lundi 21 octobre 2024 · 08h09

21 octobre 2024 à 08h 09

je suis contente d’avoir dormi plus tard
je pense beaucoup à ce que je fais dans le blog
à ce dans quoi je me suis lancée

hier, journée mal commencée, si mal

je pensais à la mauvaise humeur  à laquelle j’ai déjà tellement réfléchi par le passé quand elle était plus régulière, ne comprenant pas ses envahissements réguliers et n’ayant comme matière à penser, côté Lacan, que sa petite phrase pour dire qu’il y s’agissait d’une « touche de réel ». my godness, on fait quoi avec ça ; plus récemment j’aurais pu faire tomber ça sous le syntagme « sautes d’humeur », me disais-je hier matin, sentant que ça n’allait pas. j’ai donc agressé F qui est resté stoïque et je me demandais comment j’allais me sortir de ce mauvais pas. probablement dû à l’insomnie, probablement dû au fait que je me réveillais là dans cet autre environnement, et ne savais pas quoi faire. or un lieu requiert de vous des activités spécifiques. il y a les activités propres au lieu. Donn, c’est toujours plus physique. comme nous arrivions, j’avais la veille  été envahiepar la force la beauté la douceur de ce que j’ai alors appelé l’automne, pour faire court, un automne mouillé où c’est l’ardeur des verts, leur générosité, qui me sautait à la figure, me saisissait derrière la vitre de la voiture. puis sur le mur du garage, cette façon qu’ont les feuilles de lierre à rougir de paraître gonflées, chacune tendue vers vous, chacune miraculeusement embellie. sur la vieille maison de nouvelles roses encore sur les plus anciens des rosiers. je râlais de n’avoir pas pris mon appareil photo. shame on me. et au matin, tout ça probablement en tête, et quoi en faire. traîné au lit espérant me rendormir et au lieu de quoi j’ai cherché des solutions techniques pour le blog, avec le sentiment grandissant que je n’arriverais pas à me lever, jamais, ni m’ habiller encore moins. quand j’ai eu dit à Frédéric qu’une fois de plus nous étions là ensemble, que j’étais là avec lui et que lui, il s’en foutait lui, du lieu, de la grandeur de ce qui nous entoure, qu’il ne m’accompagnerait pas dans une promenade dans les environs, qu’il ne ressentirait pas le besoin de travailler au jardin… je le disais et je pensais que je c’était peut-être la vérité, que c’était peut-être là la cause de ma mauvaise humeur, cette frustration par rapport à ça. Le lieu à ses exigences, il y a cet impératif d’en profiter, de ne pas laisser le temps passer, de ne pas rater l’instant. cet impératif courant des vacances, l’irruption du temps. c’est toujours ce qui se passe à Donnery. la nature n’attend pas. Le continuum parisien doit être interrompu. Le temps se met à exister, à compter, et je ne trouve pas le. moyen d’y échapper en même temps que je ne veux pas en même temps que je n’ai pas nécessairement les moyens, faute d’habitude, d’y faire face. et que je ne fasse plus de t’ai chi aussi me manque alors, parce que j’en ai tellement fait, ici au jardin, dans les arbres, la jungle… et j’ai tellement jardiné ici. et c’est chaise fois des choses physiques. or, je pourrais j’ aurais pu continuer à faire de l’ordi et du téléphone en même temps que je ne peux pas. si j’avais vécu ici je n’aurais pas arrêté le tai chi. maintenant quand on fait du t’ai chi on ne fait pas de jardinage et quand on ne fait pas de jardinage on ne va pas se promener. Frédéric a entendu quelque chose. il a fait à manger j’ai nettoyé la poubelle infectée de moucherons et après le repas il a proposé un tour au jardin, et tout de suite mis la main à la pâte, s’est mis à débroussailler, et moi aussi et le chat était avec moi et c’était bien. on s’était débarrassé de l’aubépine qui m’envahissait tout pour retrouver les rosiers plantés par son grand père… en mauvais état et ce n’est probablement pas le bon moment pour faire ça mais… quand sinon… après tour dans le jardin et faire tomber des arbres les branches abîmées, arrachées. la joie de ça.

j’écrivais à mes frères hier:

j’espère que vous allez bien, je pense bien sûr à vous
Sommes à Donnery pour le week-end (livraison fuel demain)
jardinage aujourd’hui, c’était bien
beauté brutale de l’automne, renversant
arrivée à entraîner F
on a récupéré les branches cassées dans les arbres.
tout le temps un arbre perd ses branches
on ne s’en rend pas compte
comme nous les cheveux
elles ne tombent pas au sol, elles restent en suspens, dans l’arbre, tête en bas, prises dans les autres branches
faut les tirer sans se les faire tomber dessus
ce qui m’est quelquefois arrivé
je fonce tout le temps là dedans avec fougue
et puis, tirer les branches, énormes parfois
faire des beaux tas
les arbres ici sont vieux, grands,
plantés par l’arrière grand père…
des bises

boire une Ricoré et remonter le coucher. quelle paresseuse je suis, toujours été.

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