— mer 2 oct 24, 5h09 —
Salon de ma mère, rideaux tirés.
Réveillée depuis 3 h du mat, il est 5 h. Je me demande ce que je vais faire. Je ne trouve pas. Pensées inquiètes à propos du Proche-Orient. Du Proche Orient. L’Iran a envoyé des missiles sur Israël. Lu dans FB des choses sur la violence à Bruxelles qui m’insécurisent totalement. Pas pour moi, bien sûr, pour J. J lui, malade. Peu, mais malade. Tousse et éternue. Il pense qu’il doit arrêter de fumer.
Je ne sais pas ce qui pourrait faire que je m’endorme.
Journée difficile hier à cause de la fatigue.
— 14h21 —
Je parle à F des mes inquiétudes, de mes inquiétudes à cause de BXL et de ce que j’ai lu dans Facebook plus tôt le matin. Je lui dis que la personne qui a raconté une anecdote que je trouve effectivement violente ajoutait dans un commentaire : Bientôt ce ne sera plus que les juifs qui sont attaqués. Il me dit : N’importe quoi. C’est vrai. Plus tard, dans la rue, il me fait remarquer que ce sont les blancs qui mettent à leur fenêtre des drapeaux palestiniens. C’est peut-être vrai. Il me dit qu’ils sont de plus en plus nombreux, dans le quartier, les blancs. Je ne sais pas. Il pleut beaucoup. Il y a toujours l’amour pour cette ville. Amour qui grandit depuis que je viens plus souvent voir ma mère. Maintenant, J, mon fils.
Tout cet amour dans la chair des rues, des murs, des façades, des trottoirs glissants, des pavés carrés, de toutes ces personnes, du soleil que je bois par le bleu du ciel et qui me gifle, ces verticales, ces verticalités qui se déplacent, qui bougent, les corps minces et furtifs des jeunes hommes, les nuques et les crânes différemment rasés, coupés, coiffés, certaines chevelures pourtant s’allongent en ce moment, se bouclent, des silhouettes lourdes prises dans des voiles et des jeunes filles de toujours en fleur et en rires. Cela, tout cela, je l’ai toujours connu. Dans le tram hier, debout deux jeunes femme voilées discutent, l’une d’entre elles se frotte les dents avec un bâtonnet, j’y prêtais à peine attention, discrétion toujours obligée, elle m’explique : C’est le Siwak, il faut regarder dans Google, c’est excellent pour les dents, pour les gencives, puis elle ajoute que le prophète l’utilisait. Son regard, son sourire, tout en elle est plein de sympathie pour moi. C’est étrange et doux. Je revenais de Tour & Taxis, la maison de repos. Nous descendons au même arrêt de tram. Peut-être me connaît-elle, peut-être connaissait-elle ma mère. La fatigue m’a empêchée de réagir, et la surprise.
Comme dans un nuage.