Je ne sais plus ce que j’ai fait hier. De nouveau prise dans la fièvre d’écriture/corrections/résolution de problèmes techniques. Ecrit des choses qui sur le moment m’ont parues importantes. J’ai commencé à parler de Bruxelles et curieusement en moi cela a résonné comme si c’était encore, déjà, aussi une façon de parler de la Palestine. Et du passé. De quelque chose qui est profondément moi. Moi et ma famille. A cause des quartiers où nous avons vécu. Comme de commencer à parler de quelque chose que je n’ai pas beaucoup dit, il me semble. Pas dit, pas écrit. Autour de mes derniers séjours dans cette ville, liés à ma mère, à mes frères. Ce nouvel amour qui a d’ailleurs subi quelques aléas. Comme tous les amours, I suppose. Amour pour ma mère, lui, inchangé, approfondi encore.
Il y a des lieux, dans ma vie, totalement séparés de l’écriture. Les lieux de vacances, tout simplement.
J’ai également recherché / retrouvé quelques-uns des nombreux blogs ouverts au cours de ces dernières années. Toutes tentatives avortées. Toujours dans l’idée de tout ramener ici, de tout rassembler.
Je sais que j’ai terminé la journée en mettant un lien sur le site dans Instagram, que j’ai retiré ce matin craignant une visite de J et que ça ne lui plaise ou bien plutôt qu’il n’y lise des choses qui ne le blessent. Toujours cet arrière-plan de #badmother, #mauvaisemere ? Ce fantasme ? Peut-être pas. Je ne sais pas vraiment ce qui est publié ici, puisque que pendant des années le blog a été fermé mais qu’il m’arrivait d’y déposer des choses sans me préoccuper des lecteurs, des choses au fond secrètes que je ne prenais pas la peine de travestir, camoufler. Il faut que je repère ces contenus et les passe en privé, non-ouvert à tous, ou les transforme. Ça m’est arrivé hier. Suis tombée sur quelque chose qui ne pouvait absolument pas être publié. Que j’avais complètement oublié. C’est étrange de retrouver ces choses écrites dans des moments de grande angoisse. J’ai effacé ce qui me paraissait le plus insupportable. Or c’est justement ça qui m’intéresse. Ça me fait penser aux réflexions de Gaëlle Obiégly sur son cahier noir. Cette autrice beaucoup lue l’an dernier. Qui m’a suivie un moment sur Instagram et puis plus. Plus je crois à partir du moment où j’ai commencé à publier du contenu sur la Palestine. Grande mon admiration pour elle. Grande l’impression que son travail a fait sur moi.
Mais, encore une fois, c’est quelqu’un qui a su faire le choix décidé de l’écriture. Elle, je veux dire comme Kafka. Il faut que je relise les notes que j’avais prises pendant mes lectures. Que je les importe dans le blog. A aucun moment chez moi, jamais, il n’y a eu de décision d’écrire.
Je commence à avoir mal à la main. J’écris allongée dans le canapé, sous couverture, sur téléphone. Couverture aux tons pastels.