matin, 19 août, mercredi (lendemain dla nuit) (où il sera question de l’amour du psychanalyste)

19 août 2009 | août 2009 | août adouci | , |

11:11
reçu réponse de L. à mon mail de cette nuit. promet de me lire. hors or, ce que j’écris (à la main) dans ce carnet est illisible.

14:39
électricité dans les bras. 1 pêche, 32° C, demi-solian, vu docteur G (lui qui)

14:41
plus de pêche

~

ai fait des courses chez SIMPLY MARKET, ça m’a vidé l’esprit. acheté de nouveaux marqueurs. mais continue à écrire avec ce stylo que je tiens de mon père, qui me fait une écriture trop calligraphiée – s’enthousiasme un peu trop pour les boucles- mais qui est agréable.

les majuscules, je n’y arrive pas.1 les minuscules, l’idée le sentiment d’une phrase infinie – une phrase qui n’en finirait pas. quand je pense que j’ai écrit un livre qui s’appelait De très phrases, très. Tant chaque phrase y était travaillée et retravaillée.

~

oublier que L. a promis de me lire, essayer.

~

X**, l’ex-analyste, était-il amoureux de moi ? c’est cette pensée qui me révoltait cette nuit. pensée ne pourrait me venir que dans la nuit, dans l’angoisse. autrement impossible à soutenir. c’est de cela également, à cause de cela que je n’avais pas envie de voir le docteur G. pas envie qu’il acquiesce, renchérisse, m’interroge. s’interroge. vienne à conclure. ce qu’il a fait. il est vrai que je parlais avec un visage de madeleine, éplorée, dans la souffrance, et sans trop le regarder. avançant des anecdotes, puis tentant de les rattraper.

que faire de cela.

est-ce moi qui suis malade.

quand je le lisais cette nuit, il m’a semblé qu‘il n’aurait pu.

qu’est-ce que je fais? je décide d’écrire ce livre auquel je pensais cette nuit? je me débarrasse de cette histoire?

et qu’est-ce qui s’est passé ici, à paris, après. qui a dégonflé vidé le ballon la baudruche qui faisait toute ma vie.

mon désir d’être analyste ne se serait soutenu que de l’inconscience d’être aimée,
soutenue dans ce désir, par mon psychanalyste.

s’agissait-il de transfert? de la forme particulière de mon transfert? me croire aimée.

que faire? écrire? me souvenir?

~

fantasme

est-ce qu’il m’aime?
et s’il m’aimait et ne me le disait ? le péché – à mes yeux, le péché, le grand manquement.
il m’aime de toute façon.
il n’aime même que moi.

– Ah ça, il y en a qui ont de la chance! » quand je lui parle du fait que je vais aider JP à écrire son livre

hasard

il vient habiter près de chez moi. puis, redéménage et habite en face de chez moi, sous ma fenêtre. à mes pieds.

quand je quitte bruxelles, il assiste à tout mon déménagement depuis la fenêtre de son bureau. l’immense élévateur. il sort de chez lui au moment où je pars en voiture. avec ma mère, reprenons la voiture sur la place. il sort de chez lui. me regarde partir.

il n’aimait pas fort, n’être pas aimé.

– Je suis fâchée contre vous!
– Encore !

avant-dernière séance
il s’énerve quand je lui cite L. (qui deviendra par la suite mon analyste). se rassérène quand je lui dis que de toute façon, lui ou un autre, lui L. ou un autre, ce serait pareil : je suis méfiante. je sais qu’il me « décevra » également.

c’est vrai que c’est n’importe quoi

– ah non, je n’irai pas en analyse avec L. non non non, lui, je me le réserve (pour la bagatelle…)
– m’enfin ! c’est n’importe quoi ça, vraiment n’importe quoi !

fantasme

avoir fait ce qu’il voulait. n’avoir plus rien décidé sans l’avoir au préalable consulté. avoir parfois agi contre son gré. mais ce qu’il voulait par dessus tout, pour moi : LES ETUDES !!! histoire de l’art, mathématiques.

j’avais cessé d’y aller. je lui avais écrit une lettre, où je l’attaquais, lui disais que peut-être il ne s’intéressait pas suffisamment au monde, n’était pas suffisamment dans le monde (!) quand j’étais revenue, l’avais rappelé, il s’était montré très froid, n’avait pas voulu que je m’allonge sur le divan, m’avait assise en face de lui. je ne sais plus ce qu’il voulait. pratiquement que je lui promette de plus lui dire des choses pareilles. non, il a commencé en me disant : vous êtes consciente de ce que vous avec fait. non, non, non. je ne voyais pas et je ne vois toujours pas. allons, allons, réfléchissez. écoutez, je veux bien qu’on reprenne, mais plus jamais ça. d’accord. sinon, c’est fini.
le clash.
mon cœur battait à tout rompre, j’étais prête à tout promettre. seigneur, cette peur qu’il m’a mise !

après
son soulagement que je lui annonce que je suis en analyse chez G.

(interrompue par un coup de fil)

Notes:
  1. mettre des majuscules dans mes phrases, à mes mots, aux premiers mots et aux noms… []

retour d’afrique

14 septembre 2009 | septembre 2009 | août adouci, RÊVES | , , , , , |

rapidement j’ajoute, eau au moulin,  à propos de l’homme revenu, d’Afrique, l’Africain :

  1. le premier homme garçon que j’ai connu (au sens biblique) était MULATRE (albert)
    je m’appelle müller, ça vous fait le « MÜL »
    le fantasme de ma mère : mourir martyre, ne pas, trahir, sa foi. mourir, brûlée, vive sur des
    charbons ardents, à petit feu. ça vous fait « LÂTRE »
    ah ma mère, ce grand amour pré-génial
    ah mon lacan rêvé par moi grand saint et martyr de la psychanalyse
  2. L’A-FRIC
    bon, là c’est compliqué. de fric je n’en ai point et déteste m’en faire. j’ai bien pensé à cette chose dite par miller à l’un de ses cours sur ce qui, selon lacan, pouvait motiver un psychanalyste,  une raison d’être analyste, laquelle ajouta-t-il n’avait pas été la sienne : le fric. j’avais pensé, ha ha, moi qui déteste en avoir, qui n’aime rien tant que d’n’a’voir rien, ça pourrait m’en faire, une bonne de cause, d’être analyste, d’me faire un métier, et c’est peut-être ça, qu’il voulait me dire, l’ex-analyste, quand il ne cessait de me répéter  : vous savez, c’est un métier comme un autre. ha ha, mon indignation. mon petit a me ferait du fric….
  3. Le retour
    ce rêve commence par mon père revenu de la mort. et se termine par la rencontre d’une homme revenu d’afrique ou africain
    l’afrique, la mort (mon grand désir)

~pour finir encore

21 septembre 2009 | septembre 2009 | août adouci | |

il me reste des rêves, faits au mois d’août, que je n’ai pas recopiés ici. et je ne le ferai pas. août déjà trop loin. douceur s’éloigne. l’éloignement de la douceur. une page se tourne.1

(ça sera août adouci, septembre endurcie)

Notes:
  1. un rêve où mon père me reproche « ce qui s’est passé avec l’ex-analyste », veut lui parler. et puis, l’ex-analyste lui-même qui me fait le reproche de l’avoir « traité comme un chien ». mon image idéale d’un belle longue femme avec chien. femme sans peur, seule et complétée, mais est-elle sans désir? alors le lien du désir et de la peur. un rêve où mon oncle vincent se marie, où je critique encore les femmes : eh voilà, ce que c’est devenu, la société, c’est les femmes, qui dirigent, pensai-je dans le rêve, même les jeux. un où roger rentre en prison, en très mauvais état, où je sais qu’il va encore se faire maltraiter (lendemain de cet extraordinaire film de sam peckinpah, la horde sauvage (pas sans lien avec film qui sort, le prophète, que je n’ose pas aller voir. la prison, mon oncle, pas vincent, l’autre). voilà donc, drôle de série sans doute, mon père, l’ex-analyste, l’oncle vincent, l’autre oncle (jp). la belle femme à beau chien que je n’ai pas voulu devenir…  []

Beau, su, est – Le symptôme du père

15 avril 2011 | avril 2011 | Beau, su, est - Le symptôme du père | , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , |

vendredi 14 ou 15 avril 2011

Le rêve :

« Je travaille pour quelques jours à E.1  Il y fait sombre. Je m’y sens seule et parano, avec l’impression de travailler mal que je connais si bien. 

En fin de journée, j’erre dans mon ancien quartier, sur la place où j’habitais, qui ne lui ressemble pas.  J’ai rendez-vous avec D*, mon analyste d’alors.  J’attends l’heure du rendez-vous dans un café en face de chez lui, qui en fait en face de chez moi, le café se trouvant lui à l’emplacement… de son cabinet à lui… son cabinet se trouvant à l’endroit où j’habitais. Nous habitions l’un en face l’autre.  Il vient me chercher, m’a vue depuis sa fenêtre, me dit de venir tout de suite, sans attendre, qu’il a du temps. Traversons la place, nous rendons à son cabinet.

Montons des ESCaliers de marbre, cabinet à gauche.

D* me fait entrer, me fait asseoir, s’assoit lui-même, mais pas à son bureau. Me présente à une jeune femme. Il y a quelqu’un d’autre. Me dit :  ‘Allez-y, racontez à cette personne comment [… souvenir manque  Je dis que ce n’est pas ça, que ça ne s’est pas passé comme il le dit et je me mets à raconter.

Ce que je raconte, à propos de mon de mon analyse et de mon lien à l’École, l’École de la Cause freudienne, me réveille au milieu de la nuit. »

Du rêve, le lieu, la place, les escaliers de marbre me ramènent d’abord à une petite place de mon enfance, la place Bossuet. Il y avait là un magasin  de je ne sais quoi où nous n’avions pas à aller souvent, presque jamais. Des escaliers de marbre à grimper et, une fois la porte poussée, sur la gauche, nous nous trouvions dans un sombre magasin, aux volets tirés, face à un comptoir dont les parois surélevées jusqu’au plafond ne laissaient qu’un restreint encadrement à la figure de l’un ou l’autre vendeur  y paraissant dissimulé protégé camouflé par un amoncellement, un bric à brac, une barricade  d’objets hétéroclites.

Aujourd’hui, l’école de Jules se trouve rue Bossuet. A l’école, des Dames,  j’avais étudié des extraits des Sermons sur la mort.

« Beau su est« . J’entends : « Le beau, su, est. »  J’y entends une ontologie  du beau. Cette ontonlogie au cœur du cours de Jacques-Alain Miller de cette année.

Je repense alors à ce moment où LG (mon analyste actuel) m’avait dit qu’il trouvait beau ce que mon père faisait, sa peinture. Je me souviens avoir pensé que ce moment avait été crucial. Parce que…  si l’œuvre de mon père était belle, si elle était reconnue comme telle,  je n’avais plus alors à l’incarner moi-même, je n’avais plus à être désirée en tant que l’œuvre de mon père… et  cette œuvre pouvait se détacher de moi. Me permettant de la désirer à mon tour. 

J’ai songé alors à l’œuvre en tant que symptôme, comme symptôme de mon père. Comme si j’avais eu à incarner ce symptôme-là. Et comme si tout d’un coup, je pouvais me mettre à avoir mon propre symptôme.

C’est quelque chose que j’avais déjà ressenti, écrivant  à propos d’autres rêves, le sentiment de découvrir le symptôme de mon père. Et qui s’était ravivé la veille, lisant Miller parler du père comme symptôme et de la nécessité de ce symptôme :

Eh bien, dans cette symptomatisation générale des catégories analytiques, Lacan esquisse que le père, l’essentiel de sa fonction, c’est d’être un symptôme. C’est le sens de ce développement que Lacan a pu faire sur l’exception que doit représenter le père. Il parle pour lui de caractère d’exception, parce qu’il veut lui donner le caractère d’ex-centré, que le père a le caractère d’ex-sistence, de subsistance « hors de ». Et donc, il lui faut donc à ce moment-là caractériser le père non pas par l’universel, mais au contraire par la particularité de son symptôme. Et c’est en ce sens que Lacan a pu dire le père est un pervers. Ça veut dire un père, le père freudien même, n’est pas le père de l’universel, il est au contraire au niveau de la particularité du symptôme. Il y a qu’il est essentiel qu’il ne soit pas Dieu, précisément. Freud avait montré la racine de l’illusion religieuse dans la fonction du père et Lacan au contraire marque que le mirage divin est à proprement parler mortifère ou psychotisant quand il est supporté par le père. Il faut que le père soit pervers au sens où il doit être marqué par la particularité d’un symptôme.
Jacques-Alain Miller, L’être et l’un, « X. Itinéraire et itération de Lacan // imaginaire → symbolique → réel », cours du 6 avril 2011.

(erreur sur le symptôme)

seig
neur
il y aura eu
e
rreur
sur-le-symptôme

BLIND BLIND BLIND
ha ha

ha

love

(sans œuvre pas sans art)

Ces réflexions m’ont amenée à une autre chose que LG m’avait dite, au téléphone, quand je lui avais dit que que si j’avais pu à un moment donné penser à moi comme à une artiste sans œuvre, au fond, j’étais à ce moment-là comme une analyste sans analysant. A quoi il m’avait répondu que c’était un rapprochement très intéressant (dont nous reparlerions (ce qui n’est s’est pas à proprement parler fait)) – mais que si j’étais sans œuvre, je n’étais pas sans art.

Avant que de lui parler, j’avais tenter d’interroger le rapprochement entre le travail d’un analyste et celui d’un artiste, entre  une œuvre et un analysant, et je n’y étais absolument pas parvenue. Cette réflexion me donnait l’impression de me trouver face à un problème de logique aporétique, quelque chose d’au-dessus de mes forces, de mon entendement, faisant paniquer mon esprit, le freezant, me laissant juste le sentiment d’être un peu idiote, déficiente, et n’ayant d’autre recours que l’espoir d’un éclair, d’une illumination. De cette aporie, LG par son compliment, m’a au fond délivrée comme il me disait que je n’étais « pas sans art »…

« Mais il y a un autre régime de l’interprétation qui porte non sur le désir mais sur la cause du désir, et ça, c’est une interprétation qui traite le désir comme une défense. Qui traite le manque-à-être comme une défense contre ce qui existe.
Et ce qui existe, au contraire du désir qui est manque-à-être, ce qui existe, c’est ce que Freud a abordé par les pulsions et à quoi Lacan a donné le nom de jouissance. »
https://disparates.org/lun/2011/05/jacques-alain-miller-cours-du-11-mai/

C’était alors à un moment où il me semblait découvrir mon goût du « sans », mon goût pour le « rien »  (à moi tendrement révélé au cours de vacances en Suisse, où il y avait eu le rêve des trois rondelles après le délice de la salade, les bénéfices cependant de cette « révélation » s’étant vu exploser, partir en terribles éclats, quand au retour de Suisse, j’avais trouvé ma mère ici).

Beau, su, est. Qui situe le beau uniquement du côté du savoir et de l’être. Ce que cette ontologisation dénonce.  Le beau  considéré dans sa matière signifiante, idéale et identificatoire. Symptôme de mon père qu’il me faut incarner. Sermon plaqué sur la mort. 

S’esquisse dans ces réflexions le passage d’un être à un avoir, via l’acquisition d’un certain savoir-faire. Le commun dénominateur à ces 4 termes, analyste, artiste, œuvre, analysant, c’est le symptôme. L’être, l’être signifiant, identificatoire, ne se supporte que d’avoir rien, or la pratique de l’analyse n’est sans tirer vers  ce nouvel avoir : un symptôme qui fût le sien. Artiste sans œuvre, analyste sans analysant : pas sans art. Au moins ça : il y a, de la jouissance, de l’art. De la manière. Du savoir-faire, un symptôme.

(Commission)

Je me rendors,  le rêve reprend.

« Je suis maintenant seule avec D*. Il voudrait que je reste, il a encore des rendez-vous. Mais je dois rentrer dîner, dormir chez mes parents, je travaille le lendemain. D* a l’air de penser, de trouver, de tenir, à ce que nous passions la nuit ensemble. Je me dis que si je fais ça, je n’aurai jamais le courage de retourner travailler à E* le lendemain, que déjà, j’en perds le courage. Je veux partir.

D* me dit qu’il a invité le Conseil ou la Commission (de la passe) de l’École. Que d’autres gens viendront également qui ne sont pas de l’École.

Ils arrivent.

Il y a quelqu’un que je connais parmi eux. Une jeune femme dont j’ai oublié le prénom, le curieux prénom, dont l’une des lettres devait soit être prononcé soit ne pas l’être (un « s », je crois), d’une façon inverse à la coutumière, avec qui j’ai travaillé à la Commission européenne. Dans le rêve, elle habite maintenant dans mon quartier. Nous nous entendions bien. Elle était de grade B (moi, C). Très gentille. Portait cependant un parfum que je détestais (Opium, d’YSL (!)). Vive, mariée, de province, française, elle écrivait, rédigeait, extrêmement bien – c’est-à-dire qu’elle faisait un travail que je me sentirais bien incapable de faire, où l’art de l’exposé et du résumé ne tenaient pas la moindre place. De même que le sens de la formule et la connaissance des formulations ad hoc. ) Elle parle des millions qu’elle gagne aujourd’hui.

J’étais arrivé chez D* avec deux livres ou classeurs. Sur la tranche de l’un d’eux il était écrit soit « Conseil« , soit « Commission« . Il n’y s’agissait pas d’un organe de l’École, mais j’avais crains qu’on ne le croie, et qu’on ne croie que je m’y connaisse, quand je n’y connais rien. Ce qui m’embarrasse.

D* pose une question que chacun note, moi également. Il s’agit d’art. Mais je n’ai pas envie de répondre à cette question. Je me lève pour m’en aller. D* me rejoint, sur le pallier, me retient. Me dit qu’il n’en a pas pour longtemps. Me serre dans ses bras, nous nous serrons, c’est bon. Nous nous embrassons. Je me demande si ça peut être agréable alors que je ne le désire, ne l’aime plus. Je constate que oui, c’est très agréable. Je retourne à l’intérieur avec lui. Les gens de l’École sont partis, il en ont eu assez d’attendre. Il restent quelques personne. Je me rends compte que D* donne en fait un cours d’histoire de l’art. Tous les gens s’en vont.

Nous sortons D* et moi, errons sur la place, en nous embrassant. »

Notes:
  1. E = société où travaillais autrefois, à Bruxelles, dont j’ai démissionné pour venir vivre à Paris, avec l’homme que j’avais rencontré, F. []
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