mercredi 16 octobre 2024 · 08h39

les lieux et je ne sais pas ce qui est publié sur ce site

Je ne sais plus ce que j’ai fait hier. De nouveau prise dans la fièvre d’écriture/corrections/résolution de problèmes techniques. Ecrit des choses qui sur le moment m’ont parues importantes. J’ai commencé à parler de Bruxelles et curieusement en moi cela a résonné comme si c’était encore, déjà, aussi une façon de parler de la Palestine. Et du passé. De quelque chose qui est profondément moi. Moi et ma famille. A cause des quartiers où nous avons vécu. Comme de commencer à parler de quelque chose que je n’ai pas beaucoup dit, il me semble. Pas dit, pas écrit. Autour de mes derniers séjours dans cette ville, liés à ma mère, à mes frères. Ce nouvel amour qui a d’ailleurs subi quelques aléas. Comme tous les amours, I suppose. Amour pour ma mère, lui, inchangé, approfondi encore.

Il y a des lieux, dans ma vie, totalement séparés de l’écriture. Les lieux de vacances, tout simplement.

J’ai également recherché / retrouvé quelques-uns des nombreux blogs ouverts au cours de ces dernières années. Toutes tentatives avortées. Toujours dans l’idée de tout ramener ici, de tout rassembler.

Je sais que j’ai terminé la journée en mettant un lien sur le site dans Instagram, que j’ai retiré ce matin craignant une visite de J et que ça ne lui plaise ou bien plutôt qu’il n’y lise des choses qui ne le blessent. Toujours cet arrière-plan de #badmother, #mauvaisemere ? Ce fantasme ? Peut-être pas. Je ne sais pas vraiment ce qui est publié ici, puisque que pendant des années le blog a été fermé mais qu’il m’arrivait d’y déposer des choses sans me préoccuper des lecteurs, des choses au fond secrètes que je ne prenais pas la peine de travestir, camoufler. Il faut que je repère ces contenus et les passe en privé, non-ouvert à tous, ou les transforme. Ça m’est arrivé hier. Suis tombée sur quelque chose qui ne pouvait absolument pas être publié. Que j’avais complètement oublié. C’est étrange de retrouver ces choses écrites dans des moments de grande angoisse. J’ai effacé ce qui me paraissait le plus insupportable. Or c’est justement ça qui m’intéresse. Ça me fait penser aux réflexions de Gaëlle Obiégly sur son cahier noir. Cette autrice beaucoup lue l’an dernier. Qui m’a suivie un moment sur Instagram et puis plus. Plus je crois à partir du moment où j’ai commencé à publier du contenu sur la Palestine. Grande mon admiration pour elle. Grande l’impression que son travail a fait sur moi.

Mais, encore une fois, c’est quelqu’un qui a su faire le choix décidé de l’écriture. Elle, je veux dire comme Kafka. Il faut que je relise les notes que j’avais prises pendant mes lectures. Que je les importe dans le blog. A aucun moment chez moi, jamais, il n’y a eu de décision d’écrire.

Je commence à avoir mal à la main. J’écris allongée dans le canapé, sous couverture, sur téléphone. Couverture aux tons pastels.

mercredi 16 octobre 2024 · 08h58

à J.

Tu as cessé de publier sur la P. Est-ce que tu sais pourquoi ? Ce n’est pas un jugement. Ça m’intéresse. Je n’arrive pas à ne pas. Je diminue, je diminue beaucoup. Je cesse de regarder nombre de contenus. Mais c’est tout le temps là. Et je continue d’être choquée par le silence de ceux qui n’en parlent pas.  Mais non, pas par ton silence, bien sûr, d’ailleurs nous en avons parlé. Non, je crois qu’il s’agit surtout du silence de certains de mes proches, dans ma famille, et d’amis, d’anciens amis, juifs par ailleurs, d’anciens collègues, qui publient régulièrement encore des photos des otages. Ces amis qui ne sont peut-être plus mes amis.  Je pense même qu’ils pensent du mal de moi et n’osent pas me le dire. Oui. Je suppose. Enfin, je réfléchis beaucoup à tout ça sans trouver rien qui me convainque, qui s’inscrive en opinion. Je me trouve surtout stupide.

(non-envoyé)

 

mercredi 16 octobre 2024 · 21h17

mon analyste n’aime pas l’idée que je travaille au blog

fatiguée fatiguée. beaucoup marché aujourd’hui, pense pas avoir rien publié. ah mais si, ce matin, avant d’aller chez l’analyste, un texte incroyable pour moi où il est question des fracassemeurs et de ce qui « fera cas », je ne sais pas comment je suis tombée là-dessus, un texte datant du mois de mars 24 et de la lecture de Gaëlle Obiégly qui m’avait tellement impressionnée et qui a probablement modifié quelque chose de mon rapport à la maladie et à l’écriture. retrouver ça m’a amenée à vouloir ramener sur le site toutes les notes Obiégly, il y en a pas mal. j’ai commencé à les travailler. mais comme elles se mêlent à des événements dont je ne pense pas que je voudrai jamais parler sur le site, que je dois camoufler, transformer, il faut que j’y aille doucement, réfléchir. idem d’ailleurs par rapport à Obiégly, délicat. heureuse de la retrouver, ça m’a donné envie de la relire. mais suis en plein Kafka.

vu l’analyste. elle, n’aime pas l’idée que je travaille sur le blog. elle veut que j’écrive un livre… est-ce que c’est décevant ? c’est troublant. aucun analyste, jusqu’à présent, n’a soutenu le blog. il m’est arrivé de penser que les choses auraient pu tourner très différemment pour moi si cela avait été le cas. si j’avais trouvé quelqu’un qui puisse m’accompagner, un peu, là-dedans. mais ils n’enveulent pas. avant mon analyste actuelle, je pensais que ça tenait au fait que je parle trop de psychanalyse, que je me mêle de psychanalyse, mais HP, non, ce n’est certainement pas ça qui l’arrête. elle me dit : pourquoi est-ce que vous ne vous mettez pas à écrire? mais j’écris. tout de même, il me semble que j’écris. ça ne la convainc pas. ce qui l’arrête, c’est la virtualité. je pense que ce que je fais, le fait que ce soit sur internet, sur écran, c’est ce qui le rend illisible. ça, c’est bien possible. et puis, je me dis, mais ce serait tout pareil sur papier. enfin. il faut que je poublie tout ça (comme aurait dit lacanà, il faut que j’en finisse. ne pas croire que je ne sois pas ici dans quelque chose de fini, de finissable. ça se finira dans les petites publications dont j’ai parlé, qui seront extraites du blog. 

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