux sans focalisation crée un esprit qui saute continuellement d’une chose à l’autre – une forme de déficit d’attention – et ne ralentit pas suffisamment pour observer réellement ce qui se passe et comment accomplir ce qui doit vraiment être fait. »
Hier, j’ai finalement rouvert dans Word, un autre texte, plus récent, que je ne suis pas encore arrivée à finir. Un texte en réaction à un propos d’Élise sur Stromboli, à propos du travail et de la pente, ce que j’appelle là » la pente », reprenant un terme à lui dans son bouquin.
Possiblement, je n’ose plus atteler ma pensée à quoi que ce soit. Peur de ses emballements aussi bien que de ses blocages. Je me vide.
S’agissant de ma mémoire. C’est parce que je la perds que j’ai arrêté les antidépresseurs, mais je n’ai plus du tout confiance en elle. Dès qu’il y a quelque chose qu’il faudrait retenir, je panique, je cherche de quoi noter. Dans ce que je relisais hier sur le blog, j’ai trouvé des traces déjà de ces perturbations. En plusieurs endroits, je cherche le nom de quelqu’un, qui ne me revient d’abord pas, puis qui finit par me revenir. De ces hésitations, de ces trous, j’ai toujours voulu laisser la trace. Je n’aurais pas pu renoncer à cela, renoncer à faire état de mon « manque à savoir ». J’aurais trouvé cela malhonnête et surtout, il m’aurait semblé y perdre quelque chose, y perdre ce qui m’importe : parler depuis l’absence de maîtrise, faire état des trous, des manques, et que ça parle depuis là. L’oubli cependant m’inquiète. J’ai tenté de le traiter en symptôme. Au départ, il ne s’agissait que de celui des noms propres (que j’ai beaucoup analysé, m’appuyant du texte de Freud sur l’oubli des noms propres). Mais il s’est ensuite étendu bien au-delà. Et je ne cesse de rebuter sur cette perte des mots, sans que je sache quand ça a commencé ; si ça a commencé un jour, oui, il me semble, que ça n’a pas été comme ça de toute éternité. Il s’agit bien d’une perte. Qu’on attribuera pour partie à l’âge ( ou à une tu-meurs au cerveau) mais que j’impute également à un manque d’exercice, à force de solitude. Ça a toujours fait partie des raisons pour lesquelles j’ai voulu écrire, continuer d’écrire dans le blog : m’exercer, continuer de m’exercer au maniement du langage. Quand j’y renonce, c’est que cela me paraît vain. Et que je m’effraie de cette aspiration par le désir d’écrire, qui tourne à l’obsession, que je considère malade. Et que je veux retourner, aller plus loin encore, dans l’oubli du langage. D’où mes longs silences, et sur le blog. Mon intérêt pour le zen, le taï chi, la méditation.
// Et puis, c’est toujours quand je suis sur le point d’écrire quelque chose que j’arrête. D’écrire quelque chose d’autre, et que je n’y arrive pas. Que j’arrête. Jusqu’à l’oubli. Pour le redécouvrir, alors, plus tard, neuf et légèrement modifié. //